mercredi 28 mai 2014

La vraie raison de tout cela

Dites, les amis, je sais pas si vous savez, mais je suis un peu beaucoup totalement obsédée par mes cheveux (et là, j'ai atteint le point de non-retour en vous faisant un article dessus). Genre je me démène pour les garder doux comme un mollet fraîchement épilé (ce sens de la comparaison, mon dieu...), je suis incollable sur les compo de la plupart des produits capillaires, j'ai absolument pas peur de me coller des ingrédients bizarres sur la tête (genre un avocat écrasé, quoi (paye ta tête de Shrek)), ni de sortir les cheveux mouillés en plein hiver juste pour pas me servir d'un sèche cheveux, bref, mes cheveux, j'en prend soin à mort.
Et ils sont, genre, soyeux. Et brillants. Et indigos. Enfin ils l'étaient, je les ai lavés, ils ont perdu le côté "on est ni bleu ni violet, on est de la couleur de l'arc-en-ciel la plus insaisissable". 'tend voir, j'ai une magnifique photo de qualité webcam où je me la joue so daaark (et ouais, y'a une affiche de Platon derrière moi, tu peux pas test')



Et on me demande souvent 1) si j'ai pas envie de retrouver ma couleur naturelle (plutôt crever (je rigole, je l'aime bien ma couleur naturelle)) 2) quelle est la raison obscure qui me pousse à me teindre les cheveux dans des couleurs que la nature est incapable de produire.

Et c'est vrai que y'a une raison obscure. Je ne fais pas grand-chose par hasard (manquerait plus que ça). Donc, je viens de te le dire, j'aime ma couleur naturelle, elle est cool, personne arrive à la déterminer vraiment (châtain/blond/roux. Débrouille-toi), et en plus ça brille au soleil et ça envoie niveau reflet.
Mais tu vois, mes cheveux, ça a longtemps été un truc très complexant (ils sont bouclés. Mais de façon improbable. Et volumineux aussi. Genre un poil trop). Je les ai eu très longs, puis très courts, puis de nouveau longs, je les ai cramés à coup de lisseur, j'ai eu la coupe courte hérissé au gel qui se voulait une réinterprétation de la coiffure de Bill Kaulitz dans Devilish (ai-je besoin de vous dire que c'était moche ?), puis ça a repoussé, puis en arrivant au lycée, j'ai capté que j'avais grave la flemme de passer une demi-heure à les lisser le matin, alors je leur ai foutu la paix et j'ai cessée d'être obsédée par le fait d'avoir ma mèche bien lisse pour cacher les 3/4 de ma tronche (ouais, j'aime pas ma tête non plus). Et ils ont poussés. Et un beau matin je me suis réveillée avec une crinière rousse (enfin plutôt blond vénitien) qui me tombait au milieu du dos ou peu s'en faut (les boucles, les boucles). Et qui tendait vers le magnifique.
Et un beau jour, le geek m'a énervée (ou plutôt blessée une nouvelle fois à coup d'espoir/désespoir), je savais qu'il aimait mes cheveux "roux", alors j'ai choppé la première boîte de teinture châtain foncé qui me tombait sous la main, je me suis enfermée dans la salle de bain, j'ai prié pour que ma mère me tue pas, j'ai teint mes cheveux en noir corbeau. Bon, ma mère m'a incendiée, mon grand-père a pleuré (oui), mon père a dit "pff, tant que c'est pas sur ma tête", ma petite sœur a fait "ha c'est moche !", et ma prof d'espagnol ne m'a pas reconnue (en même temps, je venais pas si souvent que ça à son cours).
Mais moi, je kiffais. Parce que j'avais pris le pouvoir de façon radicale sur mon apparence. Genre enfin j'avais osé affirmer un choix. Bon certes les cheveux noirs c'était pas la révolution, d'autant plus qu'ils ont délavé super vite vers le châtain foncé (en soi, c'était pas moche non plus). 
Et au bout d'un moment, à force de cacher qui j'étais, de me renfermer sur moi-même, de pas oser faire ce qu'il me plaisait, de rester dans un groupe où j'étouffais, j'ai commencé à disjoncter. J'ai disjoncté à coup de scarifications au début et autres trucs du genre, puis j'ai dit "oh mais oh, je vais arrêter de me faire du mal juste parce que je me sens mal dans ma peau !". J'ai décoloré mes cheveux. Puis j'ai collé du rouge par dessus. J'ai regardé ma tête dans le miroir, je me suis dit "je veux être cette fille qui a le cran de porter du rouge aussi flahsy".
Tu vois, je suis devenue cette fille. Et bien plus. Je suis devenue la fille qui ose porter les vêtements qu'elle aime, qui s'est fait tatouer, qui a les cheveux roses, ou violets, ou rouge et violet, ou verts, ou bleus, et qui demande plus rien à personne avant de changer de couleur, qui marche plus en baissant les yeux, qui fait du théâtre et qui de temps à autre ouvre la bouche pour défendre ses convictions.
Les cheveux colorés, j'ai un peu construit mon identité autour (même si paradoxalement je détesterai qu'on me résume à "la fille aux cheveux bleus"). Alors non, je suis pas prête de les abandonner.
Puis bon, en plus, c'est trop beau quoi.

