mardi 29 décembre 2015

Je voudrais ne pas t'entendre

Cette situation me rend malade.
J'ai essayé d'augmenter ma tolérance et de comprendre au maximum les agissements des gens qui m'hérissaient le poil, même si ça allait complètement à l'encontre de mon système de valeur et que souvent c'était blessant, et au final c'est très bien, ça me permet de mieux profiter des personnes qui m'entourent en cessant de bloquer sur des détails, et de moins faire l'huître.
Même à la maison j'ai fais des efforts, même avec mon père qui me rend dingue et qui refuse de comprendre que quand je dis qu'il est blessant il l'est vraiment (mais la plupart du temps ça va, on s'entend bien, on fait des blagues nulles et on essaye d'avoir des discussions constructives entre têtes de mule humanistes), même avec ma petite sœur explosive avec laquelle je n'ai presque pas de point commun, j'arrondissais les angles, je demandais à mes parents de la laisser un peu tranquille, je la défendais même face à ma grande sœur.

Et puis non. Et puis rien. Et puis je m'en fous de tes efforts et je te descend, par petites piques, et puis d'un grand coup, je t'assassine verbalement en rejetant toutes tes tentatives de défenses.
Et moi je restais là, abasourdie sur mon banc, à l'écouter me raconter que tout le monde s'en foutait de mon opinion, que c'était toujours la même chose, que je ressortais ce que je lisais sur internet histoire de ramener ma science, que ça servait à rien, que c'était chiant, que je ferais mieux de me taire.
Je crois que quand elle a eu le culot de ponctuer par un "mais c'est pas méchant hein" j'ai vrillé dans ma tête et c'est là que j'ai décidé d'aller m'enfermer dans ma chambre. J'aurai pu être méchante, lui asséner que quand on n'a pas d'autre opinion que celle que la télévision nous fourre dans le crâne ni d'autre science que celle de la télé-réalité on peut juste se taire, j'aurais pu lui faire mal vraiment et massacrer encore un peu son estime d'elle-même. Mais j'ai rien dit parce que les larmes sortaient toutes seules de mes yeux.

Et cette situation me rend malade parce que si seulement c'était un épisode isolé. Mais c'est quotidien. Le jugement, le mépris. J'ai laissé toutes les enflures du collège derrière moi mais dès que je reviens chez mes parents c'est la même chose. Du putain de harcèlement moral, sauf que c'est pas un obscur crétin mais ma petite sœur.
Je n'ai plus envie de la voir, je n'ai plus envie de lui parler, je n'ai plus envie, je n'en peux plus. Je passe mes vacances cloîtrée dans ma chambre et les repas qui sont déjà des moments pénibles le deviennent encore plus. J'envisage de rentrer à Grenoble pour ne plus la voir et c'est nul parce que je passe peu de temps avec mes parents et que j'aurais eu envie de rester encore un peu en vacances pour me reposer, faire une partie d'échec avec mon papa, profiter d'être tranquille, de ne pas avoir d'autres responsabilités que de me détendre, d'écrire et de travailler, sauf que je n'arrive plus à supporter ça, c'était la tirade de trop, elle a ses problèmes et j'ai les miens, j'en ai assez de tendre ma main et de me prendre des coups de poing en retour (ceci est une image).
Je n'arrive même pas à trouver une solution, à discuter de ça avec elle. J'en ai marre. Juste marre. Je sens qu'un jour je finirais pas ne plus vouloir la voir du tout, ni lui parler, ni rien,  juste couper les ponts tant qu'elle ne comprend pas à quel point elle nous fait du mal.

Le pire c'est que je l'aime quand même.

dimanche 20 décembre 2015

4 objets culturels que j'ai aimé #1

Salut à toi qui lit cet article !
Je suis enfin en vacances. Ce qui implique que je vais passer les prochaines 48h à dormir avant d'essayer de me remettre à travailler parce que, quand même, le 5 janvier j'ai un peu des épreuves à passer.
Sinon je suis allée l'hurler sur tous les réseaux sociaux et à tout le monde mais pas ici : J'AI UN APPAREIL PHOTO ! Outre le fait que ça fait depuis à peu près 4 ans que j'ai envie d'avoir quelque chose qui me permette vraiment de me mettre à la photo, ça va aussi me permettre de concrétiser les 2000 idées de vidéos qui me trottent dans la tête depuis que j'ai découvert que ma carte SD m'avait misérablement lâchée (traitresse). En plus, maintenant, j'ai un vrai logiciel de montage vidéo (amateur, certes, mais le PIB de mon pays imaginaire ne survivrait pas à l'achat d'un logiciel pro - et de toute façon j'applique l'adage "développe des compétences avant d'investir"). Du coup c'est trop bien et je suis trop contente et bientôt je posterais des trucs sur le Youtube donc stay tunned, les amis.

Mais bref. Tu vois, souvent je lis des livres, je découvre des musiques, des images, et je me suis dit que ce serait cool de venir t'en parler. Comme ça toi aussi tu pourrais me raconter ce que tu as lu, vu, écouter, et ce serait trop bien. Du coup je me suis dit qu'à chaque fois que j'aurais quatre coups de cœur absolus en terme de découvertes culturels, je viendrais t'en parler. Là ça tombe bien, j'ai un livre, un morceau, un film et un peintre que j'ai adoré et découvert récemment.

Le livre


L'Instant de Magda Szabó (ou La Créüside). C'est un livre qu'on a dû lire en LGC (Littérature générale et comparée), et franchement, il est merveilleux. C'est une réécriture de L'Enéide mais le style est beaucoup plus digeste que celui de Virgile, et aussi plus moderne et incisif. Les personnages sont creusés psychologiquement, on a beaucoup plus accès à leur intériorité que dans les épopées antiques traditionnelles (en même temps c'est un roman du XXème), et en filigrane on a toute une critique politique qu'on est libre ou pas de décrypter. Bref, c'est un très très bon livre, et si vous n'êtes pas rebutés par les livres qui coûtent plus de 20€ (je vais commencer à m'y faire, avec mon goût trop prononcé pour la littérature slave introuvable en poche), je vous conseille franchement de le lire, ça a un arrière-goût d'Orlando de Virginia Woolf, bref, c'est magnifique.

La chanson



Superstitious, d'Europe. Ce morceau, je l'ai découvert presque part hasard : je suis allée à un concert de Scorpions avec ma mère (très Rock'n'Roll)(au fait, vous connaissez le pire endroit pour avoir une migraine ? Non ? Un concert de Scorpions). Et si j'ai eu du mal à apprécier Scorpions totalement, j'ai en revanche été beaucoup plus emballée par le groupe qui jouait en première partie, sans doute plus proche de mon univers musical. Et ce morceau, qui était le troisième, m'a totalement bouleversé, je ne sais pas pourquoi mais le mélange de la lumière, qui guitariste, du "So keep on walkin'" m'a arrachée une larme.

Le film


Je ne vais pas beaucoup au cinéma. Je devrais, mais pour le prix que ça coûte, j'ai toujours peur d'être déçue. Mais quand j'ai vu la bande annonce de ce film je savais qu'il fallait absolument que j'aille le voir. On est dans la tête de Stella, une petite fille d'une dizaine d'années, qui admire absolument sa grande soeur Katja, si belle, si mince, si douée en patinage artistique. Sauf que Katja est totalement anorexique.
Ce que j'ai vraiment aimé dans ce film c'est qu'on passe à côté des clichés de "la fille qui se fait tout le temps vomir et qui mange que de la salade verte puis d'un coup elle guérit". Pendant certaines scènes je ne pouvais pas regarder puisque c'était trop violent pour moi, j'avais trop vécu ça, mais pour quelqu'un qui n'est pas passé par là ce sera sûrement moins choquant puisque tout est assez suggestif, comme on ne voit pas l'anorexie de l'intérieur mais par le biais de Stella. Par ailleurs, il y a un bon équilibre entre les moments de peur et de colère et les moments de joie (c'est bête mais le rire de l'actrice qui joue Stella est vraiment très communicatif (d'ailleurs l'actrice a beau être très jeune, elle joue très bien)), au final je suis sortie de ce film certes chamboulée mais aussi avec une forme de sourire aux lèvres. Et puis en tant qu'objet esthétique les plans sont souvent simples mais les cadrages et les lumières dégagent vraiment quelque chose (sorry pour le vocabulaire pas précis, un jour je penserais à prendre des notes juste après un film).
Bref, si tu peux aller le voir, va le voir (je sais pas ce que valent les doublages mais s'il te plaît va le voir en VO, va voir tous les films que tu peux en VO le doublage c'est le mal).

