vendredi 29 mai 2015

Trente choses que j'ai aimées en mai

Avant que je t'écrive cet article j'ai envie de te dire deux trois trucs. C'est allé vraiment pas bien pour moi ces dernières semaines. Il y a un moment que je sentais l'explosion arriver, elle est arrivée et je me suis retrouvée au 36ème en-dessous, je mangeais plus, je pleurais tout le temps et j'envisageais fortement d'avaler tous les médicaments à ma portée et de boire de la javel. Maintenant ça va un peu mieux (ça s'en va et ça revient comme dirait l'autre), mais je reste quand même un peu...sonnée. Un peu beaucoup.
C'est pour ça, entre autre, que vous ne voyez pas de vidéos depuis un moment. Parce que pour tourner une vidéo il faut montrer son visage à la caméra, il faut parler, il faut être un minimum convaincu de valoir quelque chose et de faire des choses qui valent quelques choses. Et j'avais un peu l'impression de rien valoir du tout. Mais promis je vais reprendre ça dans quelques semaines (en fait je pars à Nice avec le Fou tout à l'heure donc ça va pas m'aider). Là j'avais juste plus la force.
Also, j'ai terminé mon roman, et c'est cool, mais ça fait un gros chamboulement dans ma tête (forcément, quand tu cohabites pendant un an avec ton personnage et qu'il finit par devenir aussi réel que les gens qui t'entourent et que d'un coup pouf il est mort, ça perturbe).
Bref. Tout ça pour dire que je reviens plus tard. Quand ça ira mieux.
Passons au vif du sujet, maintenant (je suis désolée de cette intro toute pourrie alors que le but de cet article est de trouver le positif dans le quotidien).

♥ J'ai finis mon premier roman

♥ Hier soir j'étais à la représentation de théâtre de mon lycée. C'était étrange d'être côté spectateur alors que ça faisait trois ans que je montais sur scène. Mais ils étaient sacrément bons.

♥Après la représentation on a discuté longtemps avec monsieur Baba mon ancien prof de français/théâtre

♥ J'ai vu Maud en vrai, on a beaucoup parler, longtemps, et c'étai étrange de parler avec autant de naturel avec quelqu'un (ça ne m'arrive pas souvent)

♥ Remumu il va peut-être venir me voir pour plus de 48h et ça me remplie de joie d'avance

♥ J'ai passé trois jour chez ma grande soeur à Lyon et c'était trop cool de la revoir.

♥ Je suis en vacance depuis le 7 mai et j'ai réussi mon dernier partiel d'étude de texte (je crois)(on saura ça le 3 juin)

♥ Le Fou aussi il est en vacance

♥ Du coup on passe notre temps à regarder Glee et à faire des trucs d'amoureux et à lire

♥ J'ai battu mon record sur 5km en course

♥ Et j'ai couru 6km, ce qui est mon record de distance

♥ Et ma blessure aux chevilles a fini par partir après un repos forcé (et un traitement aux anti-inflammatoires qui m'a détruit l'estomac)

♥ Mes cheveux ont enfin atteint la neck lenght une fois secs

♥ J'ai re-découvert Voltaire et franchement j'aime beaucoup ce monsieur

♥ Et un jour où je me promenais sans but dans Grenoble je suis tombée sur des livres à 2€ à la Fnac donc je me suis pris un livre de Thoreau qui parlait d'aller vivre dans les bois et j'ai trouvé un grand réconfort dans cette idée

♥ En parlant de livres j'ai trouvé un livre vieux à ajouter à ma collection, Les Âmes mortes de Gogol. ça faisait longtemps que j'avais pas lu un livre de russe, et cette littérature garde toute mon affection.

♥ J'ai appris au Fou à jouer aux échecs. Du coup j'ai enfin un partenaire d'échecs et ça me remplie de joie.

