vendredi 30 août 2013

Stay

Hier soir, sous ma fenêtre, y'avait un camion de déménagement, avec les affaires de mes sœurs dedans. Je peux pas vraiment dire que j'avais pas eu le temps de m'y préparer, ça fait des mois que toute la family est en effervescence autour de ce projet. ça fait deux semaines que je vous vois aller faire des peintures, retaper des trucs, faire les cartons. ça fait deux semaines que quand vous partez je ne vous accompagne pas. Pas envie de le voir, cet appart. Pas envie de participer aux peintures. Je préfère rester à la maison avec mon copain, laissant ainsi filer des moments que je pourrais encore passer avec vous.
J'ai pas le courage de vous dire au revoir. Je déteste les au revoir. Je préfère me réveiller un matin et savoir que cette fois ça y est, vous ne reviendrez plus en arrière, plutôt que de vous voir une dernière fois, et de vous entendre me dire "je reviendrais les week end" "je t'appellerai".
Je sais ce qu'il en est. Je t'ai déjà vu partir et t'éloigner l'an dernier pour intégrer l'école que tu voulais. Maintenant, je vous vois partir toutes les deux ensembles. ça donne quoi une fratrie de trois, si tu enlèves les deux extrémités ? Celle du milieu qui reste. Pas ma faute, j'ai mon bac à passer, j'ai pas encore choisit mon avenir. C'est pas que j'ai pas envie de partir. J'avais juste pas envie d'être la dernière à rester. J'avais pas envie de vous voir partir. C'est même pas dans la logique des choses.
C'est bizarre de dire ça, mais je voulais pas être seule aujourd'hui. J'avais pas envie de devoir penser que vous reviendrez ce soir et que ce sera votre dernier week-end ici. M'en fout. Je serais pas là ce soir. Je serais en train de boire avec des amis, et de m'amuser. Surtout, ne pas penser.
 
ça m'a fait bizarre, quand ma grande sœur est partie. Quoi, mon modèle absolu, ma grande sœur adorée et idéalisée que je venais à peine de retrouver après des années d'incompréhension entre nous ? Partie ailleurs. Elle appelle pas, elle a pas le temps.
ça me fait bizarre, de voir mes sœurs qui partent. Pour tout vous dire, j'ai l'impression qu'un mauvais schéma se répète. Celle du milieu. Pas brillante comme la première, pas jolie et sympa comme la seconde. Le milieu, te dis-je ! Juste celle qui coûte cher en psy.
ça fait bizarre que ma petite sœur parte alors qu'on avait réussi à bien s'entendre au cours de cette année sans ma grande sœur.
 
Je déteste qu'on parte, et qu'on me laisse là. Egoïste. Alors je préfère venir m'épancher là, plutôt que de leur dire. Qu'elles pensent que ça ne me fait rien. Comme ça elles peuvent être pleinement heureuse de partir. Même si pour ma petite sœur, ça va être plus dur. Ouais, je m'inquiète beaucoup pour elle, tout le temps, mais n'allez surtout pas lui dire. Faut pas croire, je suis le glaçon insensible de la famille (et oui. On dirait pas hein.).
 
J'aime pas les départs. J'aime pas les au revoir qui veulent dire que tout va changer et qu'on peut rien faire contre.

jeudi 29 août 2013

Je ne suis pas féministe

Il y a un truc que je ne comprendrai jamais, enfin, des gens plutôt : les anti-féministes.
Déjà, qu'il y ait des hommes contre le féminisme, soit, même si leurs arguments sont souvent à base de  "les féministes c'est rien qu'une bande de lesbiennes qui auraient bien besoin d'une bite !", ou, pour citer le geek "c'est des grognasses qui rien de mieux à faire que péter les couilles de tout le monde." (oui, le geek oublie des mots et des accords)(et il est con, aussi, par moment). C'est plus ou moins joliment formulé mais c'est l'esprit. Les féministes ne sont pas féminines, une féministe, ça fait fuir un homme (peut-être qu'ils craignent que les féministes, dans leur désir d'écraser les hommes, leur coupent les couilles avec des tenailles). Soit.
Le jour où j'ai vu des femmes anti-féministes, je me suis étranglée avec mon thé. Ces femmes veulent être des femmes féminines, elles n'ont rien contre les hommes et acceptent parfaitement d'être des mères au foyer (j'ai, encore une fois, rien contre elle, chacun est libre de faire ce qu'il veut et si une femme veut consacrer sa vie à ses enfants, c'est son droit et elle peut le faire sans que personne ne la regarde de haut).
Euh.