La peinture


Ceci est un tableau de Ludwig Munthe, un peintre d'origine norvégienne et allemand. Pour plus de détails je te renvoie à l'article du blog de Dimitri Art et glam (c'est un peu grâce à lui que je l'ai découvert).
J'aime beaucoup sa peinture, les coloris utilisés et les thèmes hivernaux m'apaisent tout en me procurant une profonde jouissance esthétique. En plus ça me rappelle les moments les plus heureux de mon enfance, ceux où on courait dans la forêt et dans la neige en inventant des histoires magiques, bref j'aime beaucoup.

Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui. J'espère que vous passerez de bonnes fêtes et que ce genre d'articles vous plaît.
Paillettes sur vos têtes.

jeudi 17 décembre 2015

Les choses de la vie le blabla

Salut à toi qui lit cet article !

Je sais pas si t'as vu mais je t'ai un peu abandonné depuis les trucs que j'aime de novembre.
J'aime pas ça. J'avais envie de me poser devant le clavier et de blablater de tous les trucs intelligents et cons qui traînent dedans ma tête mais quand je trouvais une vingtaine de minutes pour rédiger un quart d'article (le savais-tu ? Je suis lente) et bah ça ressemblait à rien et je repartais en crise de stress de "raaaah j'ai plus le temps de rien du tout haaaaa".

Depuis que je t'ai laissé sur les trente choses de novembre, figure toi que j'ai été pas mal occupée. D'abord j'ai eu une version de latin à rendre. Ces petites choses me prennent un peu plus de six heures à commettre, soi en général largement un week-end (oui parce que ces petites choses me collent la migraine aussi). Puis j'ai dû rendre un commentaire composé (rebolote, des heures et des heures de préparation-arrache de cheveux-rédaction). Puis j'ai dû réviser mes partiels. Et travailler. Et passer des oraux (un en allemand, un en anglais, et je n'aurais la moyenne ni dans l'un ni dans l'autre, haha). Et je suis tombée malade. Et j'ai fais des insomnies. Et j'ai presque fait le site d'informatique toute seule parce que Néa ma compagne de crime allait pas bien.
Bref, j'ai été pas mal occupée.

Et puis là j'ai passé mon dernier partiel de cette semaine - merveilleux combo qui me faisait enchaîner la version latine sur table, l'histoire littéraire et la langue française moderne (en français normal on dit grammaire), et je suis contente. J'ai encore la session de janvier à préparer mais j'ai le temps de voir venir, de me poser, de réfléchir et de souffler un bon coup (et de dormir)(ha bah oui le stress ça m'empêche de m'endormir et je ne peux pas continuer à prendre ad vitam aeternam des médicaments anti-rhume en guise de somnifères).

Je sais pas si t'as remarqué mais c'est toujours dans les moments où tu peux pas que tu te rends compte à quel point tu as des milliers d'idée dans ta tête. Mais vraiment, des milliers. Et puis des envies de nouvelles expériences. Par exemple mon attirance pour la philosophie qui avait été réduite à néant par mon année de terminale (clapclap l'éducation nationale) commence à pointer son petit bout de nez en mode "alléeuh lit du Spinoza au moins", et puis j'ai envie de lire Gassendi parce qu'il m'intrigue mais j'y comprendrais sûrement rien. Puis j'ai envie de me mettre à une forme d'art "manuel". Donc du dessin, ou du scrap - en tout cas bidouiller un truc avec mes petits doigts maladroits. Et puis à part ça je me suis mis en tête de lire la Grammaire méthodique du français (j'en ai déjà dévoré des petits bouts pour les cours mais ça fait quand même 1000 pages en papier bible ce machin (soit l'équivalent d'un Guerre et Paix)). Et je vais enfin entrer en possession d'un appareil photo digne de ce nom ce qui me permettra de tourner de futures vidéos et autres explorations visuelles. Et sinon à part ça j'ai envie de coudre parce que ça me manque le bruit de la machine qui pique.

Bref, je t'envoie des paillettes sur ta tête et j'espère que ta vie elle va bien.

lundi 30 novembre 2015

Trente choses que j'ai aimées en novembre

Ha tient, on est déjà fin novembre. C'est fou ça. Dans quelques semaines j'attaque mes partiels, ne vous attendez pas à un truc de fou niveau productivité et articles (et encore moins vidéos, mais c'est pas comme si vous vous attendiez encore à ce que je fasse des vidéos).
Novembre, je sais pas si tu sais mais avec septembre c'est mon mois préféré de l'année.
Mais là le novembre il a été un peu nul avec la vie, je t'avoue.
Mais y'a toujours trente trucs.

♥ Depuis le début du mois je retrouve Marina (ex-copine de lettres qui a bifurqué en LEA japonais) pour manger le mardi midi.

♥ J'arrive à manger le midi (un peu).

♥ le vendredi 13 novembre, juste avant les attentats, j'ai revu le Vénitien et on est monté à la Bastille.

♥ Le lundi suivant le vendredi 13, j'ai appelé Remucer et ça faisait vraiment trop de bien d'entendre sa voix.

♥ J'ai revu ma psy, ça faisait un mois.

♥ J'ai encore discuté avec madame APC à la fin de son cours (j'aime madame APC. Fort.)

♥ J'ai croisé une vieille copine du lycée avec qui j'avais eu une amitié fusionnelle. Elle a l'air trop épanouie par rapport à la fille toute fragile que je connaissais.

♥ Avec le Fou on a trouvé la recette parfaite de crêpes sans gluten (enfin, "avec le Fou". Je fais les crêpes et il les mange.)

♥ Le lendemain des attentats c'était repas de famille avec le côté gentil de mes grand-parents, mon demi-oncle, ma tante et leurs deux enfants. C'était tellement paisible que ça paraissait surréaliste.

♥ En sortant du rendez-vous chez la psy j'ai enfin acheté le livre sur l'intelligence émotionnelle qui me faisait de l’œil depuis que je suis en première.

♥ En parlant de livres j'ai désormais Mrs Dalloway en anglais dans ma collection (j'en pouvais plus d'attendre de revoir Remumu pour récupérer mon exemplaire), La Cérémonie des adieux de Simone, et le premier tome d'une série de Robin Hobb qui est prometteuse mais probablement pas à la hauteur de l'Assassin Royal.

♥ En Littérature et enseignement on a pu faire une vidéo qui mélangeait du Verlaine, des dessins réalisé par moi et mon coup de pinceau tout à fait aléatoire (mais je n'ai eu que des compliments) et du Nightwish.

♥ Le Fou a décidé d'écouter radio classique et c'est vrai que c'est vraiment parfait.

♥ Mon tout premier partiel d'histoire littéraire se voit gratifié d'un quinze et ça fait vraiment plaisir que, ENFIN, le travail que je fournis soit récompensé (parce que j'ai beau travailler des heures en latin je décolle peu du 11 et c'est violemment frustrant).

♥ Dans le train pour rentrer à Grenoble, j'ai discuté avec un garçon que je n'avais pas vu depuis la fin du lycée. On a parlé du bon vieux temps (des TP de physiques-chimie pendant lesquels je faisais tout, des cours d'anglais dans lesquels il tentait de copier sur moi sans comprendre un mot de ce que j'écrivais, et des cours de math où avec le geek et une copine on formait un carré de gens qui ne comprenaient rien.). Et pour la première fois depuis plus de deux ans j'ai réussi à penser au geek sans ressentir de colère, de frustration ou de tristesse. Il m'aura donc fallu deux ans pour cicatriser en entier d'une relation de trois mois. Well well.

♥ Hier soir en rentrant à l'appart à pied depuis la gare, il pleuvait et d'un coup j'entends une vois de fille qui chantait Knocking on Heaven's door retentir dans mes oreilles. Et c'était vraiment trop beau.

♥ Sinon à part ça mes TCA se calment. Puis j'aurais probablement le droit à une nouvelle phase en janvier, et une autre en mai-juin, comme d'habitude.

♥ Il a neigé. Pendant 20 minutes, et une fois dehors il n'y avait plus rien, mais il a neigé.

♥ Avec le Fou on a regardé Il était une forêt. J'aime toujours autant ce film.

♥ J'ai écrit un article sur Anne Robillard dont je suis plutôt fière. C'est pas souvent.

♥ Au deuxième semestre j'aurais cours de LGC avec le prof que j'avais l'an dernier et que j'adore.

♥ Au deuxième semestre on aura plus autant de littérature antique.

♥ Au deuxième semestre je n'aurais plus à supporter ce prof d'anglais incompétent.

♥ Avec le Fou on a descendu mon bureau dans un coin du salon, parce que je n'arrive pas à bosser dans la même pièce que lui (il marche quand il travaille et j'ai besoin d'immobilité absolue autour de moi). Depuis j'ai un endroit à moi.

♥ Je suis amoureuse de l'album Silence de Sonata Artica.