♥ Avec ma mère on est retournée acheter du thé (c'était la crise)(je bois minimum trois tasses de thé par jour et là y'en avait plus). Comme d'habitude j'ai refait mon stock de thé à la fleur d'oranger, de Paradis sur Terre (bergamote-vanille-rose, tu peux pas test) et j'en ai pris un inconnu. Je sais pas à quoi est l'inconnu, mais c'est le meilleur truc que j'ai jamais bu.

♥ J'ai une paire de boucles d'oreilles absolument trop jolie pour remplacer mes écarteurs que j'ai fini par enlever (ça ne me correspondait plus et mon corps avait pas l'air d'accord pour se faire étirer les lobes)

♥ Avec le Fou on est allé au bowling et même si je suis nulle, c'était drôle

♥ Même quand rien ne va ça continue d'aller parce que j'ai un amoureux et un meilleur ami qui sont absolument magiques

♥ Mon corps retrouve l'envie de danser dès qu'il entend une musique donc cette année je vais enfin me réinscrire dans un truc de danse parce que ça fait sept ans que j'ai arrêté et ça continue de me manquer

♥ J'ai le cerveau en ébullition depuis que j'ai terminé mon roman et j'ai déjà la structure des trois suivants en tête

♥ Mon désir de philosopher revient peu à peu. Il m'a fallu un an loin de tout ça pour me guérir du lycée qui m'avait filé une allergie à la philo mais maintenant j'ai juste envie d'en lire le plus possible

♥ C'est l'été et je vais pouvoir revoir la Brunette qui me manquait trop

♥ En parlant de Brunette j'ai terminé le Batman de Burton que j'avais commence à regarder avec elle et il est génial

♥ Mon père m'a balancé un soir à table qu'il était désolé de pas avoir compris plus tôt mes insomnies et qu'il s'en voulait d'avoir été trop distant avec moi quand j'étais toute petite

♥ Un jour où ça allait pas je suis sortie marcher pendant trois heures sous la pluie avec mes converses pourries-semelles de vent et j'avais ces vers de Baudelaire en tête "Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs / Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes / Et dont l'unique soin était d'approfondir / Le secret douloureux qui me faisait languir". J'aime bien quand mon cerveau fait des trucs comme ça

♥ J'ai regardé l'Eurovision avec le Fou et ma grande soeur et même si j'ai tendance à faire une allergie à ce genre d'événement c'était un bon moment

♥ ça fait neuf mois que je suis avec le Fou et c'est toujours autant la joie (si ce n'est plus)

mercredi 27 mai 2015

Hier j'ai terminé mon premier roman (des conseils si jamais tu veux faire pareil)

Le 22 juin 2014 à 23h je commençais une histoire.
Hier, à 3h43 du matin je jetais les derniers mots sur la page.

ça y est, j'ai mon label d'écrivain officiel, j'ai terminé un roman. C'est tellement important pour moi que je ne peux pas ne pas vous en faire un article mais je ne sais pas trop quoi dire.
Je suis un peu déboussolée. Ma vie a tournée autour de l'écriture de cette petite chose pendant presque un an. C'est très étrange que ce soit terminé, et en même temps je me sens tellement fière de moi (et puis pour être honnête ça fait trois mois que je ronge mon frein pour attaquer le prochain)(mais je crois que je vais m'accorder une petite pause avant).

J'ai appris énormément, avec ce roman. D'abord, j'ai appris que j'étais un écrivain. Point très important. Mais j'ai appris aussi deux trois petits trucs qui peuvent t'être utile si toi aussi tu essayes de venir à bout d'un roman.

Ait une idée (relativement) précise de ton scénario
Je te dis pas de faire un plan ou quoi, personnellement je n'en fais pas, ça m'énerve, c'est trop rigide, j'aime bien pouvoir changer les choses en cours de route. Mais au minimum, il faut que tu ais des points de repères. Moi j'avais divisé mon truc en trois morceaux clefs, le reste j'avais une vague idée, ça venait surtout en écrivant, mais je gardait en tête mon prochain moment de basculement. Après, la question de la planification, c'est un truc très personnel, moi j'y vais en mode "don't give a fuck" parce que je fonctionne beaucoup à l'instinct, mais ça peut être rassurant d'en faire un. A toi de voir.