Soyons clairs : j'ai pas l'impression d'être masculine, personnellement (rapport au fait que je passe ma vie en robe, que je sorte jamais les ongles nus et très rarement sans maquillage)(je suis une espèce de gros cliché de fille, en fait)(attention, je ne dis pas que la féminité passe forcément par là). Je ne considère pas les hommes comme des connards avides de sexe et qui cherchent à tout prix à écraser les femmes, je ne hais pas les hommes, je ne suis pas lesbienne (en fait, je m'en fous plutôt de ce que je suis à ce niveau, j'aime des gens et je me fous de leur genre sexuel), je n'ai aucune envie de renier leur masculinité aux hommes, j'ai teint mes cheveux en rouge pour faire plaisir à mon copain (et parce que j'aime bien, aussi) et jusqu'à il y a peu je ne m'étais jamais reconnue comme étant féministe.
Sauf qu'en fait, par la force des choses, je l'étais.
Je suis pour l'égalité entre tous. Donc, je suis féministe.

Le féminisme n'est pas et ne sera jamais une histoire de femme. Le féminisme, c'est pour tous. Un homme qui traite les femmes comme ses égales est féministe sans le savoir. Une femme qui clame haut et fort son féminisme mais qui râle sur les femmes qui portent des jupes alors qu'on a mit tellement de temps à avoir le droit de porter un pantalon comme les hommes, sur celles qui s'épilent pour faire plaisirs à leurs hommes, sur le maquillage parce que c'est un diktat imposé par la société, celle-là n'est pas féministe. Elle renforce juste le fait que pour qu'une femme soit considéré aussi bien qu'un homme, elle doit faire oublier qu'elle est une femme.

Les gens oublient que le féminisme, c'est avant tout une histoire d'égalité et de respect des différences. Et oui, les femmes sont encore sujettes à des discriminations. Slutshaming, harcèlement de rue, culture du viol, discriminations à l'embauche, inégalité salariale, partage des tâches...

Voilà. Voir des hommes prôner l'égalité mais se dire anti-féministes, je ne comprend pas. Voir des femmes s'insurger parce qu'elles ont un salaire moindre, mais dire que les féministes sont ridicules, je ne comprend pas. Quand j'entend dire que le féminisme n'a plus de grand combat à mener, j'ai envie de hurler.
Je ne suis pas féministe, je suis pour l'égalité entre tous.
Donc, je suis féministe.

lundi 26 août 2013

Petit blabla sur la tolérance

A quoi ça sert, la tolérance ?
Vous avez quatre heures.

Je serais tentée de vous dire que dans votre vie à vous, si vous êtes tolérants, ça ne va pas changer grand-chose. Vous allez être plus facilement énervés, parce que la tolérance est un truc assez peu présent. Vous allez accepter les autres tels qu'ils sont, soit, c'est cool, mais du coup, si vous vous soulevez contre le fait que d'autres personnes se moquent de quelqu'un (et il y a toute une différence entre se moquer gentiment en sachant que la personne n'en sera pas blessée, et se moquer juste parce que c'est drôle), vous aller être le rabat-joie de service.
Donc non, être tolérant, ça ne vous sert à rien. A part à savoir que vous faites quelque chose de bien.

Être tolérant, au final, c'est comme être écolo. Vous, ça ne vous rapporte rien (à part des déductions d'impôts dans certains cas), c'est même plutôt contraignant de penser à trier, d'essayer des solutions alternatives à des trucs classiques mais polluants. ça demande des efforts, et les efforts, c'est chiant. Surtout si on en retire aucun bénéfice pour soi.
Être tolérant, c'est comme être écolo. Oui mais j'ai beau des efforts, si je suis le seul à en faire, ça ne sert à rien. Alors autant ne rien faire, puisque tout le monde fait comme ça, je vois pas ce que je fais de mal.

