samedi 31 octobre 2015

Trente choses que j'ai aimées en octobre

Salut à toi qui lit cet article !
Comme tu le sais peut-être, ce mois d'octobre a extrêmement mal commencé. Mon meilleur ami d'enfance a assassiné son ex petite amie et c'est...bizarre. Horrible. Bref. Et puis je me prends des claques régulières en mode "mais siii je gère tout bien là ça va" et en fait, non, je gère pas, je mange du café toute la journée et je panique à la moindre bouchée, bref c'est la mierda dans ma tête (et dans mon corps, un peu, du coup). Mais, paradoxalement, la vie a décidé d'être beaucoup trop cool avec moi en cette période troublée et j'ai plein de trucs chouettes à partager avec vous !

♥ En tout début de moi, après un rendez-vous chez le médecin pour le moins énervant, je décide de teindre mes cheveux en rouge à coup de crazy color et le résultats est absolument magnifique.
(Non vous aurez pas de photo on a dit pas d'appareil. Croyez-moi sur parole).

♥ Un beau soir je reste tard avec madame APC et là pouf, j'ai la révélation ultime sur mon avenir.

♥ Le colloque sur la Pologne organisé par madame APC&Co. Je ne comprends rien aux citations (en polonais, donc), il y a du monde partout et ce sont tous des pointures, mais, j'aime.

♥ Après des mois et des mois à vivre avec deux lampes de bureau en guise d'éclairage, mon père fini par me remettre une ampoule. Et pour se faire pardonner il m'achète une ampoule qui change de couleur grâce à une télécommande.

♥ C'est l'automne.

♥ C'est l'automne et un midi j'appelle Remucer pour éviter de me sentir alien caféiné pendant la pause. Et ça faisait bien trop longtemps que j'avais pas entendu sa voix.

♥ Un week-end, avec ma fifolle de grande soeur, on décide de tourner une vidéo de bon matin.



♥ Le 27 octobre matin je rencontre Anne Robillard (l'auteur des Chevaliers d'Emeraude si tu connais) et OH MON DIEU cette femme est trop gentille (et québécoise. J'adore les québécois), et a une pensée trop intéressante ET C'EST MON TOUT PREMIER LIVRE DEDICACEY (ça méritait au moins un caps lock).

♥ Je suis retournée courir sur les berges de l'Isère. C'est tellement beau l'automne.

♥ Après trois semaines de "on va faire une ballade en forêt ?" mes parents ont cédés.

♥ J'ai revu une amie d'enfance

♥ Puis une autre amie du lycée

♥ Les soirées cools avec le Fou devant les vidéos de cbgames

♥ Ma collection de maquillage qui était réduite à un mascara s'est soudainement enrichie d'une palette, de deux fards, d'un vernis duochrome nommé Beetlejuice, de rouge à lèvres lila et de noir à lèvre. Bref, c'est la joie.

♥ J'ai revu la Brunette, elle n'a toujours pas lu Orlando et je n'ai toujours pas regardé les DVD qu'elle m'a prêtés. Et on a rendez-vous avant fin 2016 pour fêter mon anniversaire et mon arrêt du tabac à coup de cocktail. Non on passe pas notre vie à être en retard.

♥ A cause de la Litté et enseignement je me remet aux poèmes.

♥ Il est possible qu'une lectrice m'ai envoyé un mail et qu'elle soit très très cool.

♥ C'est enfin les vacances après une dernière semaine de cours...exténuante.

♥ Déblocage de ce foutu chapitre deux, j'envoie une phrase de neuf lignes qui a coulée toute seule à Remumu, il répond : "tu fais un usage de l'anaphore tout à fait jouissif" ==> best compliment ever.

♥ Manger des sushis à Yummi Sushi (je suis amoureuse des sushis de cet endroit)

♥ Retrouner à Asia Lunch avec Néa (pouf, un nouveau personnage (c'est ma compagne de crime en informatique)), voir qu'ils ont changé leur carte en mieux, être la joie et ne toujours pas arriver à finir ma portion

♥ Un après-midi, entre la langue française du Moyen-Âge et l'allemand, Néa ma compagne de crime m'achète un chausson aux pommes parce que je recommençais à me tordre de douleur de faim. C'était un des gestes les plus gentils du monde.