Trouve le bon matériel d'écriture
C'est bête à dire, mais tu n'as pas idée de comme je galère à écrire sur le clavier de mon ordinateur. C'est bien simple, je suis nulle quand j'écris directement sur mon ordi portable. Par contre quand j'écrivais à la BU je n'avais aucun problème pour cracher 2000 mots en une heure et demi. La différence ? Le clavier de la BU faisait un boucan infernal avec mon rythme de frappe, et j'aimais bien. Donc je me suis achetée un clavier USB qui m'a coûté une dizaine d'euros, et magie, ça allait mieux. Pour la fin du roman je suis revenue à l'écriture à la main parce que je crois vraiment que c'est ce qui me convient le mieux, même si c'est un peu plus lent et qu'ensuite il faut retaper.

Change ta routine
L'écriture c'est comme la vie. Si tu tombes dans le métro-boulot-dodo c'est chiant. Et quand tu écris tous les jours à la même heure dans le même état d'esprit sur le même truc, bah au final ça devient moins drôle. Du coup, dès que tu sens une petite baisse de motivation, change. Ecrit en pleine nuit dans un état de demi-sommeil, écrit en ayant bu de l'alcool, écrit dans un nouvel endroit, écrit très tôt le matin avant d'aller travailler, prend le point de vue d'un autre personnage, bref, trouve un truc que tu ne fais pas d'habitude et fait le.

Apprend à faire des ellipses
Sérieusement, c'est le truc le plus utile que j'ai appris. Avant j'avais tendance à penser que deux scènes devaient être liées entre elle et qu'il fallait détailler les choses (j'ai lu trop de Zola dans ma vie). En fait non. S'il y a une scène que tu écris juste pour lier deux scènes entre elles et que ça te fait chier de l'écrire, vire-la.

Fait pas ça dans ton coin
Bon, l'écriture, c'est un truc de solitaire absolu. Personne va te dire bravo quand tu rajoutes une ligne, personne va te pousser à t'asseoir devant ton clavier/cahier et à écrire. Mais. Même si tu ne fais rien lire à personne (comme moi), tu peux impliquer des amis à toi dans cette histoire. Par exemple, le soutien constant de mon amoureux pendant le Nano m'a été extrêmement précieux (surtout que j'ai un peu traversé une mauvaise passe à ce moment là). Puis avoir des amis qui comprennent que tu préfères passer ta soirée avec ton livre, ça peut aider.

Trouve du temps
Ecrire c'est fatiguant, et long. Et parfois on a du mal à caser l'écriture dans sa journée qui est déjà bien chargée. Mais au final, il y a plein de petits moments durant lesquels on peut écrire : en attendant le tram/bus/que sais je, pendant la pause de midi, au lieu de glander devant une série/facebook/un jeu vidéo...whenever you want. Et même si ça ne te permet que d'écrire un petit paragraphe, rappelle-toi qu'un livre ce n'est jamais rien d'autre qu'un tas de petits paragraphes.

Ne t'arrête pas pour les corrections
Sérieux. C'est le piège. Mais moi ça m'énerve de pas pouvoir revenir tout de suite sur ce qui me dérange. Alors j'ai un carnet dans lequel je note toutes les idées de correction à faire lors de la réécriture. ça m'évite d'avoir peur d'oublier et de perdre du temps à relire pendant que j'écris.

Et voilà, je crois que c'est tout.
Je risque de plus trop poster en mai-juin, rapport à mon manque d'inspiration et au fait que j'ai besoin de faire une grosse pause vis-à-vis de tout, mais je continue à vous lire et à répondre aux commentaires.
Je vous envoie des paillettes.

dimanche 17 mai 2015

L'effort du bonheur

Je sais pas si tu sais mais de base, je suis très dépressive.
Très. Très. Dépressive. A tendance suicidaire.
Mais en général, ça se voit pas beaucoup parce que je donne bien le change. Genre je souris tout le temps et je fais énormément d'humour tout pourri quand je parle avec les gens. Même quand j'étais avec ma psy, je lui faisais tout le temps de l'humour avec les trucs horribles de ma vie, et j'ai plus souvent éclaté de rire que versé des larmes dans son bureau (pourtant je te jure c'était pas trop la joie).