C'est ce "mais tout le monde le fait alors pourquoi je changerai" que j'ai de plus en plus de mal à supporter.
Oui, tout le monde se moque de cette personne, et te moquer d'elle avec eux te permet de t'intégrer dans leur groupe. Oui, bitcher sur les gens dans leur dos n'a jamais tué personne, et en plus, ça détend et c'est drôle.
Sauf que, est-ce que c'est bien ?
Est-ce que se moquer du bouc émissaire, c'est une bonne chose ? Est-ce que ce n'est pas faire du mal à quelqu'un juste parce que c'est drôle ? Est-ce qu'il y a vraiment besoin de casser du sucre sur le dos de cette personne qui pourrait l'apprendre ? Et même si elle ne l'apprenait jamais, est-ce vraiment nécessaire, ou n'y a-t-il pas mieux à faire que de rire d'elle ?
Ne fait pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse.
Je crois que tout est dit, dans cette phrase.
On ne peut pas reprocher aux gens les moqueries qu'on subit, si nous-même nous sommes enclins à nous moquer. On ne peut pas reprocher à des gens de nous tailler dans notre dos, si nous taillons dans le dos des gens.
Je ne dis pas que nous n'avons pas le droit de nous sentir blessé et de nous insurger contre, juste que c'est hypocrite de traiter ces gens de faux-culs ou de connards sans se mettre dans le même sac.

Oh là là, mais elle exagère la gamine en crise, se moquer un peu de quelqu'un ça n'a jamais tué personne !
Se moquer des gens, c'est une forme d'intolérance et de fermeture d'esprit. Être intolérant et fermé d'esprit n'a jamais tué personne ?
Ha.
Explique moi la guerre, alors. Explique moi pourquoi des gens en tuent d'autre pour...des idéaux qui se contredisent. Tu vas me dire : oui mais y'en a c'est justifié, ils se battent pour la tolérance, justement.
S'ils se battent pour la tolérance, c'est bien à cause de l'intolérance.
Dans un monde de tolérance, la violence n'existe pas puisqu'elle est inutile car chacun respecte l'autre.

Tu vas me dire : se moquer de quelqu'un n'égale pas à déclencher une guerre. Le harcèlement individuel n'égale pas l'oppression d'un peuple entier.
Mais c'est le même schéma. En plus petit. Mais, c'est pareil. Ces gens ont le pouvoir d'écraser un peuple, ils le font. Vous avez le pouvoir d'écraser quelqu'un, vous le faites. C'est la même action, mais la conséquence est moindre.

Ne tolérez pas l'intolérance. Ne restez pas sans rien dire quand vous la voyez. On peut tous faire quelque chose à notre échelle. Ce n'est peut-être rien aujourd'hui, ça ne sera peut-être jamais rien, mais peut-être qu'un jour le monde pourra évoluer vers quelque chose de mieux.
En tout cas, j'y crois. Les choses sont comme ça aujourd'hui, et ça fait longtemps qu'elles sont comme ça, mais rien ne dit qu'elles ne changeront jamais. 



Pour compléter la chose, déjà j'ai repensé à un truc que le geek m'a dit : " tu cites du Sartre et sa définition de l'existentialisme comme quoi il faut agir comme si chacune de nos actions pouvaient changer le monde" (bon, là c'est moche parce que c'était dans une conversation)(mais, j'ai finis par citer du Sartre)(mais pas au bon endroit). C'est exactement la manière de penser que j'ai décidé d'adopter. Je sais pas si ce que je fais aura de l'importance, du coup, je fais comme si.

Et, j'ai eu un commentaire de Remucer : "ces actions finissent forcément par nous profiter à nous-mêmes, au final. Mais la nuance se situe dans cette dernière locution : "au final". La tolérance et l'écologie n'ont pas d'effets immédiatement visibles, et c'est seulement in fine que notre propre personne peut en cueillir les fruits. Et, pour cette raison fondamentale, ces actions sont donc, en premier lieu, profondément altruiste. Parce que, personnellement, quand je veux être écolo ou tolérant, c'est pas pour moi. C'est pour les autres."

samedi 24 août 2013

Un corps, c'est incomparable

Bon. On va parler de rapport au corps. (j'avais fait une intro, puis en fait, non).

Alors.
Un comportement que j'ai pu observer chez bon nombre de personnes (mais ici on va parler de femme, parce que, bah, je suis une femme), c'est de se comparer aux autres. Normal, on le fait tous plus ou moins.
Un truc que j'ai remarqué, aussi, c'est que comparer son physique à celui d'autres femmes, c'était vraiment un truc pourri.
J't'explique.