dimanche 18 mai 2014

Réconciliation ?

ça me ressemble tellement de vous faire un article imprévu alors que j'en ai...au moins une vingtaine dans ma to-do list (ce mot me fait absolument rire, j'ai un ami qu'on surnomme Toudou. Bref. Voilà. Je me fais des blagues toute seule. Mais comme d'habitude en fait.).
Bref.
Je me suis rendue compte que j'étais qu'une connasse envers mon corps. Non pas parce que je l'insulte beaucoup quand je me vois dans un miroir (sauf mes seins (j'aime mes seins)), mais plutôt parce que je m'inflige des trucs assez...pas cool.

Genre, la plupart du temps, je dors 5h par nuit. Ce qui me suffit (ou pas), de toute façon à part en me rendormant le lendemain matin, je peux difficilement gratter du sommeil vu qu'avant minuit-une heure du matin j'ai beaucoup de mal à dormir. Mais je me rends compte, quand je suis fatiguée, que je n'ai absolument pas le réflexe de dormir. Ou de me reposer. Ou même d'envisager de me reposer à un moment. Non, quand je suis fatiguée,  je bois un café et j'attends que ça passe.
Non mais oui c'est complètement débile, on est d'accord. En plus j'aime pas le café.
Je te passe mes grèves de la faim épisodiques, les cicatrices que j'ai un peu partout sur le corps (quand je dis un peu partout, c'est à dire que j'en ai pas sur le dos, les pieds et le visage, concrètement) parce que j'en ai décidé ainsi, de ma capacité à endurer la douleur à un point totalement dangereux parfois, comme peuvent l'attester mes deux chevilles déformées (y'a que moi pour le voir, mais elles le sont) à force d'entorses non-soignées et de sport fait par dessus, mais en gros, je martyrise beaucoup mon corps.
Qui a commencé à me le rendre un beau jour à coup de crises de spasmophilie, de migraines, et autres petits désagréments ma foi assez sympathiques.

Et bref, y'a pas longtemps, j'ai décidé d'essayer d'améliorer ma relation avec mon corps. Bon, je travaillerai sur mes complexes qui existent plus ou moins dans la réalité mais surtout dans ma tête plus tard, parce que c'est bien trop compliqué (et que j'ai pas envie de devoir à nouveau affronter un miroir. Surtout.). Mais je me suis dis que, même si j'aimais pas son apparence, je pouvais au moins arrêter de le pousser à bout.
Alors j'ai commencé à l'écouter. C'est pas toujours simple, hein. Déjà parce que des fois ça m'énerve juste (ça a des limites, un corps. Et malheureusement, je suis en permanence un peu plus loin que les miennes. Du coup, en me contentant de les respecter, j'ai l'impression de rien pouvoir faire par rapport à d'habitude. Mais d'un côté, quand je les respecte pas, c'est très vite que je fais plus grand-chose), ensuite parce que mon environnement me le permet pas toujours (lycée, je te hais).