♥ En informatique, permission accordée de faire un site web sur Harry Potter avec Néa ma compagne de crime.

♥ Et ça fait un an que je ne fume plus, sinon

♥ Et un an que j'ai rasé ma tête (ça t'intéresse pas un article cheveux par hasard ?)

♥ Un soir, après le manger, énorme discussion avec ma maman au sujet de tout : on commence les réparations familiales

♥ J'ai enfin eu le courage de commencer à réfléchir au fait d'envisager une thérapie pour ces tcas que je me traîne depuis, euh, longtemps.

♥ Je commence à vraiment faire amie-amie avec les gens de ma promo et ça change la vie

♥ D'ailleurs en parlant d'ami-ami une copine de ma promo de l'an dernier a fait sa pendaison de crémaillère et ce fut un bon moment.

♥ Sinon à par ça mes cheveux poussent hyper vite (le trentième point c'est le plus dur oui oui).

mercredi 28 octobre 2015

Le Nanowrimo après relecture

Salut à toi qui lit cet article !
Aujourd'hui je m'en vais te parler du Nano.
Parce que figure toi que l'an dernier, j'y ai participé. Je l'ai même réussi.
Pour ceux qui connaissent pas, le principe c'est que tu as ton mois de novembre pour écrire 50 000 mots d'un roman. Ce qui te donne environ 1666 mots à écrire par jour (ça fait un peu plus de trois pages il me semble (je sais pas, pour tout te dire j'écris sous bloc-notes)).
Ce qui prime, donc, pendant le Nano, c'est la quantité, pas la qualité. C'est pas grave, on peut relire et réécrire après.

Sauf que.

Voilà, sur mon roman de 200 pages et quelques, très exactement 82 ont été écrites pendant le Nano.
Ce que je vais garder de ces 82 pages ?
Probablement rien.
Probablement que je vais juste couper toutes ces scènes à rallonge écrites juste pour aligner du mot.
Après, ça ne regarde que moi de ne pas supporter ces trucs mauvais, il faut dire que c'était mon premier roman et que je manquais largement d'expérience. Soit. Sauf que l'intérêt d'écrire réside dans l'apprentissage que tu fais à chaque phrase. Et qu'aligner des phrases en te disant "c'est pas grave je corrigerais après", ça te laisse avec une masse de travail énorme pour la correction et c'est pas le travail le plus cool (surtout quand tu te dis que tu pourrais travailler sur ce roman qui dort dans ta tête depuis des mois des années) ; et ça ne te permet pas de progresser autant que quand tu prends ton temps et qu'il y a une certaine recherche stylistique derrière.

Et ce n'est pas le seul inconvénient du Nano.
Si tu fais des études chronophages, d'accord tu peux te dégager du temps pour écrire mais au détriment de ton temps de détente/loisir/repos. Et, ok, il est possible de tenir un mois comme ça, peut-être, mais c'est dévastateur (j'ai testé, j'ai pas réussi à gérer, j'ai pris du retard en latin/grec et ça a été le carnage dans ma vie). Et puis si tu n'y arrives pas ça créé énormément de dévalorisation, du style "oh mon dieu je suis nul-le j'ai raté le Nano je n'arriverais jamais à écrire un roman.". Nope. Le Nano, ça ne veut rien dire et ça ne convient pas à tout le monde.
Après une période d'écriture aussi intense, tu peux aussi ne plus avoir envie de t'infliger un tel truc. Il m'a fallu un mois avant de réussir à toucher de nouveau à mon roman, et à force d'aligner de la phrase j'avais vraiment l'impression de ne pas savoir écrire, d'être vraiment nulle en tant qu'écrivain et d'avoir un style condamné à être pourri. Puis écrire c'était un peu devenu une obligation dans ma tête et il a fallu tout l'été avant que ça redevienne ce que ça avait toujours été : le truc qui m'anime.