Tu as la fille moyenne, un peu complexée (parce que si t'as pas de complexes, c'est pas bien)(et si t'es une fille pas obsédée par ton poids, c'pas bien, t'es pas une vraie fille)(j'arrête ça, d'accord). Une fille tout ce qu'il y a de plus normal. Qui va regarder les filles "plus jolies" qu'elle, que ce soit dans la rue, sur les affiches, à la télé. Qui va comparer. Qui va se trouver moche.
Alors que, objectivement, ça ne sert à rien. Tu as un corps qui ne sera jamais celui des autres.
Par exemple, je trouve Pink incroyablement canon, mais je serais jamais comme elle. Je suis à fond sur les corps androgynes, mais j'ai pas trop un corps androgyne (voir pas trop du tout) alors tant pis pour moi.
Pareil pour toutes les autres filles. Y'a toujours un truc qui va pas. Des fois c'est modifiable. Des fois non. Y'a toujours un truc que l'autre aura "mieux" que toi. ça sert à rien, de comparer.

Mais après, une fois que tu as perdu le "réflexe" de comparer, y'a aussi les autres, qui te font comparer. Par exemple : "cette été, la mode est aux rondes !". Déjà, ronde, ça englobe toutes les filles du 38 au 56, selon la presse féminine. Et en plus, ils disent ronde pour dire grosse. Tu fais du 38 ? Baaaah, obèse ! Et ensuite, c'est quoi le délire ? Cet été, la mode est au vernis rose (je dis n'importe quoi, hein), là, d'accord. Mais un corps n'est pas un accessoire, un truc qu'on change selon sa volonté ! Si toi, t'es super fine, bah, tu te sens légèrement roulée. Tu rentres pas dans le standard de beauté, tu es moche, tiens, enfile une burka. (et en plus, j'aime pas leur vision de ronde. Ils prennent que les ronde forte poitrine/taille fine/hanches larges (toi, tou es un X, ma chérie !). Exit les rondes qui ont plus de ventre que de cuisses (toi, tou es un O, va te cacher dans une poubelle et ne revient pas, ma chérie) enfin voilà j'aime pas la beauté standardisée). J'aime pas qu'on me compare alors que j'essaye de le faire le moins possible.

(geek, tu aurais pu en prendre tellement plein la gueule, là. D'ailleurs, y'a pas de raison, je vais me défouler) Le geek, il fait un truc super chiant. Il prend des photos de filles absolument bien foutues, et il me les envoie. Oh. Bon. Oui, elles sont décidément canons et ça titille mon côté bi (bien que tes sélections manquent de filles aux cheveux courts, mon cher). ça titille aussi autre chose. Ha tient, elles sont toutes très mince. Ha, elles ont des beaux seins. Ronds, parfaits, pas trop gros, voir petits pour certaines. Ha...
Je sais pas à quoi il pense en faisant ça, et pour être honnête, j'ai beau toujours chercher à comprendre le pourquoi du comment des actions des gens, là, je m'en fous. J'essaye au maximum de me "réconcilier" avec mon corps. Je veux pas le savoir, s'il préfère les filles à seins moyens voir petits. Je veux pas le savoir, s'il aime les minces très minces. Les jolies brunes. Je leur ressemble pas, à ces filles, et ce sera jamais le cas. Et j'arrive même pas à me dire "mais non mais il doit pas me trouver si horrible, c'est pas logique sinon", je me dis juste "bon, tu es un thon, dépêche toi de te teindre en rouge histoire qu'il oublie que tu n'es pas une fille bien foutue".
Si tu veux tout savoir, ça m'énerve à un point incroyable, parce que je suis revenue au point où j'esquive mon miroir alors que j'avais enfin réussi à me regarder et à pas me détester. Du coup, je me rassure avec des trucs cons (bim bim transition de malade !).
(je suis obligée de corriger, là. Il est gentil, mon geek. Il arrive même à me dire que je suis jolie alors que 5 couleurs s'affrontent dans mes cheveux et que j'ai 3h de sommeil)(le pire, c'est qu'il a l'air sincère)(il est fou).