Ceci dit. Je me suis rendue compte que malgré mon début de réalimentation qui m'a totalement paniquée ("bonjour, je suis la faim, et je vais être là tout le temps, même deux heures après que tu ais mangé"), mon corps n'était pas totalement débile (manquerait plus que ça). Genre j'ai pas repris du poids de façon inconsidérée (à vrai dire je suis toujours en-dessous du poids que je faisais au début de ce passage sans manger et c'est très bien comme ça), ma faim s'est calmée au bout d'un moment (et tant mieux, en fait), et j'ai pas eu de crise de boulimie (même si j'ai failli. Mais au final, non. C'était qu'une émotion, et mon corps ne méritait pas que je le blinde de nourriture (et donc que je lui fasse du mal) juste pour ça (mais je suis toujours aussi nulle pour les gérer seule)).
Du coup je me dis que ça doit être pareil pour le sommeil, par exemple. Que c'est pas juste mon corps qui essaye de m'empêcher d'avancer tranquillement sur mon roman et de réviser le bac en même temps, mais que j'ai vraiment besoin de dormir pour pouvoir être performante.

Oui je sais, faut pas avoir inventé l'eau tiède pour se rendre compte de trucs comme ça, mais, vois-tu, si j'en suis pas encore à considérer mon corps comme mon meilleur pote ou même juste comme un allié (faut pas rêver hein, il m'envoie toujours des migraines dans la tronche et des crises de spasmo, et ça fait pas du bien), je le considère plus non plus comme un ennemi ou un étranger total. Ce qui est, tu m'excuseras, un très grand progrès pour la fille qui aurait adoré être un pur esprit et qui jusqu'à il n'y a pas si longtemps refusait de manger plus de 400kcal par jour. Je suis parvenue à une sorte de trêve avec ce truc dans lequel on m'a collée à ma naissance. Et étrangement, c'est pas si désagréable.

Et donc, je n'en suis pas encore arrivée à cet état d'esprit. Mais je progresse.

lundi 12 mai 2014

Angoisse décousue.

J'ai peur.
Demain je retourne au lycée.
J'avais presque réussis à retrouver goût aux choses.
Je lisais des livres, j'écrivais des articles, j'allais au répétitions quand j'en avais (tout le temps), je bidouillais des choses en cuisine, je renouais avec mon bébé lapin (qui n'est plus du tout un bébé. Mais ce sera toujours mon bébé Tolstoï).
Je voudrais pouvoir passer ma vie à être sur scène pour pouvoir jouer des rôles qui me permettent de sortir de moi-même et en même temps de m'exprimer et de me sentir terriblement libre.
Je voudrais pouvoir vivre sans mes insomnies, à défauts de soigner mes cauchemars/terreurs nocturnes de façon radicale. Parce que oui, je peux dormir, de une heure à neuf heures du matin. En me réveillant littéralement trempée de sueur une ou deux fois par nuit (ou trois), mais au moins, je dors. Ce que les cours ne me permettent pas vraiment de faire.

Je n'ai pas envie de revoir ma prof de litté demain matin. 
Je n'ai pas envie qu'on me demande si j'ai bien révisé mon bac. Si j'ai fais mes dossiers de langue, si j'ai commencé à apprendre l'histoire. Je n'ai pas envie qu'on me demande cinquante fois par jour si ça me stresse, ce foutu examen final. Je n'ai pas envie qu'on me rappelle que ça va arriver, finalement. Je l'aurai, ce bac. En attendant taisez-vous, j'ai peur de ce qui se passera après.

J'ai peur de ne jamais terminer ce roman. De le laisser en friche, lui aussi, comme les autres. Je ne veux pas ça. Je veux raconter cette histoire. Mais j'ai peur, vous comprenez. Ce nano m'aura donc bien flingué ma confiance dans mes capacités d'écrivain, en fait.
Quelle blague. Je ne serai jamais un écrivain.

J'ai peur de perdre mes amis.

J'ai peur d'être seule, cet été. Vraiment seule. Genre "je passe mes journées dans le noir devant mon ordinateur.".

J'ai pas envie de perdre mon temps à réviser des choses que j'oublierai ensuite. Il y a tellement mieux à faire. Tellement plus urgent à faire.