Du coup, me voilà avec ma dépression, dans le bureau de ma psy, en train de faire des blagues nulles pour pas verser toutes les larmes de mon corps en évoquant mon désir de m'en aller de ce monde trop nul, de fuir cette dépression dont je ne parvenais pas à me débarrasser, et puis un beau jour, après un entretient éprouvant, je sors et je vais marcher un peu en attendant le train, et je me rend compte que effectivement, cette dépression est là, que j'aurais beau dénouer toutes les causes à conséquences, elle sera encore là, que j'aurais probablement toujours ce sentiment de ne pas être à ma place au milieu des gens, parce que ma place n'est pas au milieu des gens, et que si je veux arriver à vivre pour de vrai un jour et pas faire de la survie au jour le jour en attendant que ça aille mieux, il allait falloir apprendre à provoquer le mieux.

Au début j'étais bien paumée parce que tu vois, je savais pas trop comment j'allais pouvoir faire.
J'ai commencé par chercher les trucs qui me faisait me sentir bien.
L'été dernier, au moment de la révolution, il y avait les sms avec Remucer et les heures dans le parc à fumer des clopes avec la Brunette et à faire des dingueries. Et Charlie et la chocolaterie de Burton. Alors je m'accrochais à ça, parce que ça n'allait plus du tout dans ma tête.
Et ça a finit par aller mieux. A force d'essayer de me créer un endroit où vivre était acceptable, vivre a finit par devenir acceptable.
Puis il y a eu le Fou et ça a fait un gros rayon de soleil dans ma grisaille cérébrale.

Mais ça reste pas parfait.
Par exemple, en ce moment ça ne va pas trop. Parce que c'est l'été, parce que parfois ma solitude me pèse beaucoup, parce que je vois que je régresse dans mes tcas, parce qu'il faudrait que je reprenne un travail de psychothérapie mais que j'ai peur de le faire et que ça fasse sauter mes rafistolages de cerveau, parce que j'ai du mal à écrire, parce que j'ai trop de temps pour penser noir, bref, c'est le bazar.
Et ça serait simple de m'enfermer dans mon appartement et de juste broyer du noir en regardant le plafond, les volets fermés pour pas voir la lumière.
Sauf que j'ai pas envie de ça. J'ai pas envie que ça reparte comme chaque année, j'ai pas envie de faire peur à tous ceux qui tiennent à moi avec mes idées suicidaires, j'ai pas envie de devoir redire à quelqu'un que j'ai faillis me jeter par la fenêtre.
Du coup je cherche comment faire de la paix dans mon cerveau.
Côtoyer des arbres m'apaise ? Je côtoie des arbres.
Marcher pendant des heures me vide le cerveau et me fait du bien ? Je marche.
Lire du Voltaire ça m'éclate ? Je lis du Voltaire.
J'ai pas trop la tête à écrire beaucoup ? Je n'écris pas beaucoup.

J'essaye au maximum d'enrayer mes pensées noires avec les moyens cité au-dessus (marcher et élire domicile dans "mon" parc), et tu sais quoi ? Ben ça s'améliore. C'est toujours pas la grande joie, mais ça s'améliore.

Je crois qu'en fait, le bonheur, c'est pas un truc inné qui te tombe dessus comme ça pouf magie. C'est un travail qu'il faut faire, c'est long, c'est dur, et tous tes efforts peuvent se retrouver réduit à néant d'un seul coup (coucou les tcas, coucou !), des fois ça décourage et ça donne envie de se résigner.
Mais comme dirait monsieur Keating dans le cercles des poètes disparus : "faut pas vous résigner !".