♥ Et du groupe Hurts. Toutes les musiques de Hurts.

♥ Le 4 novembre très exactement la Brunette m'a envoyé un message (un pavé) pour me dire qu'elle tenait à moi. On ne l'avait jamais exprimé clairement et ça m'a fait énormément plaisir.

♥ J'ai reçu un mail de Maud, après un petit moment de silence radio, ça m'a aussi fait très plaisir.

♥ Puis j'ai fais la sélection humeur sur HC, pas forcément avec un article qui me tenait beaucoup à cœur (les articles qui me tiennent vraiment à cœur ne feront jamais la sélection de toute façon), mais quand même.

♥ Je sais pas si t'as vu mais le design du blog a un peu changé. Et j'ai enfin trouvé un truc qui me correspond.

jeudi 26 novembre 2015

Des femmes qui m'inspirent #3

Salut à toi qui lit cet article !
Je ne savais pas comment revenir sur le blog après le 13 novembre. Je voulais faire un article sur le sujet, pour changer un peu du son de cloche qu'on entend pratiquement partout, mais je voulais faire ça très bien et malheureusement je manque plutôt de temps ces dernières semaines. Donc, cet article viendra. Mais plutôt en décembre. Ou. On verra. (Mais il viendra parce que.)

Bref.
C'est déjà le 26, et donc il est temps de vous présenter la femme inspirante du mois. Je n'avais pas prévu de parler d'elle aussi tôt, à la base je la gardais pour clôturer ce cycle, mais là, je ne peux pas ne pas en parler tellement elle m'a aidée à traverser ces dernières semaines.
Simone de Beauvoir, donc.
LA Simone de Beauvoir (d'ailleurs j'ai déjà commis des billets sur elle il y a fort longtemps (en 2013...), si le coeur t'en dis c'est  ou )(si tu ne dois en lire qu'un choisi le deuxième). Figure emblématique du féminisme. Mais ce n'est pas de ce côté là de Simone dont nous allons parler (parce qu'en vrai je n'ai jamais lu Le Deuxième sexe et que je ne peux pas parler du féminisme de Simone de Beauvoir sans ça.), parce qu'elle est trop souvent résumée à ça et que y'a pas que ça de bon dans Simone. Simone de Beauvoir, c'est avant tout une intellectuelle : philosophe, écrivaine, elle s'implique aussi dans la politique même si elle reste toujours dans l'ombre de Sartre parce que leurs idées s'accordent et que, c'est vraiment triste à dire mais Sartre est un homme et donc il avait plus de crédibilité (c'est VRAIMENT triste à dire). Bref, une intellectuelle.
Et donc ces derniers temps j'ai eu beaucoup besoin de me raccrocher à Simone. J'avais acheté par hasard, le matin du 13 novembre, La Cérémonie des adieux, qui raconte les dix dernières années de Sartre, et qui étaient suivi d'entretiens avec Jean-Paul Sartre. Et j'ai redécouvert Simone avec un regard plus indulgent (j'étais devenue très très critique avec elle). Et je me suis souvenue de ses journaux pendant les guerres mondiales, qui ont fait passer l'autobiographie, assez légère dans le premier volume, à quelque chose de plus grave, de plus lourd, oppressant, gris. La guerre. L'occupation. L'horreur. Et il fallait vivre encore pourtant. Simone elle vit. Elle le dit dans ses livres, elle a toujours hésité entre la légèreté d'un carpe diem et le sérieux, la gravité que demandait l'acte d'écriture (et donc de réflexion sur un monde et une réalité environnante pas franchement gaie). Je crois que c'est cette hésitation qui lui donne autant de solidité et de capacité à faire face aux choses. Elle fait preuve d'une grande lucidité sur les événements qui l'entourent (ses analyses des choses politiques et philosophiques ne sont pas nécessairement moins bonnes que celles de Sartre, mais le monde a retenu Sartre, alors on parle du féminisme de Simone et on zappe le reste).
Et j'avais envie de parler de Simone parce qu'elle représente une figure d'intellectuelle admirable, et qu'on l'oublie trop souvent.
Et qu'en ce moment c'est peut-être d'intellectuels comme elle, comme Sartre dont on aurait besoin.


dimanche 15 novembre 2015

Il y avait des bougies à Victor Hugo

La dernière fois qu'il y en avait eu, un beau cercle de petites lumières, de fleurs et de messages, c'était le 7 janvier.
Je n'aurais jamais voulu revoir cette place illuminée.

Il n'y avait pas de mots pour Charlie. Il y en a encore moins là, maintenant. La vie continue et ça semble vraiment injuste. Et pourtant nous sommes là, en vie. Secoués, terrifiés, en deuil pour certains, mais vivants. La vie continue, comme avant, et ça paraît vraiment absurde de continuer.
Il y a ceux qui disent je n'ai pas peur, ceux qui disent qu'ils faut continuer comme avant, ceux qui disent qu'avoir peur c'est les laisser gagner.
Moi j'ai peur. J'ai tremblé pour la vie de gens que j'aimais, pour la vie de gens tout court, et je tremble toujours un peu dans un coin de ma tête. J'ai peur.
Mais je vais continuer à vivre quand même. J'ai la chance de pouvoir continuer à vivre.

Il faudrait aider le monde à être moins fou.


vendredi 13 novembre 2015

Anne Robillard et le pouvoir de l'écriture

L'autre jour, grâce à une copine qui avait gagné deux billets avec la Fnac, j'ai rencontré Anne Robillard en tout petit comité.
Anne Robillard, la dame qui a écrit Les Chevaliers d'Emeraude. Qui a presque autant de place dans mon coeur que J.K. Rowling, Robin Hobb et David Gemmell. Les Chevaliers d'Emeraude c'était presque toute mon adolescence (avec le cycle des Rigante de David Gemmell)(qui ne vaut pas Dark Moon du même auteur mais en terme de littérature fantastique RIEN ne vaut Dark Moon de David Gemmell à mes yeux)(et même RIEN ne vaut David Gemmell)(c'était l'instant fan).
Bref, j'ai rencontré Anne Robillard. Qui a un accent québequois, et rien que pour ça je l'aime.

S'il y a une personne qui n'a pas besoin d'être convaincue de l'intérêt de la littérature fantastique et de son potentiel, c'est bien moi (je vous ai dit qu'après roman 1 et roman 2 j'allais me lancer dans un gros gros cycle de bouquin de fantasy ?).
Pourtant, Anne Robillard m'a encore plus convaincue.

Ecrire dans un autre monde pour changer le monde

Trois niveaux dans ses bouquins.
Le premier c'est l'aventure. C'est celui auquel tout le monde à accès.
Le second c'est les valeurs. Il faut retourner rétablir des valeurs dans le monde : la fraternité, le courage, l'honneur. D'ailleurs dans ses livres aucun homme ne fait du mal à un autre homme. Elle peut pas, elle dit.
Et puis le troisième niveau : les grandes questions de la vie.

J'ai envie de dire qu'il y a toujours ces niveaux, en général, dans les livres. Même si on s'arrête trop souvent au niveau un.

Elle a dit une phrase qui m'a fait sourire, que le monde, là, ça allait pas. Et qu'il fallait écrire pour changer ça.
Je sais pas si vraiment écrire ça peut tout changer. Je sais qu'il y a pas assez de gens pour lire ce qu'il y aurait à écrire, je sais que ça fait pas forcément son chemin dans la tête des gens. Elle en est bien consciente, d'ailleurs. Mais tu mènes ton combat avec les armes qu'on te donne. Et parfois, tes armes, ça se résume à des mots et tes pensées.
Et j'aime ce genre d'armes.

Au final peut-être que l'écriture ne peut pas sauver le monde.
Mais ça peut sauver la vie. Donner du sens quand les choses n'en on pas. Tu sais, ce tremblement de toute ton âme quand tu lis et que les mots résonnent en toi, ce oui. Quand les gens écrivent ils jettent une part de leur humanité sur du papier. Et ça aide de savoir qu'il y a des humains autour. Des humains qui pensent et qui ne sont pas tous étrangers.

Et de s'évader un peu du monde.

mardi 10 novembre 2015

Du féminisme et des hommes

C'est pas les idées qui manquent, mais c'est le temps. Question numéro un de n'importe qui sur internet : qualité ou régularité ? En ce moment même si je sacrifiais la qualité j'aurais du mal à vous poster quoi que ce soit. Trop de lecture, de Stasiuk, d'Andrukhovych, d'épopée et d'Enéide et de foutu latin.