J'ai peur, vous savez. J'ai peur de perdre le goût de vivre. C'est tellement facile. Vous passez huit heures par jour dans un environnement qui bride le meilleur de vous-même, puis vous rentrez chez vous, vous essayez d'avancer sur votre roman mais vous vous sentez trop vide pour le faire, alors vous faites autre chose pour vous occuper, mais le cœur n'y est pas, vous traînez sur internet histoire de remplir votre esprit par autre chose, puis la nuit vient, avec son lot d'angoisse, et à vrai dire des fois mourir semble préférable. Puis le réveil sonne, et la seule raison de se lever, c'est que ne pas le faire déclencherai la colère d'un de vos parents.

Je prône l'espoir comme chemin de vie. Et j'essaye un maximum de faire que ma vie me donnera envie de me lever le matin.
Mais vous savez, une journée au lycée ça me réduit tout ça à néant.
Il n'y en a plus pour longtemps.
Mais j'ai peur de ne plus tenir longtemps.


J'espère
Ce qui m'est interdit.

Paul Eluard, "Le Tournant", Les Mains libres (dessin de Man Ray).

mercredi 7 mai 2014

Merci

L'an dernier, je suis entrée en première littéraire, après avoir attendu toute ma vie qu'on m'enlève les heures de math et qu'on me rajoute de la littérature.

Je me souviendrais toute ma vie de mon premier cours de français avec ce prof, j'étais planquée derrière mes cheveux et je priais pour que surtout il ne me regarde pas et qu'il ne me demande rien (timide. Très, très timide)(en plus c'était mon prof de théâtre et il m'impressionnait à mort). Mais j'écoutais de tout mon être parce que jamais on ne m'avait intéressée à ce point. Peu à peu, j'ai cessé de fixer la table pour le regarder lui. J'ai finis par oser lever la main, un jour. Et je me suis rendue compte que j'étais pas plus idiote ou à côté de la plaque que les autres, dans cette matière.
Qu'en fait, je l'étais genre pas du tout.
Genre c'est débile ce que je vais dire, mais je m'étais jamais sentie à ma place de toute ma vie avant d'entrer dans le cours du merveilleux monsieur Baba (non, c'est pas son vrai nom. Mais qu'importe puisque tout le monde l'appelle comme ça).

Et en fait, c'est idiot ce que je vais dire, mais ce prof m'a sauvé la vie. Mais vraiment. Parce que l'an dernier, j'allai très mal, à un moment. Mais vraiment très mal (bonjour la visite à l'hôpital parce que j'ai foutu un malencontreux coup de rasoir dans mon bras).Je vomissais le lycée, je me sentais seule partout et bien nulle part, sauf dans une salle. J'ai continué à vivre pour des cours de français. J'ai continué à me lever le matin pour aller en cours de français. 
Intello attitude bonjour.
Sauf que quand je parlais dans son cours, j'avais vraiment l'impression qu'au moins une personne n'en avait pas rien à faire de ce que j'avais à dire.
En fait, concrètement, il m'a donné une estime de moi que pour ainsi dire je n'avais jamais eu. 

Alors, merci. Merci de m'avoir fait devenir la littéraire que je suis et de m'avoir montré que j'avais ma place quelque part. Merci de m'avoir dit que j'avais un talent et une sensibilité pour ça. Merci parce que vos heures de cours on donné un sens à ma vie quand elle n'en avait plus. Merci pour les répétitions de théâtre qui me bouffent mes vacances mais auxquelles je sacrifie volontiers mon temps libre. Merci de m'avoir dit que j'avais réussi à donner une profondeur à ce rôle qui m'a tellement fait galérer au début. Merci de m'avoir fait confiance pour le jouer.

Merci de m'avoir aidée à trouver ma voie. Et ma voix.

Errances urbaines

mardi 6 mai 2014

TFH ~ Il n'y a pas de chemin qui mène au bonheur, le bonheur est sur le chemin

Bien le bonsoir ! Encore un article de la série Tricks for happiness, qui sont donc, je vous le rappelle, une série d'articles à quatre main écrits successivement par Decay, Ama Lemuria, Remucer et moi-même, dont le but est d'apporter un peu de bonheur dans ce monde.

