mardi 26 mars 2013

De l'espoir, la famille.

Je suis boulimique. Hé ouais. Ce mot moche me qualifie.
J'ai tout tenter pour m'en défaire, j'ai fait les régimes de l'extrême où je mangeais plus rien et où je perdais 8 kilos en un mois et demi, j'ai tenté le comptage de calories pur et dur, j'ai bannis tous les aliments crisables, j'ai bu de l'eau à m'en faire exploser le bide.
Puis les années passant ça empirait. J'alternais entre ne pas manger, manger trois fois rien juste pour le plaisir de le vomir, manger trop et vomir après, manger trop, culpabiliser mais avoir la gorge trop niquée pour tenter quoi que ce soit. Parfois je buvais de l'eau, juste pour le plaisir de m'auto-détruire sans calorie.
La chose devenait le centre de ma vie, et je ne savais pas comment l'empêcher de prendre autant de place. Paradoxalement, plus je bouffais, plus je me faisais bouffer. Chaque instant était mis à profit pour une crise. Je délaissais toutes mes passions, ma vie n'avait pas de sens, je remplissais le vide qui m'habitait à coup de calculs, de bouffe ou de jeun suivant mon humeur. Mes ongles se cassaient à vu d'oeil, je les portais courts de toutes façon c'était plus pratique, je perdais mes cheveux par poignées, j'enchaînais les crises de spasmo. Je n'avais plus le temps pour rien, j'étais renfermée, agressive, je fumais des joints, je m'éloignais de moi et de toutes mes valeurs. J'étais triste. Triste, et vide. Mais au moins j'étais mince. Grande consolation, n'est-ce pas ?
J'ai commencé à me réalimenter gentillement. Je suis redevenue végétarienne. J'ai repris un ou deux kilos et mon corps s'est remis à fonctionner comme il pouvait. Petit à petit je récupérais un peu l'envie de vivre, mais je me sentais comme un bourdon concon qui se cogne contre la fenêtre. Y'avait une fenêtre entre moi et la vie, et ce putain de bonheur. J'y arrivais pas, ça me déprimait, je me coupais les bras et je déambulais comme un fantôme qui savait plus ce qu'il foutait ici.
Et puis, élément déclencheur. Je me suis fait une colo noire et j'ai couché avec un ami. Je sais pas trop ce que ça a fait dans ma tête mais ça a été horrible. La boulimie est revenue en force, je crisais tout le temps, j'ai grossi forcément, je me sent(ais) atrocement mal dans ma peau, je me repliais sur moi.
Un jour, je sais pas comment, j'en ai eu marre de me heurter toujours aux mêmes choses. J'ai décidé que si j'arrivais pas à faire qu'elle me lâche, j'allais l'ignorer. Ma vie a cessé de tourner autour de la chose. J'ai virer les blogs de TCA de mes favoris. J'ai arrêté de me faire vomir. J'ai fais des choses juste pour le plaisir de les faire.
Je sais que ça a l'air super cool, dit comme ça, genre je vis à bisounours city et tout va bien. Mais ce serait trop beau. C'est toujours la galère, je me cogne toujours contre cette putain de fenêtre, je me sens toujours seule, grosse, moche, conne, terne, inutile. Mais je ne suis plus désespérée.
Et c'est beau.

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