Oui, vraiment, des trucs cons. Du genre, la comparaison, mais dans le sens "oh, elle a quelque chose de moins bien que moi !" ou "ouf, je complexais sur ça chez moi, mais c'est pire chez elle !".
C'est. vraiment. une. attitude. de. connasse.
Que j'essaye d'éliminer au maximum. (en attendant, regarde belle toute nue, c'est pareil. Regarde, t'es pas si mal, y'a pire que toi).
D'ailleurs faut qu'on m'explique le principe des rondes qui soutiennent que toutes les minces sont moches. Ayant fréquenté pas mal de forum pro-ana (oui, vous pouvez me jeter des cailloux dessus)(mais aussi, je m'amusais de ces filles qui venaient en disant "je veux devenir anorexique pour perdre du poids avez-vous des conseils ?". Meuf, tu veux donc te créer une maladie ? Je veux avoir le cancer pour perdre du poids, est-ce que ça viendrait à l'esprit de quelqu'un de dire ça ? (je m'arrête, si je tape sur les pro-ana , ça va partir en sucette (d'autant que les "vraies" n'ont rien à voir).)) je voyais souvent des bien pensantes cherchant à remettre les brebis égarées sur le droit chemin.
"les os, c'est moche !"
"les hommes préfèrent les femmes avec des formes !"
Mais...mais...
C'est comme le débat petites poitrines vs grosses poitrines. ça n'a pas de sens...Pour se rassurer d'un complexe, il faut donc taper sur l'opposé ? (donc, je devrais traiter de planche à pain toutes les filles dotées de petits seins juste parce que j'aime pas les miens qui sont trop...présents ?)
Je suis très mal placée pour dire ça, mais ce ne serait pas mieux de l'accepter au lieu d'enfoncer les autres pour se sentir "mieux" ? (ça peut être tout à fait inconscient, hein)

Enfin bref. Ne pas se comparer aux autres, c'est bien aussi. C'est peut-être l'un des premiers pas à faire vers l'acceptation de soi.
En tout cas moi ça m'a vachement aidée.

vendredi 9 août 2013

Moi, et celle d'avant

INTROSPECTION OH YEAH ! (je vous préviens, ça va pas être du haut niveau, j'écris une lettre au geek (qu'il ne lira pas)(ai-je besoin de le préciser ?) en même temps).
 
Aujourd'hui, j'ai trié les fringues de mon armoire (c'est fou, dès que je range ma chambre, je vous en fais un article)(ça arrive tellement pas souvent, en même temps).
Entre deux trois trucs que je me proposais de donner à ma petite sœur, j'ai retrouvé un pull bleu marine. Normal, le pull. Anodin.
Ou pas.
Je sais pas toi, mais je fonctionne souvent par fringue fétiche. Du genre, y'a des moment où je vais porter tout le temps le même jean ou le même t-shirt ou la même robe (en les lavant quand même, hein).
Le pull, c'était pendant cet hiver. Cet hiver où mes cheveux étaient encore au naturel, où j'arrivais plus à manger, et pendant lequel mon portable vibrait tout le temps.
C'était aussi la période où le geek m'avait donné le plus d'espoirs avant de les fracasser royalement (ce qui a marqué la fin de ma rousseur naturelle)(cherche pas, je me venge toujours sur mes cheveux quand je lui en veux).
C'était aussi la période où j'avais beau faire ma joyeuse avec tout le monde, je ne l'étais pas.
Va savoir pourquoi, j'ai balancé ce pull. Parce qu'il me rappelait une fille dont je ne voulais pas me souvenir.
Une moi du passé.
 
On entend souvent dire qu'il ne faut pas avoir honte de ce qu'on a été, et dans l'ensemble, je suis plutôt d'accord. Sauf que demande moi de te parler de mes années collège, je sens que je vais te les résumer comme ça : "j'étais conne.".
Parce que je n'étais pas moi. Je voulais tellement être comme les autres que je me voyais comme une étrangère. Quand je parlais, riais, c'était une autre. J'ai passé trois bonnes années à être un fake, parce que j'étais pas assez solide pour être moi.
Et oui, j'ai été conne, parce qu'aujourd'hui, quand je relis mes journaux intimes, j'ai juste honte. Parce que j'enlevais même plus mon masque pour écrire.
Et ce serait hypocrite de dire que je ne regrette rien, parce que ce que j'ai vécu ça a forgé celle que je suis aujourd'hui, et blablabla. Non, celle que je suis aujourd'hui s'est forgée le jour où j'ai décidé d'être moi, et de rejeter en bloc celle qui était prête à tout pour avoir des amis, quitte à se forcer à être ouverte aux autres, sociable, et quitte à se renier parfois. J'ai changé d'un coup, beaucoup de gens m'en ont fait la remarque, d'ailleurs. Tant pis.
Je ne veux plus jamais me regarder et voir une étrangère. Je ne veux plus avoir honte de me souvenir de celle que j'ai été.
Je ne veux pas redevenir celle d'avant.