J'avais plusieurs idées pour ce TFH, comme par exemple vous parler du fait que les autres ne doivent pas conditionner l'image que vous avez de vous, peu importe qui ils sont par rapport à vous, et autres bagatelles du genre (qui en fait, pardonnez-moi, ne sont pas du tout des bagatelles), mais je me sentais pas crédible en les écrivant. Parce qu'en fait, ce ne sont pas des choses que j'applique au quotidien, donc ce serait totalement hypocrite de ma part de vous dire "faites-ci, faites-ça" alors que moi-même je ne fais rien de tout cela.

Je ne suis pas quelqu'un d'heureux. En fait, j'ai eu plus d'années de dépression que d'années où j'allai bien, et actuellement je traverse plus de moment tristes que de moments joyeux. Pourtant, je vais beaucoup mieux qu'avant, malgré les quelques difficultés que je traverse. Parce que j'espère.

J'ai été diagnostiqué dépressive quand j'avais 7 ans. A mes 14 ans, ça a empire. Je voulais mourir. Vraiment mourir. Et c'est allé crescendo jusqu'à mes 16 ans, malgré quelques rares périodes de mieux. J'ai toujours cru que j'allai jamais m'en sortir, que toute ma vie vivre allait être un fardeau, en fait j'avais même prévu de me suicider à mes 16 ans quand j'en avais 9 (la joie de vivre incarnée). Mais je ne l'ai pas fait, et heureusement, parce que je me trompais. Il y a quelque chose de merveilleux dans le fait d'être en vie, c'est de ne jamais savoir ce que la vie peut nous réserver. Moi, j'ai été heureuse. J'avais voulu mourir, j'ai voulu vivre. Parce que je me suis mise à espérer que peut-être quelque chose de mieux que ça allait arriver.
Alors voici mon conseil : cherchez le bonheur. 

Je pourrais vous donner deux milliards de petites astuces pour que vous puissiez avoir une petite dose de joie quotidienne, mais je vais vous en donner une grande : espérez. Parce que si vous ne croyez pas au bonheur, il n'arrivera jamais.

"So many people close to me cut me down
This is supposed to be a bad luck town
I jumped, I fell, I hit the ground
But here I am alive !

And when they give up
'Cause they will give up
Say : here I am alive !
When they give up
'Cause they always give up
Say : here I am alive"

Yellowcard, Here I am alive.

samedi 3 mai 2014

Bilan du Camp Nanowrimo

J'ai participé au camp nanowrimo. Mon objectif était d'écrire 30 000 mots en un mois, soit 1000 mots par jour. Ce qui est peu, soit, mais avec les cours et tout ça, c'était déjà énorme (ou tout du moins pas mal) pour moi qui suis pratiquement incapable d'écrire avec le lycée à côté (ça me tue).

Donc, le premier jour, j'ai écrit environ 1100 mots, tranquille, détendu. Puis il a dû se passer un truc les jours d'après, parce que j'ai plus écrit pendant 3 jours (mais je sais plus du tout ce que c'était). Je crois que j'étais un peu déprimée et que j'avais un peu abandonné l'idée de faire quelque chose de ma vie. Et puis j'ai dis zut, je vais réussir ce foutu Nano, faut bien que je réussisse un truc dans ma vie. J'ai commencé à écrire sur papier au lycée, pendant les cours, les pauses, tout le temps où je pouvais écrie pour en avoir le moins possible à faire en rentrant le soir. J'ai un peu rattrapé mon retard, et puis est arrivée LA SEMAINE. Qui me fut fatale. J'ai perdu presque complètement le sommeil (d'ailleurs ça c'est pas trop résolu ça), du coup je me payais des migraines monstrueuses et des crises de spasmophilie qui me laissaient tremblante et épuisée (genre je l'étais pas assez), j'étais incapable de me concentrer (je suis pas sûre d'avoir eu la moyenne ne serait-ce qu'une fois à un des sept DS que j'ai eu dans la semaine), bref écrire c'était mort, j'arrivai déjà à peine à garder les yeux ouverts et à tenir debout. La semaine d'après, j'étais un peu moins en mode "tuez-moi s'il vous plaît", j'ai écris vite fait. Mais je n'avais pas envie de le faire, j'étais toujours fatiguée et faiblarde, alors j'ai décidé d'attendre les vacances parce que je sais que quand je veux je peux écrire beaucoup beaucoup.
Puis les vacances sont arrivés, et j'avais toute la pression du retard accumulé (et des répétitions de théâtre tous les jours) qui m'angoissait face à ma page. Dans ma tête, ça faisait : écrit le plus possible, débrouille-toi pour que chaque passage dure le plus longtemps possible, gratte des mots au maximum. Quand je me suis rendue compte que je raisonnais comme ça, j'ai dis stop et j'ai abandonné.
Au final, j'ai écrit 15000 mots environ durant ce mois, ce qui est beaucoup plus que les mois précédents (je suis un peu un échec en fait), et je trouve ça bien. Oui, je suis fière de moi alors que j'ai échoué. Et. Alors.