Alors je vais vous parler des questions dans ma tête.
Parce que souvent j'ai des idées d'articles depuis des mois et je finis par vous les sortir parce que le détour d'une conversation m'a rappelé que. Là c'est un peu le cas. J'avais frôlé le sujet, des mois auparavant, à Nice, avec le frère du Fou. C'était étonnant de voir un homme aussi impliqué dans le féminisme. Je connais peu de garçon qui le revendiquent. Je connais déjà peu de filles, hors blogo, qui se disent féministes (beaucoup préfèrent ne pas y toucher)(on ne sait jamais, ça pourrait mordre). Mais alors les hommes. Je dois en connaître un. Deux.
Pourtant on dirait qu'ils commencent à se sentir un peu concernés par la question.Quand même. Des regards qui changent sur ce que ça vit, une femme. Pourtant pas des regards qui comprennent parce que c'est vraiment dur, de comprendre sans le vivre au quotidien. Mais on commence à trouver ça pas juste.
Sans oublier que le féminisme laisse une place aux hommes. Mon féminisme idéal c'est celui qui donne enfin la liberté à tout le monde d'agir comme bon lui semble en étant libéré de son statut sexuel. Le seul problème du féminisme c'est qu'il s'appelle féminisme. C'est sûr que ça bloque la compréhension.

Mais la question que veut poser cet article, c'est comment les hommes font pour se placer dans le féminisme ? Le féminisme cherche à casser les constructions autour du genre, or si elles sont très inconfortables pour une femme (les femmes doivent être belles, les femmes doivent être minces, les femmes doivent tout gérer les enfants le travail l'apparence, les femmes ne doivent pas l'ouvrir, les femmes doivent être douce et aider autour d'elles, les femmes ne doivent pas réclamer une égalité de salaire, les femmes doivent assumer seules et dans leur corps la contraception...je continue ou c'est bon ?), pour un homme c'est beaucoup plus supportable, il me semble. (Même s'il y a toute la partie "ne pleure pas comme une fille", "soit un homme fort" que je trouve révoltante). Donc comment tu fais, quand tu es un homme, et que tu vois qu'on cherche à te chambouler un système qui à toi te semble normal et pas si injuste ?

Question ouverte : je ne sais pas, je ne suis pas un homme.
(Je sais qu'il y a des garçons dans mon lectorat, montrez-vous).

mercredi 4 novembre 2015

La blogosphère, cette cours d'école géante

J'ai lu quelques articles ces derniers temps qui on tous une thématique plus ou moins commune : "Pourquoi je ne serais jamais une blogueuse parfaite/hyper connue", et autres trucs du style. Ils me faisaient sourire parce qu'on retrouvait tous les clichés associés à la blogo : une blogueuse est parisienne, a un chat, une maison avec une déco épurée style suédoise, elle prend des photos parfaites, elle boit des smoothies le matin, sa vie est un parfait cocon rose poudré, elle poste tout le temps des photos géniales sur instagram, elle dépense des centaines d'euro en produit de beauté, etc.
(D'ailleurs on dirait qu'il n'y a que les blogueuse beauté et mode qui existent. Les autres, ça doit être de la contrefaçon de blogueuse.)
Puis j'en ai lu un autre, il y a quelques jours, qui parlait de "la tendance des blogueuse un petit peu frustrées". Et qui expliquait que les blogs pas connus n'était peut-être pas aussi bons, que les blogueuses ne s'investissaient peut-être pas assez (comme je n'aime pas critiquer des choses - rappelons que toute critique n'est pas négative - sans que mon lecteur puisse se faire son avis, je laisse le lien ).
Je vous avouerais que cet article m'a un tout petit peu agacée. Même si je trouve aussi qu'il y a un côté envieux, un peu "non mais si mon blog il marche pas c'est parce que je rentre pas dans le moule" dans la tendance de la blogueuse frustrée.

C'est triste, de voir à quel point on peut se prendre la tête pour rien et se sentir obligé-e de se justifier tout le temps, de tout. On se justifie si on fait des partenariats, si on n'en fait pas, si on veut être blogueuse pro, si on s'en fout, si notre blog n'a pas assez de succès à nos yeux, si on ne fait pas de belles photos, si notre rythme de vie n'est pas parfait...Tout. Le. Temps.
J'ai même failli me justifier, dans cet article. Me justifier d'être une petite blogueuse, presque trois ans après le début de ce blog. Me justifier de ne pas avoir plus de 100 abonnés sur Hellocoton. D'avoir, la plupart du temps, moins de 100 visites par jour. Pourtant, je n'ai pas à me justifier. Mon blog est comme il est et j'adore toujours autant poster dessus et c'est, finalement, la seule chose qui compte à mes yeux.

Il n'y a pas de blog "parfait". Il y a juste des blogs populaires, et d'autres qui ne le sont pas. Et la popularité n'est pas forcément un gage de qualité (note : la qualité d'un blog reste quelque chose de tout à fait subjectif). Il y a des blogs hyper connus qui me laisse de marbre tant au niveau du style que du contenu, et des blogs "références" que j'aime beaucoup suivre (pour n'en citer que deux, celui de Natacha Birds parce que je la trouve toute mignonne et que l'esthétique est magnifique et celui de Garance Doré parce que j'aime sa manière d'écrire). Et il y a des blogueuses pas du tout populaires que je trouve souvent meilleures que les blogs qu'on nous met en avant, en terme de contenu et en terme de style d'écriture.  A chacun ses critères.

Et pour en revenir à ce que disais la demoiselle de l'article mentionné plus haut, la popularité ne dépend pas de ton investissement dans ce que tu fais. Bien sûr que les blogueuses professionnelles sont plus investies en terme de temps que les blogueuses qui ne le sont pas (et encore) dans leur blog, parce que c'est leur métier, leurs journées sont consacrées à ça et si elles ne le sont pas elles perdent leur gagne-pain. Mais tu peux aussi ne pas avoir une popularité de fou et faire de très bons articles, consacrer du temps à ton blog, soigner la mise en page et la façon dont tu écris, et ne quand même pas être très populaire (quand je parle de très populaire je sous-entend "les blogs qui ont plus de mille vues par jour et qui passent parfois dans la presse, qui collaborent avec de nombreuses marques et dont en général les blogueuses peuvent vivre".). Parce que parfois tu ne suis juste pas la tendance. Et vraiment, c'est pas grave. Chacun est libre. C'est justement ça l'intérêt du blog, la seule limite, c'est la notre, et c'est vraiment dommage de se retrouver avec des débats et des critiques dans tous les sens juste pour une question de popularité.



samedi 31 octobre 2015

Trente choses que j'ai aimées en octobre

Salut à toi qui lit cet article !
Comme tu le sais peut-être, ce mois d'octobre a extrêmement mal commencé. Mon meilleur ami d'enfance a assassiné son ex petite amie et c'est...bizarre. Horrible. Bref. Et puis je me prends des claques régulières en mode "mais siii je gère tout bien là ça va" et en fait, non, je gère pas, je mange du café toute la journée et je panique à la moindre bouchée, bref c'est la mierda dans ma tête (et dans mon corps, un peu, du coup). Mais, paradoxalement, la vie a décidé d'être beaucoup trop cool avec moi en cette période troublée et j'ai plein de trucs chouettes à partager avec vous !

♥ En tout début de moi, après un rendez-vous chez le médecin pour le moins énervant, je décide de teindre mes cheveux en rouge à coup de crazy color et le résultats est absolument magnifique.
(Non vous aurez pas de photo on a dit pas d'appareil. Croyez-moi sur parole).

♥ Un beau soir je reste tard avec madame APC et là pouf, j'ai la révélation ultime sur mon avenir.

♥ Le colloque sur la Pologne organisé par madame APC&Co. Je ne comprends rien aux citations (en polonais, donc), il y a du monde partout et ce sont tous des pointures, mais, j'aime.

♥ Après des mois et des mois à vivre avec deux lampes de bureau en guise d'éclairage, mon père fini par me remettre une ampoule. Et pour se faire pardonner il m'achète une ampoule qui change de couleur grâce à une télécommande.

♥ C'est l'automne.

♥ C'est l'automne et un midi j'appelle Remucer pour éviter de me sentir alien caféiné pendant la pause. Et ça faisait bien trop longtemps que j'avais pas entendu sa voix.

♥ Un week-end, avec ma fifolle de grande soeur, on décide de tourner une vidéo de bon matin.



♥ Le 27 octobre matin je rencontre Anne Robillard (l'auteur des Chevaliers d'Emeraude si tu connais) et OH MON DIEU cette femme est trop gentille (et québécoise. J'adore les québécois), et a une pensée trop intéressante ET C'EST MON TOUT PREMIER LIVRE DEDICACEY (ça méritait au moins un caps lock).

♥ Je suis retournée courir sur les berges de l'Isère. C'est tellement beau l'automne.

♥ Après trois semaines de "on va faire une ballade en forêt ?" mes parents ont cédés.