Bref.
Le Nano, c'est pas un passage obligatoire. C'est pas forcément l'éclate. Tu n'en sors pas forcément transformé en bien. J'ai été bluffée de voir à quel point ce passage de ma vie ne m'avait aidée sur aucun point : je n'ai rien appris en écriture, je n'ai pas gagné en confiance en moi, j'ai perdu pied dans mes études (pas au niveau des notes mais au niveau du moral et de la sérénité), en soi je n'en ai tiré que du négatif (et 82 pages bonnes à jeter).
ça peut être bien si ton rythme d'écriture c'est de base autour de 1600 mots par jour. Mais c'est un cas rare (ou alors tu as de la chance). Ou si tu as trop de temps libre et que tu ne sais qu'en faire.
Sinon c'est bof.


lundi 26 octobre 2015

Des femmes qui m'inspirent #2

Salut à toi qui lit cet article ! Te souviens-tu, le mois dernier, je t'avais parlé de mon modèle absolu, de cette chère Virginia Woolf. Et donc j'avais décidé de faire des articles mensuels. Pour parler de femmes qui, au quotidien, m'inspirent.
Je n'avais pas spécialement d'idée, à vrai dire, et je m'arrachais un peu les cheveux (qui en fait, n'ont pas besoin de mon aide pour tomber) en mode "haaa mais je vais pas que parler de littérature non plus". Et bref, pour tout vous dire, avant d'ouvrir le machin où tu peux écrire ton article dedans, je n'avais strictement aucune idée (d'ailleurs tu peux voir à quel point je fais du one-shot et à quel point je suis décalquée)(ça veut dire fatiguée dans ma langue). Mais tout à coup soudain, l'illumination est venue frapper à ma porte.
Non mais vraiment, ma grande sœur est venue frapper à ma porte et je me suis dit : "oh ! Pourquoi ne pas faire mon article d'aujourd'hui sur elle ?".

Oui parce que ma grande sœur, depuis que je suis toute petite je l'admire.
Voir je suis un peu jalouse.
Et en fait, je l'ai été beaucoup. Longtemps. C'était très difficile d'être celle du milieu qui n'avait pas de problème à l'école et qui marchait un peu dans les pas de sa grande sœur. Du coup mes parents aidaient ma petite sœur pour ses devoirs parce qu'elle avait de gros problèmes, et puis la grande parce que tout ce qu'elle faisait était nouveau. Je te jure, je me sentais invisible. Les profs à l'école m'appelaient tellement souvent Maëlle que maintenant j'ai le réflexe de répondre à ce prénom qui n'est pas le mien sans même corriger.
Et puis j'ai fais du tir à l'arc et ça m'a presque sauvé la vie sauf que là encore j'étais "la soeur de Maëlle". Elle tirait mieux que moi, elle parle mieux anglais que moi, elle monte des projets et les mènent à bout, elle a des meilleurs notes, elle se dispute moins avec les parents et coûte pas des centaine d'euros en psy, et même qu'elle elle avait des amis...
Et là je suis dans une fac de lettres pendant qu'elle est dans une grande école d'ingénieurs (en plus, tu vois) et j'aurais encore moyen de me comparer et de me sentir nulle.
Sauf que c'est terminé. Je ne suis pas "la soeur de", je suis moi, je fais des études de lettres et j'irais aussi loin que je peux, j'ai mes goûts, mes objectifs, mes réussites, ce ne sont pas les mêmes que les siennes et c'est très bien comme ça.

Mais bref, je suis pas venue ici pour te faire un éloge de moi-même, mais de elle. Parce que ma sœur elle est trop cool. Déjà elle est courageuse. Pour de vrai. Du genre elle a réussi à faire son coming-out à mes parents. Et là elle va partir pour six mois aux USA. Et puis elle s'investie à fond dans tout ce qu'elle fait, que ce soit son blog, ses vidéos, le tir à l'arc ou même ses projets du style le biarcathlon. Et elle est intelligente, en plus. On réfléchit pas du tout pareil mais c'est toujours absolument génial d'avoir des conversations poussées avec elle. Et elle est drôle. Vraiment drôle. Genre à chaque fois qu'on est ensemble on dirait que nos cerveaux se relâchent et se mettent à faire n'importe quoi et c'est la drôlitude de l'extrême. Puis elle est forte, aussi. Extrêmement forte. Je crois qu'elle s'en rend pas compte en fait et que trop souvent elle pense qu'elle est nulle mais QUE DALLE (oui je le mets en gros pour qu'elle le lise bien)(QUE DALLE QUE T'ES NULLE T'AS COMPRIS ?).