Mais outre le fait que j'ai pas mal avancé sur mon roman, j'ai appris quelques petites choses, dont deux principales que je vais partager avec vous.

First point, j'adore écrire sur papier et retaper ensuite mes mots de la journée. J'ai toujours cru que je préférai l'ordinateur parce que ça allait plus vite, mais au final, sur un clavier, je vais trop vite. Le stylo/papier me convient mieux, de cette manière j'ai l'écriture assez lente pour pouvoir bien formuler mes phrases. Et quand je retape je corrige les petits bidules qui vont pas. J'aime bien, ça me permet de un d'avancer plus régulièrement dans mon roman (bah oui, pouvoir écrire dans un cahier c'est plus simple que juste sur un ordi puisqu'en fait je sais pas toi mais j'ai pas en permanence mon ordinateur sur moi. Du papier et un stylo, par contre, si) et de deux ça allège le travail de réécriture qu'il y aura à faire (même s'il m'en restera encore beaucoup). C'est vraiment une méthode qui me convient, et je suis heureuse d'avoir redécouvert le plaisir de gratter du papier avec un stylo.

Second point, j'ai besoin d'aimer écrire pour écrire bien. J'avais lu un truc sur un blog d'écriture sur lequel je traînais quand j'étais en latin, ça donnait en gros : "Vous aimez écrire ? Oubliez-ça. Pour écrire un roman, il faut poser vos fesses sur une chaise et vous torturer de longues heures durant afin de faire sortir des pages de votre cerveau, et ce tous les jours. Plus vous allez devoir écrire, plus vous allez détester ça.". Et bah oui mais non, hein. J'écris parce que j'aime passionnément écrire, parce que ça me donne une raison de rester en vie, et parce qu'écrire m'est aussi nécessaire pour vivre que respirer. Ecrire, c'est ma seule liberté, et je ne supporte pas de la changer en contrainte. Et les passages qui ont été écrit en mode "il faut faire des mots, faire des mots, faire des mots", ça se voit direct. Ils sont ternes. Ils ont été ennuyeux à écrire, ils le sont à lire.
Je n'écris pas pour faire des mots. Je crois que c'est surtout pour ça que ce Nano m'a pris la tête.

Au final, bien que j'ai échoué assez lamentablement, cette expérience a eu des côtés assez positifs (par exemple, je sais que je ne retenterai pas ce genre de défi parce que ce n'est pas pour moi. Même si ça peut convenir à d'autres). En effet, j'ai revu ma routine d'écriture : j'y consacre désormais une heure par jour, de façon plus ou moins fixe (suivant l'heure à laquelle je rentre des répétitions). Parfois, je me contente de réfléchir à une scène (j'en ai une qui m'a pris deux semaines avant que je trouve la façon appropriée de la raconter. Une fois que je l'avais trouvé, j'ai mis une dizaine de minutes à l'écrire), parfois j'écris beaucoup, parfois peu, parfois je fais plus d'une heure, parfois j'arrête avant parce que j'ai la tête ailleurs. Je me fixe pas d'objectifs, j'écris, et j'aime ça.