Bref. Je sais pas trop comment conclure cet article alors je vais pas conclure et m'enfuir discrètement.
Je t'envoie des paillettes et j'espère que ça va bien dans le bout de monde où tu te trouves.

jeudi 14 mai 2015

Dix raisons de rester en vie






-Le Fou
-Remucer
-Les livres de Virginia Woolf
-Le cinéma burtonnien
-Mes soeurs
-Ecrire
-Les arbres
-Mrs Dalloway
-Les tableaux abstraits
-Les semelles de vent

samedi 9 mai 2015

Être heureux dans un monde de fous

Parfois ça me turlupine.

Je vis dans mon monde, un monde fait de livres, du Fou, de mes créations mentales et d'art. Avec une ou deux personnes que je laisse approcher assez de moi pour que je puisse dire qu'ils sont aussi intégrés dans ce monde.
Mais c'est un monde artificiel. Un monde que j'ai construit avec mon cerveau pour me protéger de tout ce qui me fait mal dans le vrai monde, le monde plein de souffrance, de misère et d'injustice.

Je suis parvenue à une espèce de paix mentale instable. Je marche sur un fil au milieu du désordre psychologique de ma tête, mais j'ai acquis assez d'équilibre pour savoir quand je vais tomber et comment me rattraper.
J'appelle ça le bonheur, et je m'y accroche. Fort.

Et souvent ça me turlupine.

Est-ce qu'on a le droit d'être heureux alors que dès que je claque des doigts des gens meurent ?
Est-ce qu'on a le droit de profiter de la pluie qui tombe sur nos têtes alors que des gens sont en train de regarder une pluie de bombes en priant pour qu'elle ne tombe pas sur leur tête à eux ?
Est-ce que je peux rire quand des milliers d'autres pleurent ?
Est-ce que je peux consciencieusement noter mes petits bonheurs dans la vie quand des gens se suicident parce que trop de souffrances ?
Est-ce que je peux m'amuser quand tant de gens se battent pour survivre ?

Parfois je me dégoûte parce que j'ai trop de chance.
J'ai trop de chance parce que je peux me nourrir.
J'ai trop de chance parce que j'ai un toit sur la tête.
J'ai trop de chance parce que j'ai une famille.
J'ai trop de chance parce que je peux vivre ma vie sans craindre à tout instant qu'on me l'arrache, parce que je peux faire des projets, parce que je peux marcher dans la rue sans me dire à chaque instant que peut-être demain je meurs.

Je formule des réponses à ces questions.
Est-ce qu'on peut être heureux malgré tout ?

Oui parce qu'on a de la chance et que ce n'est pas juste envers ceux qui n'en ont pas si on n'en profite pas. Oui parce qu'être heureux dans ce monde de fous c'est déjà une victoire sur ce monde de fous.

Mais non, parce qu'on profite de sa chance ou pas, ça ne change rien pour ceux qui n'en ont pas.
Ce n'est pas plus juste, c'est une illusion, confortable certes, mais une illusion.
Non parce que la vraie victoire serait de réussir à remettre ce monde de fous sur les rails.
Et que ce n'est pas en profitant du bonheur qu'on le fera. Et que peut-être même on ne peut pas, plus, peut-être que c'est trop tard et qu'il faut juste fermer les yeux en attendant le choc.

Mais puisque malgré tout il faut vivre, puisque malgré tout il faut rendre la vie supportable, on bricole des solutions.
Du fond de son bonheur, agir pour le bonheur des autres.

Devenir végétarienne parce que, quand bien même on se foutrait du sort des animaux, derrière tout ça il y a aussi le sort des humains.
Donner du temps, donner de l'argent, pour aider comme on peut.
Ouvrir un blog et essayer d'en faire un élément de bonheur pour ceux qui le lisent.
Ecrire des livres pour essayer de changer la face du monde.
Penser.
Consommer mieux, pas toujours, mais faire des efforts.
Aider comme on peut à remettre ce monde de fous sur les rails.