Bref. Ma seule est trop cool et maintenant que j'ai arrêté de faire des comparaisons pourries entre elle et moi je peux enfin réaliser à quel point c'est une personne inspirante et géniale.
Et je vous invite fortement à aller lire son blog parce qu'il est absolument drôle. J'y vais pas trop souvent pour avoir plusieurs articles à la fois à chaque fois et c'est souvent un excellent moment dans ma journée.

vendredi 23 octobre 2015

Où l'univers décide de m'indiquer le sens de ma vie

L'autre soir, je parlais avec Madame APC.
J'étais restée après son cours, j'avais attendu que tout le monde parler sinon j'ai trop peur de parler. Je voulais juste avoir la validation de mon sujet d'exposé. On a parlé pendant trente bonnes minutes.
Et là, comme ça : "mais vous pouvez très bien travailler sur Woolf et la comparer à une auteur slave. Il faudra juste que vous appreniez le russe.".

Ce matin (haha, mercredi matin en fait, mais faites comme si vous n'aviez rien vu), j'étais à son colloque qu'elle organise sur la Pologne, citoyenne du monde.
J'avais peur, y'avait plein de gens avec des badges autour de moi et moi j'étais là, avec mes cheveux rouges et mon allure de punkette mal dégrossie.
Première communication, y'a des citations en polonais que je ne comprends pas et attend attend Komornicka c'est une femme ? Maria Komornicka ? Une femme avec des troubles psychiatriques ? Qui a écrit un bouquin pour critiquer la société anglaise ? Que donc y'a moyen de moyenner une comparaison avec Virginia Woolf ?
...



...Mon cerveau a fait trois tours sur lui-même.
Et depuis le matin je me lève avec cinq fois plus d'enthousiasme et de "Je vais être chercheuse en littérature biatch.".


Plus qu'à apprendre le polonais.

mercredi 21 octobre 2015

L'appel du voyage

Mon enfant, ma soeur,

Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble!
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble!
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.


Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

[...]



Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, "L'Invitation au voyage".

Et puis à par ça.
Je me met à lire des auteurs étrangers, plus étranger que l'Angleterre qui est, je n'en démordrais jamais, l'endroit où j'aurais dû naître. Des polonais, des russes, des slaves. Des gens qui viennent de pays que je n'arrive pas à imaginer, que je ne sais pas situer. Des gens qui écrivent froid et gris, des gens qui écrivent avec de la musique dans les mots, de la musique lente, un peu lugubre, un si beau chant à la vie.
J'ai toujours, dès que je l'ai découverte, eu une fascination pour la littérature russe, qui était si semblable à la française que j'aimais tant mais qui sonnait tellement, tellement plus profond, plus grave. C'était déroutant et familier, et magnifique par dessus-tout.

Mais jusqu'ici j'ai eu peur du voyage. Je suis allée à beaucoup d'endroits, dans beaucoup de pays (la Suisse l'Italie l'Allemagne la Hollande la Belgique le Luxembourg l'Angleterre l'Irlande le pays de Galle Guernesey Jersey le Canada) mais je n'arrivais jamais à être à l'aise, j'avais le mal du pays à un point dérangeant. Sauf à Guernesey et en Angleterre où tout mon corps criait "maison".

Et puis il y a cette ouverture.
Andrzej Stasiuk. Qui parle. Qui raconte si bien le voyage. La peur des frontières. Ce que ça a de rassurant, de vivre dans un monde clos et petit. Ce que ça a de terrifiant, l'infini autour.
Je disais toujours "je ne voyagerais pas".
Et puis il y a cette soif en moi, qui monte. Je veux vivre et connaître. Je veux m'ouvrir aux gens, à toutes ces cultures qui ne sont pas la mienne, qui sont si différentes et fascinantes, qui me semblent étranges, étrangères, mais que je veux connaître. Je veux apprendre des langues dont je casserai la musique avant d'arriver à m'en imprégner et à la reproduire.
Je lève la tête et je regarde mes montagnes qui m'encerclent si parfaitement et j'imagine.
Les routes du monde sont infinies et je veux les parcourir.

