If I leave here tomorrow
Would you still remember me ?
For I must be travelling on now
'Cause there are to many places I've got to see
And if I stay here with you girl
Things just couldn't be the same
'Cause I'm free as a bird now
And this bird you cannot change
Free bird, Lynyrd Skynyrd
(Si je pars d'ici demain
Te souviendras-tu encore de moi ?
Je dois voyager maintenant
Car il y a trop d'endroits que je dois voir
Et si je reste ici avec toi
Les choses ne pourront juste pas être les même
Car je suis libre comme un oiseau maintenant
Et tu ne peux pas changer cet oiseau)
J'ai écouté en boucle cette chanson quand le geek m'a quittée. Parce qu'elle me faisait tellement penser à lui. J'ai versé des litres de larmes l'écoutant. Je la connais par cœur et l'écouter me fait toujours autant pleurer.
Cette rupture a été horrible à surmonter.
Cette rupture est horrible à surmonter.
J'ai toujours le même sentiment de solitude qui m'écrase de tous les côtés et qui me bloque la gorge au point de me faire suffoquer dans mes sanglots. Je pleure toujours perchée la nuit sur ma fenêtre, une cigarette dans la main, et je murmure toujours son prénom comme s'il allait se passer quelque chose et que toute la souffrance allait s'effacer et que d'un coup ces quatre mois sans lui allait se retrouver aussi irréels qu'un de mes cauchemars.
Je n'ai toujours pas effacé ses messages, des fois je les relis en entier et je pleure et je me souviens de comment c'était merveilleux à ce moment là. J'ai gardé les deux photos que j'ai prises de lui. Je me souviens particulièrement d'une, je l'avais prise pendant un de ces moments atroces où il était glacial avec moi, et où il m'avait dit "c'est bon, t'as finit d'espérer de l'affection ?". ça a été mon fond d'écran jusqu'à une semaine avant qu'il me quitte. Je l'avais enlevée le jour où pour nos trois mois il avait refusé de venir chez moi. J'évoque toujours plein de bons souvenirs de quand j'étais avec lui et je parle toujours beaucoup de lui parce que j'ai atrocement besoin de tous ces souvenirs. J'ai besoin de savoir qu'un jour il a été là et qu'il m'a aimée et que tout ça s'est produit. Je sais bien qu'il est plus là et qu'il ne reviendra pas, jamais, même en temps qu'ami, et au fond si nous redevenions amis ce serait trop horrible à vivre. Même si notre merveilleuse amitié basée sur l’ambiguïté de notre attirance réciproque à demi-avouée (enfin, clairement avouée de mon côté)(la première fois que je lui ai dit que j'étais amoureuse de lui, j'étais en seconde, il m'a répondu "je sais". La dernière fois que je lui ai dit que je l'aimais, il m'a dit qu'il avait besoin d'être seul un moment et de se reposer. Il m'a quittée deux jours après) me manque beaucoup.
On me dit souvent qu'il n'avait rien d’exceptionnel. Mais c'est faux. J'ai perdu la seule personne qui m'avait aimée réellement, je veux dire qui m'avait aimée en me connaissant mieux que quiconque. J'ai perdu la seule personne qui m'écoutait toujours même s'il savait jamais comment me réconforter quand j'allai mal (en fait, il y arrivait très bien même quand il disait rien). Et j'ai perdu la seule personne à côté de laquelle je me suis jamais sentie seule. Est-ce que ça suffit pour dire qu'il était exceptionnel ?
ça fait quatre mois déjà. Je me suis beaucoup battue pour aller bien. Ma psy m'a sorti l'autre jour "vous faites preuve d'une grande force face à cette rupture". C'est pas vrai. C'est pas ma force à moi, c'est celle qu'il avait donnée à la fille aux cheveux rouges progressivement bleus à force de lui dire qu'elle était unique et merveilleuse.
Des fois je me demande pourquoi je m'acharne autant à faire de ma vie un truc bien malgré tout, malgré le contexte familial un peu nul en ce moment, malgré le fait qu'il soit plus là. Je me demande vraiment à quoi ça sert. Ce serait plus simple de combler le vide avec n'importe quelle substance chimique qui te colle un sourire jusqu'aux oreilles ou des pleurs artificiels sur les joues. D'ailleurs c'est ce que je fais parfois. Je m'entoure de gens joyeux et de paradis artificiels histoire de laisser ce fardeau loin de moi. Je le reprend la nuit, quand j'ai le droit de craquer. Des fois j'ai le courage de transformer les larmes en bouts de mon roman et je m'endors le cerveau plein d'idées et d'histoires. Des fois je pleure juste en me disant que la vie n'est qu'une salope. Puis je me souviens que la vie est ce que tu en fais. Alors je lis. Beaucoup. Pour oublier jusqu'au matin.
ça fait mal.