♥ J'ai revu une amie d'enfance

♥ Puis une autre amie du lycée

♥ Les soirées cools avec le Fou devant les vidéos de cbgames

♥ Ma collection de maquillage qui était réduite à un mascara s'est soudainement enrichie d'une palette, de deux fards, d'un vernis duochrome nommé Beetlejuice, de rouge à lèvres lila et de noir à lèvre. Bref, c'est la joie.

♥ J'ai revu la Brunette, elle n'a toujours pas lu Orlando et je n'ai toujours pas regardé les DVD qu'elle m'a prêtés. Et on a rendez-vous avant fin 2016 pour fêter mon anniversaire et mon arrêt du tabac à coup de cocktail. Non on passe pas notre vie à être en retard.

♥ A cause de la Litté et enseignement je me remet aux poèmes.

♥ Il est possible qu'une lectrice m'ai envoyé un mail et qu'elle soit très très cool.

♥ C'est enfin les vacances après une dernière semaine de cours...exténuante.

♥ Déblocage de ce foutu chapitre deux, j'envoie une phrase de neuf lignes qui a coulée toute seule à Remumu, il répond : "tu fais un usage de l'anaphore tout à fait jouissif" ==> best compliment ever.

♥ Manger des sushis à Yummi Sushi (je suis amoureuse des sushis de cet endroit)

♥ Retrouner à Asia Lunch avec Néa (pouf, un nouveau personnage (c'est ma compagne de crime en informatique)), voir qu'ils ont changé leur carte en mieux, être la joie et ne toujours pas arriver à finir ma portion

♥ Un après-midi, entre la langue française du Moyen-Âge et l'allemand, Néa ma compagne de crime m'achète un chausson aux pommes parce que je recommençais à me tordre de douleur de faim. C'était un des gestes les plus gentils du monde.

♥ En informatique, permission accordée de faire un site web sur Harry Potter avec Néa ma compagne de crime.

♥ Et ça fait un an que je ne fume plus, sinon

♥ Et un an que j'ai rasé ma tête (ça t'intéresse pas un article cheveux par hasard ?)

♥ Un soir, après le manger, énorme discussion avec ma maman au sujet de tout : on commence les réparations familiales

♥ J'ai enfin eu le courage de commencer à réfléchir au fait d'envisager une thérapie pour ces tcas que je me traîne depuis, euh, longtemps.

♥ Je commence à vraiment faire amie-amie avec les gens de ma promo et ça change la vie

♥ D'ailleurs en parlant d'ami-ami une copine de ma promo de l'an dernier a fait sa pendaison de crémaillère et ce fut un bon moment.

♥ Sinon à par ça mes cheveux poussent hyper vite (le trentième point c'est le plus dur oui oui).

mercredi 28 octobre 2015

Le Nanowrimo après relecture

Salut à toi qui lit cet article !
Aujourd'hui je m'en vais te parler du Nano.
Parce que figure toi que l'an dernier, j'y ai participé. Je l'ai même réussi.
Pour ceux qui connaissent pas, le principe c'est que tu as ton mois de novembre pour écrire 50 000 mots d'un roman. Ce qui te donne environ 1666 mots à écrire par jour (ça fait un peu plus de trois pages il me semble (je sais pas, pour tout te dire j'écris sous bloc-notes)).
Ce qui prime, donc, pendant le Nano, c'est la quantité, pas la qualité. C'est pas grave, on peut relire et réécrire après.

Sauf que.

Voilà, sur mon roman de 200 pages et quelques, très exactement 82 ont été écrites pendant le Nano.
Ce que je vais garder de ces 82 pages ?
Probablement rien.
Probablement que je vais juste couper toutes ces scènes à rallonge écrites juste pour aligner du mot.
Après, ça ne regarde que moi de ne pas supporter ces trucs mauvais, il faut dire que c'était mon premier roman et que je manquais largement d'expérience. Soit. Sauf que l'intérêt d'écrire réside dans l'apprentissage que tu fais à chaque phrase. Et qu'aligner des phrases en te disant "c'est pas grave je corrigerais après", ça te laisse avec une masse de travail énorme pour la correction et c'est pas le travail le plus cool (surtout quand tu te dis que tu pourrais travailler sur ce roman qui dort dans ta tête depuis des mois des années) ; et ça ne te permet pas de progresser autant que quand tu prends ton temps et qu'il y a une certaine recherche stylistique derrière.

Et ce n'est pas le seul inconvénient du Nano.
Si tu fais des études chronophages, d'accord tu peux te dégager du temps pour écrire mais au détriment de ton temps de détente/loisir/repos. Et, ok, il est possible de tenir un mois comme ça, peut-être, mais c'est dévastateur (j'ai testé, j'ai pas réussi à gérer, j'ai pris du retard en latin/grec et ça a été le carnage dans ma vie). Et puis si tu n'y arrives pas ça créé énormément de dévalorisation, du style "oh mon dieu je suis nul-le j'ai raté le Nano je n'arriverais jamais à écrire un roman.". Nope. Le Nano, ça ne veut rien dire et ça ne convient pas à tout le monde.
Après une période d'écriture aussi intense, tu peux aussi ne plus avoir envie de t'infliger un tel truc. Il m'a fallu un mois avant de réussir à toucher de nouveau à mon roman, et à force d'aligner de la phrase j'avais vraiment l'impression de ne pas savoir écrire, d'être vraiment nulle en tant qu'écrivain et d'avoir un style condamné à être pourri. Puis écrire c'était un peu devenu une obligation dans ma tête et il a fallu tout l'été avant que ça redevienne ce que ça avait toujours été : le truc qui m'anime.

Bref.
Le Nano, c'est pas un passage obligatoire. C'est pas forcément l'éclate. Tu n'en sors pas forcément transformé en bien. J'ai été bluffée de voir à quel point ce passage de ma vie ne m'avait aidée sur aucun point : je n'ai rien appris en écriture, je n'ai pas gagné en confiance en moi, j'ai perdu pied dans mes études (pas au niveau des notes mais au niveau du moral et de la sérénité), en soi je n'en ai tiré que du négatif (et 82 pages bonnes à jeter).
ça peut être bien si ton rythme d'écriture c'est de base autour de 1600 mots par jour. Mais c'est un cas rare (ou alors tu as de la chance). Ou si tu as trop de temps libre et que tu ne sais qu'en faire.
Sinon c'est bof.


lundi 26 octobre 2015

Des femmes qui m'inspirent #2

Salut à toi qui lit cet article ! Te souviens-tu, le mois dernier, je t'avais parlé de mon modèle absolu, de cette chère Virginia Woolf. Et donc j'avais décidé de faire des articles mensuels. Pour parler de femmes qui, au quotidien, m'inspirent.
Je n'avais pas spécialement d'idée, à vrai dire, et je m'arrachais un peu les cheveux (qui en fait, n'ont pas besoin de mon aide pour tomber) en mode "haaa mais je vais pas que parler de littérature non plus". Et bref, pour tout vous dire, avant d'ouvrir le machin où tu peux écrire ton article dedans, je n'avais strictement aucune idée (d'ailleurs tu peux voir à quel point je fais du one-shot et à quel point je suis décalquée)(ça veut dire fatiguée dans ma langue). Mais tout à coup soudain, l'illumination est venue frapper à ma porte.
Non mais vraiment, ma grande sœur est venue frapper à ma porte et je me suis dit : "oh ! Pourquoi ne pas faire mon article d'aujourd'hui sur elle ?".

Oui parce que ma grande sœur, depuis que je suis toute petite je l'admire.
Voir je suis un peu jalouse.
Et en fait, je l'ai été beaucoup. Longtemps. C'était très difficile d'être celle du milieu qui n'avait pas de problème à l'école et qui marchait un peu dans les pas de sa grande sœur. Du coup mes parents aidaient ma petite sœur pour ses devoirs parce qu'elle avait de gros problèmes, et puis la grande parce que tout ce qu'elle faisait était nouveau. Je te jure, je me sentais invisible. Les profs à l'école m'appelaient tellement souvent Maëlle que maintenant j'ai le réflexe de répondre à ce prénom qui n'est pas le mien sans même corriger.
Et puis j'ai fais du tir à l'arc et ça m'a presque sauvé la vie sauf que là encore j'étais "la soeur de Maëlle". Elle tirait mieux que moi, elle parle mieux anglais que moi, elle monte des projets et les mènent à bout, elle a des meilleurs notes, elle se dispute moins avec les parents et coûte pas des centaine d'euros en psy, et même qu'elle elle avait des amis...
Et là je suis dans une fac de lettres pendant qu'elle est dans une grande école d'ingénieurs (en plus, tu vois) et j'aurais encore moyen de me comparer et de me sentir nulle.
Sauf que c'est terminé. Je ne suis pas "la soeur de", je suis moi, je fais des études de lettres et j'irais aussi loin que je peux, j'ai mes goûts, mes objectifs, mes réussites, ce ne sont pas les mêmes que les siennes et c'est très bien comme ça.