samedi 3 août 2013

Une histoire de coton

Aujourd'hui, je m'ennuyais, donc entre quelques pages de Kamelott j'allais lire les trolls qui vivent sur VDM.
Et là, je suis tombée sur la VDM d'une fille qui en gros complexait sur sa petite poitrine et s'était rembourrée le soutif avec du coton. Et j'ai lu les commentaires. Outre les conseils du genre "porte des push-up", "il existe des soutifs rembourrés", y'a eu LA réaction que j'attendais.
Le genre : han nan mais les petits seins c'est carrément mieux que les gros qui débordent de partout, en plus ça tombera pas avec l'âge, et puis ça fait moins vulgaire ! En plus, si tu es mince, tu as forcément des petits seins, tandis que des filles avec plus de poitrine auront plus de rondeurs ! (et je vous ai passé le coup de la vache laitière, hein, je suis gentille).
Bon.
Bon bon bon.

*s'étire*
*fait craquer ses doigts*
Je passe sur le coup du "ça déborde de partout" (en principe, si ton soutif et tes fringues font la bonne taille, ça ne "déborde" pas. Voilà voilà.). Je passe aussi sur le "ça tombera pas avec l'âge". On peut avoir des petits seins qui tombent, et des gros qui ne tombent pas. Je vais également passer sur le mince=petits seins, ronde=gros seins. (c'est faux, au cas où certains se posent la question).

Un truc qui me choque, c'est le "ça fait moins vulgaire". Oh wait.
Avoir des gros seins, c'est vulgaire ?
Ha, oui. Parce qu'on peut pas les planquer, même avec des fringues larges et sans porter de décolletés. Et qu'à moins de porter de trèèèès grosses écharpes tout au long de l'année, bah, on va les remarquer, tes seins, un peu plus que ceux de la nana qui fait du 85A. Que du coup, tu vas te faire aborder par des pervers dès que t'oseras mettre un décolleté. Et que si tu te fais aborder, faudra pas te plaindre, attend, t'as des seins et tu les camoufles pas !
Mais. C'est quoi ce putain de boobshaming, les gars ? (oui, je fais des néologisme en anglais).
Pourquoi on devrait avoir honte de porter un décolleté si on a des gros seins ? Je pigeais pas, jusqu'à ce que je cesse d'être invisible dans la rue.
Parce que y'a des gros porcs qui te matent sans aucune envie de se cacher. Qui t'abordent sans même te regarder dans les yeux.
Parce que quand tu fais du 90D et qu'on voit la naissance de tes seins, t'es qu'une pute, une chaudasse qui cherche à se faire baiser (et qui doit pas s'étonner si elle se fait violer).
Et donc, tu dois avoir honte, de ce regard. Que tu n'as pas demandé. Que tu n'as pas cherché à causer.
Le seul truc que tu as fait, c'est avoir des seins. Et ne pas les avoir planqué sous je ne sais combien de couches de vêtements.
MON DIEU MON DIEU, CACHEZ CE SEIN QUE JE NE SAURAIS VOIR !
Le fait qu'on soit obligée de planquer nos corps "au cas où" un vicelard nous tomberait dessus m'insupporte légèrement.
Mais les seins ont un potentiel érotique non négligeable, hanlala !
Oui, et puis pour moi les mains ont un potentiel érotique non négligeable, et j'ai encore violé personne, et je force personne à porter des gants devant moi.

 
Bref, pour en revenir au débat petits seins/gros seins, il n'a pas vraiment lieu d'être. C'est ton corps, et il est beau. Ton 85A, il est beau, le 90B de ta voisine aussi, tout comme mon 90D et le 110F de l'arrière grand-mère de ma meilleure amie.

Et il n'y a pas à en avoir honte.