mardi 18 juin 2013

Mes cicatrices et moi





Voilà. Mes cicatrices. Vous ne pouvez peut-être pas les regarder, moi je suis obligée.
Faut pas croire que j'en sois fière. Pas spécialement. Mais j'ai rien contre elles, mes cicatrices. Elles ont pas demandés à être là, sur ma peau. Je n'arrive pas à les détester, je n'arrive pas à en avoir honte. Je les aime bien, en fait. Peut-être parce que j'ai jamais réussi à me défaire de cette idée que j'avais, à sept ans. Moi, je me coupe les doigts, et je pleure pas, et j'ai pas mal, alors que les autres, si, donc je suis plus forte qu'eux. Et puis le sang. Regarde le sang, qui coule. Les autres tombent dans les pommes en le voyant. Pas moi. Je suis plus forte.
Un drôle de raisonnement, j'en conviens. J'avais sept ans, pas d'amis, rien que de la solitude et des moqueries, alors bon. C'est pas grand chose.
 
Et puis mon corps de femme que j'aimais pas. Je l'ai couvert de marque. Les cuisses, le ventre, les seins, mais surtout les bras, les bras, les bras. J'avais réinventé une peau qui n'était plus la mienne.
Elles sont pas moches, mes cicatrices, tu vois, elles sont sur ma peau, c'est tout, j'ai dû en passer par là, c'est comme ça. Elles sont pas moches, tu vois, c'est un peu mon histoire que j'ai gravé sur moi.

4 commentaires:

  1. On dirait mes bras tiens... sauf que moi je commence à peine à les accepter. Une nouvelle fois je t'admire pour ta maturité dans ta manière de voir les choses.

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    1. (là, tu vois, je suis toute émotionnée par ton commentaire)
      Courage, j'ai aussi mis le temps avant de les accepter. Mais tu y arriveras un jour. Elles font parties de toi, de ton vécu, et il n'y a pas à en avoir honte.

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    2. J'en ai pas honte, en fait, j'arrive même souvent à les oublier, et ceux qui me côtoient aussi, mais j'ai honte des regards de certains dessus, je sais pas si la nuance est grande mais pour moi elle l'est.

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    3. Si si, je comprend. Avant, je refusais de porter des manches longues l'été, par principe, maintenant devant des enfants j'en met. Ou même devant les parents de mes amis.
      Mais oui des fois il y a des regards qui te donnent envie de rentrer sous terre.

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