Mais bref, je suis pas venue ici pour te faire un éloge de moi-même, mais de elle. Parce que ma sœur elle est trop cool. Déjà elle est courageuse. Pour de vrai. Du genre elle a réussi à faire son coming-out à mes parents. Et là elle va partir pour six mois aux USA. Et puis elle s'investie à fond dans tout ce qu'elle fait, que ce soit son blog, ses vidéos, le tir à l'arc ou même ses projets du style le biarcathlon. Et elle est intelligente, en plus. On réfléchit pas du tout pareil mais c'est toujours absolument génial d'avoir des conversations poussées avec elle. Et elle est drôle. Vraiment drôle. Genre à chaque fois qu'on est ensemble on dirait que nos cerveaux se relâchent et se mettent à faire n'importe quoi et c'est la drôlitude de l'extrême. Puis elle est forte, aussi. Extrêmement forte. Je crois qu'elle s'en rend pas compte en fait et que trop souvent elle pense qu'elle est nulle mais QUE DALLE (oui je le mets en gros pour qu'elle le lise bien)(QUE DALLE QUE T'ES NULLE T'AS COMPRIS ?).

Bref. Ma seule est trop cool et maintenant que j'ai arrêté de faire des comparaisons pourries entre elle et moi je peux enfin réaliser à quel point c'est une personne inspirante et géniale.
Et je vous invite fortement à aller lire son blog parce qu'il est absolument drôle. J'y vais pas trop souvent pour avoir plusieurs articles à la fois à chaque fois et c'est souvent un excellent moment dans ma journée.

vendredi 23 octobre 2015

Où l'univers décide de m'indiquer le sens de ma vie

L'autre soir, je parlais avec Madame APC.
J'étais restée après son cours, j'avais attendu que tout le monde parler sinon j'ai trop peur de parler. Je voulais juste avoir la validation de mon sujet d'exposé. On a parlé pendant trente bonnes minutes.
Et là, comme ça : "mais vous pouvez très bien travailler sur Woolf et la comparer à une auteur slave. Il faudra juste que vous appreniez le russe.".

Ce matin (haha, mercredi matin en fait, mais faites comme si vous n'aviez rien vu), j'étais à son colloque qu'elle organise sur la Pologne, citoyenne du monde.
J'avais peur, y'avait plein de gens avec des badges autour de moi et moi j'étais là, avec mes cheveux rouges et mon allure de punkette mal dégrossie.
Première communication, y'a des citations en polonais que je ne comprends pas et attend attend Komornicka c'est une femme ? Maria Komornicka ? Une femme avec des troubles psychiatriques ? Qui a écrit un bouquin pour critiquer la société anglaise ? Que donc y'a moyen de moyenner une comparaison avec Virginia Woolf ?
...



...Mon cerveau a fait trois tours sur lui-même.
Et depuis le matin je me lève avec cinq fois plus d'enthousiasme et de "Je vais être chercheuse en littérature biatch.".


Plus qu'à apprendre le polonais.

mercredi 21 octobre 2015

L'appel du voyage

Mon enfant, ma soeur,

Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble!
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble!
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.


Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

[...]



Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, "L'Invitation au voyage".

Et puis à par ça.
Je me met à lire des auteurs étrangers, plus étranger que l'Angleterre qui est, je n'en démordrais jamais, l'endroit où j'aurais dû naître. Des polonais, des russes, des slaves. Des gens qui viennent de pays que je n'arrive pas à imaginer, que je ne sais pas situer. Des gens qui écrivent froid et gris, des gens qui écrivent avec de la musique dans les mots, de la musique lente, un peu lugubre, un si beau chant à la vie.
J'ai toujours, dès que je l'ai découverte, eu une fascination pour la littérature russe, qui était si semblable à la française que j'aimais tant mais qui sonnait tellement, tellement plus profond, plus grave. C'était déroutant et familier, et magnifique par dessus-tout.

Mais jusqu'ici j'ai eu peur du voyage. Je suis allée à beaucoup d'endroits, dans beaucoup de pays (la Suisse l'Italie l'Allemagne la Hollande la Belgique le Luxembourg l'Angleterre l'Irlande le pays de Galle Guernesey Jersey le Canada) mais je n'arrivais jamais à être à l'aise, j'avais le mal du pays à un point dérangeant. Sauf à Guernesey et en Angleterre où tout mon corps criait "maison".

Et puis il y a cette ouverture.
Andrzej Stasiuk. Qui parle. Qui raconte si bien le voyage. La peur des frontières. Ce que ça a de rassurant, de vivre dans un monde clos et petit. Ce que ça a de terrifiant, l'infini autour.
Je disais toujours "je ne voyagerais pas".
Et puis il y a cette soif en moi, qui monte. Je veux vivre et connaître. Je veux m'ouvrir aux gens, à toutes ces cultures qui ne sont pas la mienne, qui sont si différentes et fascinantes, qui me semblent étranges, étrangères, mais que je veux connaître. Je veux apprendre des langues dont je casserai la musique avant d'arriver à m'en imprégner et à la reproduire.
Je lève la tête et je regarde mes montagnes qui m'encerclent si parfaitement et j'imagine.
Les routes du monde sont infinies et je veux les parcourir.

Turner.

lundi 19 octobre 2015

J'ai pas le temps, je suis overbooké

Il y a quelques temps de cela, notre devoir en littérature et enseignement était de récupérer divers journaux pour les amener en cours afin de faire des collages (ou cut-up, comme elle disait la dame)(d'ailleurs ça m'a rendue dingue cette histoire de collages maintenant j'amasse les prospectus pour les mélanger dans des poèmes)(bref). Et donc je me suis retrouvée  avec un exemplaire du Petit Bulletin qui comportait un petit encadré en première page sur la tendance à être overbooké, ces derniers temps, ou à tenter de le paraître si on ne l'était pas vraiment.
Et effectivement, je vois peu de gens qui ont le temps. Le temps de quoi, vaste question, mais c'est encore une autre question. Beaucoup de gens qui courent, qui accumulent les projets, qui te répondent toujours qu'ils n'ont pas le temps.



Mais pourquoi diantre personne n'a jamais le temps ?

A cette question, j'ai trouvé deux réponses : on manque de temps pour faire les choses essentielles. La vie nous presse et nous y répondons en nous pressant de plus en plus. Pour essayer de rattraper le temps. De retrouver la vie qui nous manque.
Ou on manque d'essentiel pour remplir la vie. Alors on la rempli de plein de trucs et on se retrouve à courir tout le temps. Pour oublier que la vraie vie est absente.
Dans les deux cas je trouve le constat vraiment triste.



Puis y'a le rapport au temps faussé, aussi (c'est horrible, cet article n'est pas structuré et ça fait des jours et des jours que je bouffe du commentaire composé en 27 parties je deviens dingue au secours).
De nos jours on visualise le temps comme quelque chose de donné, qui nous appartient, et que l'on peut faire fructifier en étant productif, ou que l'on peut perdre en ne l'étant pas. Comme si la vie était une entreprise, un capital, et que le but du temps c'était de le remplir par de vraies choses tangibles et concrètes.
Dans un cours que j'ai et que j'adore (Approche comparée des littératures européennes wesh), on lit des livres d'auteurs-voyageurs de l'est lointain qui écrivent en gris et qui te donnent froid, et qui parfois parlent d'Afrique (si jamais tu cherches des images traumatisantes, je te conseille n'importe quel livre de Tochman, personnellement c'est trop d'horreur pour moi qui suis désormais incapable d'entendre le mort "crime" mais il a vraiment une belle écriture). Et justement, dans ce livre de Tochman (entre deux hurlements mentaux j'écoutais quand même) il parlait de la façon qu'on les africains de concevoir le temps. Ce sont eux qui décident s'ils ont le temps ou pas, ce sont eux qui avancent vite ou pas vite. Ils ne perçoivent pas le temps comme une donnée extérieure mais comme une donnée interne qui n'avance pas sans eux.
C'est assez compliqué à expliquer mais je trouve cette approche ô combien plus intéressante et pertinente que l'approche du temps occidentale, et surtout bien moins écrasante : j'ai le temps. Tu as le temps. Nous avons tous le temps. Parce que c'est quelque chose qui est en nous, et qui ne nous échappe pas.