Et être heureuse malgré tout.

vendredi 8 mai 2015

Quelques mois plus tard.

Hier matin je me suis levée à sept heures.
A huit heures quarante j'ai commencé à gratter du brouillon, puis des copies.
A midi et quart je me glissais hors de la salle, poignet endolori et dents claquantes.
Dix pages.
Je pensais sécher en voyant le sujet et ne rien tirer de mon cerveau inutile mais non, dix pages.
Petit sourire de fierté sur mon visage en allant prendre le tram pour rentrer.

Hier matin j'ai passé mon dernier partiel.
Celui qui me faisait peur et me mettait les nerfs en boule.

J'ai terminé ma première année de fac - réussi, on sait pas, terminée, oui.
Les grandes vacances.
Déjà.
C'est cliché si je vous dit que je l'ai pas vue passer du tout ?
Je me revois encore en début d'année avec mes cheveux bleus, ma mèche rose et mon crâne à demi-rasé.
Un peu effrayée et en même temps pleine d'une assurance insupportable.
Puisque jusqu'ici tout avait été si simple.

J'ai appris, la remise en question intellectuelle, travailler, manger de la culture, travailler encore, ne plus arriver sans effort en tête de classe, mais s'y trouver quand même parfois, parce que quand même. 
J'ai appris à pleurer parce que des fois les critiques qui tombent ça fait mal. Surtout quand les choses ont une importance qu'elles n'ont jamais eu.
J'ai appris à désespérer parce que même si je me retrouve au niveau le plus haut et parmi les meilleurs, je ne suis quand même pas sûre de pouvoir un jour faire de la recherche littéraire.
J'ai appris qu'on me répéterait toujours que franchement, faire des études de lettres c'est une grosse blague, que ça sert à rien, que sérieux comment je peux dire que j'ai trop de travail alors que tout le monde sait qu'il n'y a que les branleurs qui vont en fac de lettres.

Mais j'ai aussi appris à me lever tous les matins en sachant que j'allais passer la journée à faire ce que j'aimais.
J'ai appris que même si c'était dur il n'y avait rien de mieux que voir que mine de rien, on s'améliore (merci à toi grec ancien, je signerais presque pour un an de plus).
Que j'étais beaucoup plus déterminée que ce que je pensais.

Que oui, en vrai, la littérature c'est merveilleux, et qu'on peut faire des études et avoir hâte de se lever le matin.

jeudi 7 mai 2015

Inutilité poétique : lecture de Verhaeren dans l'ascenseur [vidéo]

Je me demande s'il est bien utile de préciser à chaque fois "vidéo", mais bon.
Donc voilà, à 23h je me suis foutue dans l'ascenseur de mon immeuble (sur suggestion du Fou) et j'ai lu du Verhaeren. C'est un poète belge du XXème siècle, et je voulais rendre hommage à la partie belge de mon lectorat, donc je vous ai lu un petit extrait d'Usines (qui est, en vrai, très très long), tiré d'un recueil qui s'intitule Les Villes tentaculaires (rien que ce titre, je le trouve déjà beau).

Bien sûr, si toi aussi tu as envie de participer aux jeudi (jeux-dits, hahaha) de l'inutilité poétique, n'hésite pas à poster des vidéos inutilement poétique en expliquant vite fait le concept et en mettant un lien vers mon blog, et à m'envoyer le lien de ta vidéo pour que je puisse la partager ici.



PS : si tu as des suggestions n'hésite pas à les partager en commentaires.
Je t'envoie des paillettes.

mardi 5 mai 2015

Inutilité poétique : introduction [vidéo]

Salut à toi qui lit cet article !
Tu te souviens, je t'avais fait un post sur le manque de trucs poétiques inutiles (j'ai vérifié, en fait j'ai rien posté entre, je suis un gros échec)(passons) dans ma vie, et je t'avais dit que je venais t'en reparler dès que j'avais trouvé quelque chose à associer à cette envie d'insérer de la poésie dans ma vie.
Or il se trouve que j'ai trouvé.
Je t'offre donc cette vidéo explicative (oui on dirait que je me suis coiffée avec un pétard)(en fait non)(en fait cette longueur de cheveux est juste incoiffable, avec ou sans pétard), et je reviens bientôt avec un article long et un peu sombre.