Il est possible que j'ai fais cet article juste pour coller des images d'horloges partout, oui.

jeudi 15 octobre 2015

L'automne je t'aime

Salut, toi qui lit cet article.
Si je formule ça comme ça, c'est parce que j'aime bien te dire bonjour et que c'est unisexe, toi, donc je ne froisse personne. Pas de "coucou les filles" ici.
Et bref, ça n'a rien à voir.
Ceci est un article purement futile. Parce que la futilité ça fait du bien. Et que c'est l'automne. Et j'aime tellement ça.




 Arc-en-ciel des raisons qui font que j'aime l'automne


-Les couleurs. C'est gris, rouge, orange, jaune, brun, prune, bordeaux, on dirait que tout prend feu constamment et c'est magnifique.

-La météo. Alors oui, traite-moi de folle, mais j'ai horreur de la météo estivale. L'automne j'adore, parce qu'en automne il pleut et qu'il ne fait jamais trop chaud.

-Les odeurs. Un peu moins depuis que je vis dans le Grenoble, mais quand je retourne chez mes parents j'inspire à m'en dessécher les sinus tellement le monde sent bon en automne.

-Le ciel. Le ciel nuageux d'automne avec son gris un peu soyeux = la perfection.

-L'état de mon cerveau. Que je t'explique : pendant l'été je manque cruellement de stimulation intellectuelle et d'énergie. Du coup c'est un peu la déprime ultime pour mon petit côté intellectuel, et quand ça reprend de façon intense avec la rentrée c'est l'épiphanie dans ma tête et j'ai trente milliards d'idées.

-Les vêtements. Je sais pas pourquoi mais je trouve que la meilleure saison pour avoir un style goth c'est l'automne. Parce qu'il fait juste la température parfaite pour porter du gothique et qu'en plus avec un peu de chance personne t'embête parce qu'ils pensent juste que tu fêtes Halloween pendant très longtemps.

-L'énergie. Je ne sais pas si tu ressens ça toi aussi ou si c'est juste moi qui suis bizarre (et alors), mais j'ai l'impression qu'en automne il y a juste une énorme déflagration d'énergies de tous les côtés et ça donne une atmosphère un peu électrique qui est juste beaucoup trop jouissive.

Et toi t'es plutôt team Automne ou team Soleil ?

jeudi 8 octobre 2015

Choc

Je ne voulais pas écrire cet article. Mais il s'écrit tout seul sans que j'y pense parce qu'en vrai je ne veux pas y penser. Mais si je n'écris pas, si je ne met pas ça noir sur blanc j'ai l'impression que je vais m'étouffer.

Vendredi dernier, j'ai appris qu'une fille que je connaissais peu était morte. Poignardée à une vingtaine de reprise par son ex petit-ami.
Son petit ami, c'était mon meilleur ami d'enfance. Mon tout premier ami fusionnel-à la vie à la mort-jamais sans mon copain.

C'est trop bizarre.
C'est trop bizarre et trop horrible.
Je ne sais même pas quoi écrire, mon cerveau plante quand j'y pense. Genre, error 404, y'a pas de page pour "meilleur ami d'enfance meurtrier", revient en arrière.

J'ai lu tous les articles du web, les trucs vides qui parlent d'eux en disant "la jeune fille" et de lui "le suspect âgé de 19 ans a été interné en hôpital psychiatrique", j'ai même vu la vidéo, les photos, tout.

Je ne fais pas le même deuil qu'eux.
Je ressens une infinie compassion pour les parents de cette fille et pour son frère, une infinie compassion pour les parents du garçon qui l'a tué et pour sa sœur, et une infinie tristesse à propos de sa mort, comme tout être humain normalement constitué le ferait.
Mais j'ai mal. Parce que quelqu'un a qui j'ai tenu plus que tout est devenu un meurtrier. Parce que je vois tous mes souvenirs d'enfance à travers ce filtre dégueulasse. Parce qu'avoir ce lien, même vieux, même périmé, avec un tueur me répugne. Parce que j'en fais des cauchemars toutes les nuits à force de bloquer mes pensées. Parce que si je ne bloque pas mes pensées je deviens dingue.
Parce que j'aurais aimé faire en sorte que ça n'arrive pas.



jeudi 1 octobre 2015

"Si tu n'aimes pas ton corps, change le"

J'aime ce qui parle du rapport au corps.
Je suis fascinée par les corps.
Je suis fascinée par les gens qui arrivent à se sentir bien dans leur corps.

Je ne suis pas bien dans le mien.
Je le persécute, je le détruis, je trouve milles moyens de le torturer : privation de nourriture, accumulation de fatigue pour se punir d'être fatiguée (cherche pas), excès de café pour tenir debout (je suis privée de café pour une semaine et sous antibiotiques/antidouleurs, je te dis pas le légume que je suis devenue).
Puis parfois je fais du sport et je mange bien et je respecte un peu l'enveloppe charnelle. Parfois.
J'aimerais me dire que ça compense.

Récemment, je traînais sur internet, et un article de je ne sais plus qui a poppé dans mon fil d'actus, qui parlait de l'article de quelqu'un d'autre, qui parlait de sport et d'alimentation. Of course vu que j'ai un gros morceau du cerveau rongé par l'anorexie, j'ai sauté dessus.
Il y avait cette phrase.
"Si tu n'aimes pas ton corps, change-le."

Tu veux que je te dise ?
Je hais cette phrase.
Je la hais de toutes mes forces.
Tu sais ce que je déteste plus que tout dans mon corps, ce qui m'a poussé à commencer mon premier régime - à huit ans. J'étais mince, tellement mince. Jamais été capable de le voir - à me torturer encore des années après ?
Ma taille. Ma foutue taille qui n'est pas assez marquée à mon goût.
C'est nul, hein.
J'ai essayé tous les exercices de gym possible, j'ai arrêter de manger, ma taille n'était toujours pas marqué. Et c'était pas de la dysmorphophobie, cette fois.
C'est juste que, mes os, la forme de mon squelette, ne me permet pas d'avoir la taille vraiment marquée.
Voilà, c'est tout, end of the game.
Alors "si tu n'aime pas ton corps, change-le", merci mais va te faire foutre.

Cette image me colle la chair de poule.


C'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité quand j'écris des articles sur le fait d'accepter son corps, mais peut-être que s'il y en avait plus, si on pouvait lire moins de "si tu n'aimes pas ton corps change le" ou "les dix meilleurs régimes à essayer avant l'été", ça irait mieux pour tout le monde.

Je pense que tous les gens qui détestent leur corps, et qui se déteste d'avoir ce corps-là précisément, devraient se pardonner.
Parce que précisément, il n'y a rien à pardonner.

Si tu n'aimes pas ton corps, change d'abord le regard que tu as dessus.
Ensuite, voit si vraiment il y a des changements à effectuer : mauvaise alimentation, pas du tout d'activité physique, mauvais sommeil...Mais sans penser en terme esthétique. Juste en terme de bien-être. Après, si un changement dans ton apparence doit s'effectuer, il s'effectuera une fois que tout sera en place dans ta vie et dans ta tête.

Voilà, c'étaient les râleries du soir.
Bonsoir.

mercredi 30 septembre 2015

Trente choses que j'ai aimée en septembre

Salut à toi blogosphère !
Je profite du congé que me donne l'opération du reste de mes dents de sagesse (congé tout à fait relatif, je suis assommée et il me reste encore du travail)(mais la consigne c'est repos alors le travail va se faire voir jusqu'à demain matin) pour rédiger ce petit article "rendez-vous" auquel je ne dérogerais pour rien au monde.
Donc, en septembre, j'ai aimé :

♥ Vivre enfin pour de bon avec mon amoureux

♥ Et pendre notre crémaillère à coup de sushi avec ma famille puis la sienne (deux fois plus de sushis, donc)

♥ Retourner à la fac et revoir des gens

♥ Un vendredi après-midi d'une semaine plutôt stressante, appeler Remucer. Et dire pas grand-chose d'utile. Mais ça faisait du bien de le sentir un peu moins loin.

♥ Que ma petite soeur s'adapte bien à son nouveau lycée et que sa vie scolaire chaotique aille mieux.

♥ Travailler en écoutant Lemuria de Therion

♥ Que le Fou m'ait offert tous les Harry Potter pour mon anniversaire.

♥ Que mes parents/soeurs/humains qui composent ma famille m'ait offert un échiquier Harry Potter (oui j'ai eu un anniversaire très Harry Potter)

♥ Voir The Hours deux fois de suite pour en graver la moindre miette dans mon cerveau

♥ Ne plus avoir de dents de sagesse à enlever de toute ma vie

♥ Arriver à survivre au stress

♥ Arriver à sortir de ma prison de timidité

♥ Revoir ma copine Aryah pour une session teinture

♥ Et officiellement retourner au gothique parce que ce style normal made in H&M, ce n'est pas moi.