Paillettes.

vendredi 1 mai 2015

Insérer de la poésie dans le quotidien

Salut à toi qui lit mon blog !

Depuis quelques mois, je m'enferme dans une routine travailler-manger-dormir. A côté de ça, je lis beaucoup, mais comme je suis en étude de lettres ça compte aussi comme du travail (augmenter la culture littéraire, tout ça tout ça), et j'écris, mais on peut pas dire qu'écrire soit de tout repos (en fait pour moi c'est comme si j'avais un boulot à côté des études. Dont je décide les horaires et qui me rapporte pas d'argent pour l'instant (l'espoir n'est pas interdit), mais un boulot quand même). Et je fais du sport, aussi, mais ça c'est pour garder ma santé mentale.

Et j'ai du mal à prendre du temps pour les choses "inutiles".
Genre, ça fait une éternité que je ne suis pas allée marcher dans Grenoble juste pour le plaisir de marcher dans Grenoble.
Que je suis pas restée sur mon balcon à regarder les montagnes.
Que j'ai pas essayé de dessiner (je dessine mal mais j'aime quand même ça).
Que j'ai pas avancé mes projets de carnets.
Que j'ai pas cousu.

Rend-toi compte, je suis dans mon appartement depuis septembre et mon copain a accroché plus de trucs aux murs que moi. Et c'est lui qui organise les petits trucs mignons sur le haut de ma bibliothèque (mais il est doué pour ça)(moi aussi, mais moi je suis plus petite).
Alors que la chambre de chez mes parents, aux murs anciennement blanc comme du papier, est entièrement couverte de mots, de vieilles cartes d'anniversaire et de bouts de textes découpés.

Y'a plus trop d'inutilité poétique dans ma vie.
Je m'en suis rendue compte y'a pas longtemps. Ma voisine de latin, éternelle compagne de galère, faisait des grues en origami (les oiseaux, banane, pas les machines). On est allé en cours, on est ressorties au bout d'une petite heure, on a mangé, puis je suis allée m'asseoir avec elle au Pôle Sud (non, pas vraiment, mais "hall sud", ça ressemble beaucoup trop à Pôle Sud), en théorie pour réviser, elle un truc dont j'ai pas compris le nom, et moi mon partiel de Présence de l'Antiquité.
En vrai, elle a continué à faire des grues en origami, pendant que moi je faisais mon origami transformiste (un pliage qui peut être : un bateau à deux coques, un vase, un moins chinois, un chinois caché dans une barque, un bateau à une voile, un moulin à vent et l'imitation parfaite d'un carton)(je sais faire que ça)(ça et les lapins gonflables).
On a mis des grues dans mes imitation de cartons parfaites, une rouge, une noire, ça nous a fait rire parce que notre fac s'appelle Stendhal (fierté locale, tout ça tout ça) et que Le Rouge et le Noir. On a aussi pas mal rit parce que le cliché du littéraire dans le carton, qui ne l'a pas entendu. Bref.

Qui veut adopter un oiseau Stendhal ?
(ayez pitié d'eux, il paraît qu'ils ont pas d'avenir)

Puis après, les oiseaux ça m'a fait penser à Eluard.
Eluard, c'est mon poète préféré parce qu'il a cette capacité totalement magique de dépasser le sens et d'émouvoir quand même.
C'est peut-être ça qui me manque dans ma vie.
Faire des choses qui n'ont pas forcément de sens, d'utilité, mais qui aident à avoir du beau dans l'existence.

Du coup je suis en quête d'un projet à associer à ça.
Un truc absurdico-poétique.
Je vous en reparle dès que j'ai trouvé.

Paillettes à vous !