♥ Avoir Le Temps passe de Virginia Woolf en édition bilingue

♥ Un peu discuter avec Lexi

♥ Et une dernière fois avec la Brunette avant qu'elle rejoigne sa ville lointaine

♥ Faire du shopping avec ma grande soeur (qui doit faire du shopping une fois par an et qui a horreur de ça. Mais c'était cool).

♥ Me rendre compte que je ne suis pas si déplacée que ça en niveau trois de latin alors que j'étais persuadée d'avoir "nulle en latin" gravée dans mon code génétique.

♥ Regarder Wakfu avec le Fou

♥ Et Glee

♥ Et les Simpsons

♥ Me mettre à une version très adaptée du bullet journaling qui me permet de faire des pages avec un beau design/de jouer avec la graphie. Et en fait si je pouvais dessiner mon blog au stylo je serais trop heureuse et le design serait tellement plus beau.

♥ Avoir un cours plein d'ateliers d'écritures qui me donnent une inspiration monstrueuse (je projette d'ailleurs d'ouvrir un deuxième blog d'expérimentation littéraire mais faut voir)(je projette beaucoup trop de choses et j'ai trop peu de temps)

♥ Voir mon article, l'abécédaire des choses qui méritent qu'on vive pour, plaire à autant de gens

♥ Avoir mon tout premier cours d'allemand de ma vie - depuis le temps que je rêve d'apprendre cette langue.

♥ Grâce à ma prof d'approche comparée des littératures européennes, découvrir le large horizon de la littérature polonaise - horriblement chère et difficile à trouver, mais avec cet accent un peu gris, lointain et froid qui m'avait tant séduite chez Tolstoi.

♥ Ne plus cesser d'avoir des idées.

♥ Que l'automne revienne, avec son froid, son gris et ses feuilles mortes.

♥ Finallement, aller un peu mieux.

J'en profite pour vous dire que je me suis mise à Twitter - ne jamais dire jamais - et que vous pouvez me suivre . Je poste essentiellement des trucs qui servent à rien parce que ça m'amuse mais des fois j'essaye de dire des trucs intelligents.

Paillettes sur toi, et bon mois d'octobre.

samedi 26 septembre 2015

Des femmes qui m'inspirent #1

Salut à toi qui lit cet article ! 
J'ai beaucoup cogité à propos de ce sujet durant l'été, sans pourtant avoir la vraie force de m'y mettre.
J'aimerais faire une série d'articles à propos de femmes inspirantes, qui reviendront tous les 26 du mois (oui je commence une série d'article le jour de mon anniversaire, et alors, j'avais envie). Et. Si le cœur vous en dit, vous pourrez en écrire aussi (et mentionner à un moment de votre article le nom de mon blog, et m'envoyer le lien de votre article pour que je puisse le partager aussi).
L'idée m'est venue au cours de mes lectures d'histoires littéraires (on ne se refait pas !) : il y a tellement de femmes écrivains qui étaient des génies, et on en parle à peine.
Je pense que c'est injuste.
Et non seulement injuste, je pense que c'est néfaste, pour une fille, de n'avoir que des modèles masculins auxquels s'identifier. Cela donne l'impression qu'il n'y a que les hommes qui sont capables de faire de grandes choses, et que les femmes sont condamnées à tenir le second rang.
Alors que non. C'est juste que l'on n'en parle pas. Ou de manière tout à fait exceptionnelle.
Donc, pour ce tout premier article, je vais vous parler de la femme que j'admire le plus au monde, tant pour sa vie que pour son oeuvre, bref, si tu me connais bien tu le sais déjà, je vais te parler de Virginia Woolf.


C'est une auteure anglaise du XXème siècle. Elle a aussi été journaliste, et a écrit plusieurs essais. Sa contribution à la littérature anglophone est juste absolument gigantesque, bien qu'étant une fille, elle n'ait jamais eu accès à l'éducation (du moins pas au même titre que ses frères, mais elle allait voler des livres dans la bibliothèque de son père)(du coup ça elle a aussi écrit des trucs féministes carrément cool du style Une chambre à soi).
Sa façon d'écrire est juste merveilleuse. Lisez Mrs Dalloway au moins une fois dans votre vie. S'il vous plaît. Parce que. C'est tellement magique, cette façon de dire toute la vie dans les choses anodines, c'est tellement beau, cette façon d'agencer les mots à la perfection, et puis parfois c'est tellement ça.
C'est horriblement difficile de parler d'elle, je l'admire tellement, j'aimerais arriver à dire tout ce qu'elle signifie pour moi et combien elle est formidable, mais c'est si compliqué...

Quand sa mère est morte (elle avait 14 ans)(Virginia, pas sa mère) elle a commencé à souffrir de troubles bipolaires et de migraines. Parfois elle se faisait avaler par des crises de folie, elle entendait des voix, elle se mettait à être agressive envers tout le monde (surtout son mari et sa sœur Vanessa). Pourtant elle a travaillé. Et quand elle n'a vraiment plus pu travailler, quand tout est devenu trop difficile et insupportable, elle a mis une pierre dans sa poche et elle s'est jeté dans une rivière.
Et elle a écrit la plus belle lettre de suicide du monde.

J'ai du mal à structurer ce genre d'article, j'aimerais tout dire et en même temps souligner les points essentiels, du coup c'est un peu confus, mais c'est un peu un mélange de toutes ces raisons là qui font que je l'admire autant.

Paillettes et féminisme, 
Betta.

dimanche 20 septembre 2015

Abécédaire des choses qui méritent qu'on vive pour

Amaranth
Burton
Corentin
Dostoievski
Ecrire
Famille
Gothisme
Herméneutisme
I want my tears back
Jeux sous la pluie
Klein
Lola
Mrs Dalloway
Niki de St Phalle
Orlando
Petits poëmes en proses
Questionnements sans fin
Roi sans divertissement
Seb
Tolstoi
Univers créatifs
Vivaldi
Woolf

X.Y.Z.

mardi 15 septembre 2015

"You cannot find peace by avoiding life"

Je suis de retour à la fac.
Je n'ai osé en parler à personne mais j'ai beaucoup penser à tout arrêter. A stopper les cours, à me réfugier dans je ne sais quoi de professionnel qui ne remettrait pas en cause mon cerveau et qui ne me demanderait pas un combat de chaque instant.
Mais je suis de retour à la fac.

Je lutte contre l'anorexie, aussi.
C'est dur à écrire.
C'est dur parce que ça fait mal et que c'est pas tous les jours facile. Que parfois j'ai envie de tout envoyer bouler et de recommencer mon trio sacré biscottes-tomates-thé une ou deux fois par jour. J'ai l'impression que si je mange, que si j'ai un IMC normal je ne suis pas anorexique et que toutes mes angoisses ne devraient pas exister, que je suis guérie.
Je me déteste quand je mange.
Tout est calibré, réfléchit en fonction de c'est sain et ça tient dans la limite de calories que tu dois manger pour rester dans un état de santé correct.
Je me remets au sport aussi parce que sinon ça ne passe pas.
C'est plus que dur, tous les jours. Je fais des repas normaux. Mon corps n'est pas anorexique. Mon cerveau, si. Et c'est la guerre entre les deux.



Je combats ma préférence pour l'isolation.
Parce que je me suis retrouvée enfermée dans ma bulle, coupée de tout le monde, que j'en souffrais et que c'était ma faute.
C'est pas facile non plus parce que je me suis mise à avoir très peur des contacts en société et que ça me demande des tonnes d'efforts rien que de sortir et de prendre le tram toute seule.

Mais je lutte quand même.
Parce que sinon, je suis dans une bulle confortable qui me détruit.
Parce qu'au final, en fuyant tout ce qui me fait peur, ça ne va pas mieux.
Parce que l'anorexie est un enfer quoi qu'en dise la partie malade de mon esprit.
Parce que je ne trouverais jamais rien qui me donne autant envie de me lever le matin que la littérature.

Je sais pas d'où est venu le déclic, mais tout à coup ça n'était plus supportable de rester là, en train de mourir par absence d'envie de vivre.


Il y avait cette citation qui me trottait dans la tête : "You cannot find peace by avoiding life.". Je la pensais paisible jusqu'à ce que je vois le film The Hours et que je me rende compte qu'elle venait du désespoir d'une captive à qui on voulait éviter toute souffrance et qu'on cherchait à sauver d'elle-même.
Tout à coup, cette phrase a pris tout son sens pour moi.
Pour trouver la paix, la paix qui me manque tant, il fallait accepter la vie. En entier. Les choses horribles et les belles choses. La souffrance, l'anorexie, la dépression, the darkest side of myself, et l'écriture, la littérature, l'amitié, la poésie, l'amour et la joie.
C'est un peu bateau et un peu bizarre peut-être.
Mais ça change tout.