Turner.

lundi 19 octobre 2015

J'ai pas le temps, je suis overbooké

Il y a quelques temps de cela, notre devoir en littérature et enseignement était de récupérer divers journaux pour les amener en cours afin de faire des collages (ou cut-up, comme elle disait la dame)(d'ailleurs ça m'a rendue dingue cette histoire de collages maintenant j'amasse les prospectus pour les mélanger dans des poèmes)(bref). Et donc je me suis retrouvée  avec un exemplaire du Petit Bulletin qui comportait un petit encadré en première page sur la tendance à être overbooké, ces derniers temps, ou à tenter de le paraître si on ne l'était pas vraiment.
Et effectivement, je vois peu de gens qui ont le temps. Le temps de quoi, vaste question, mais c'est encore une autre question. Beaucoup de gens qui courent, qui accumulent les projets, qui te répondent toujours qu'ils n'ont pas le temps.



Mais pourquoi diantre personne n'a jamais le temps ?

A cette question, j'ai trouvé deux réponses : on manque de temps pour faire les choses essentielles. La vie nous presse et nous y répondons en nous pressant de plus en plus. Pour essayer de rattraper le temps. De retrouver la vie qui nous manque.
Ou on manque d'essentiel pour remplir la vie. Alors on la rempli de plein de trucs et on se retrouve à courir tout le temps. Pour oublier que la vraie vie est absente.
Dans les deux cas je trouve le constat vraiment triste.



Puis y'a le rapport au temps faussé, aussi (c'est horrible, cet article n'est pas structuré et ça fait des jours et des jours que je bouffe du commentaire composé en 27 parties je deviens dingue au secours).
De nos jours on visualise le temps comme quelque chose de donné, qui nous appartient, et que l'on peut faire fructifier en étant productif, ou que l'on peut perdre en ne l'étant pas. Comme si la vie était une entreprise, un capital, et que le but du temps c'était de le remplir par de vraies choses tangibles et concrètes.
Dans un cours que j'ai et que j'adore (Approche comparée des littératures européennes wesh), on lit des livres d'auteurs-voyageurs de l'est lointain qui écrivent en gris et qui te donnent froid, et qui parfois parlent d'Afrique (si jamais tu cherches des images traumatisantes, je te conseille n'importe quel livre de Tochman, personnellement c'est trop d'horreur pour moi qui suis désormais incapable d'entendre le mort "crime" mais il a vraiment une belle écriture). Et justement, dans ce livre de Tochman (entre deux hurlements mentaux j'écoutais quand même) il parlait de la façon qu'on les africains de concevoir le temps. Ce sont eux qui décident s'ils ont le temps ou pas, ce sont eux qui avancent vite ou pas vite. Ils ne perçoivent pas le temps comme une donnée extérieure mais comme une donnée interne qui n'avance pas sans eux.
C'est assez compliqué à expliquer mais je trouve cette approche ô combien plus intéressante et pertinente que l'approche du temps occidentale, et surtout bien moins écrasante : j'ai le temps. Tu as le temps. Nous avons tous le temps. Parce que c'est quelque chose qui est en nous, et qui ne nous échappe pas.






Il est possible que j'ai fais cet article juste pour coller des images d'horloges partout, oui.

jeudi 15 octobre 2015

L'automne je t'aime

Salut, toi qui lit cet article.
Si je formule ça comme ça, c'est parce que j'aime bien te dire bonjour et que c'est unisexe, toi, donc je ne froisse personne. Pas de "coucou les filles" ici.
Et bref, ça n'a rien à voir.
Ceci est un article purement futile. Parce que la futilité ça fait du bien. Et que c'est l'automne. Et j'aime tellement ça.




 Arc-en-ciel des raisons qui font que j'aime l'automne


-Les couleurs. C'est gris, rouge, orange, jaune, brun, prune, bordeaux, on dirait que tout prend feu constamment et c'est magnifique.

-La météo. Alors oui, traite-moi de folle, mais j'ai horreur de la météo estivale. L'automne j'adore, parce qu'en automne il pleut et qu'il ne fait jamais trop chaud.

-Les odeurs. Un peu moins depuis que je vis dans le Grenoble, mais quand je retourne chez mes parents j'inspire à m'en dessécher les sinus tellement le monde sent bon en automne.

-Le ciel. Le ciel nuageux d'automne avec son gris un peu soyeux = la perfection.

-L'état de mon cerveau. Que je t'explique : pendant l'été je manque cruellement de stimulation intellectuelle et d'énergie. Du coup c'est un peu la déprime ultime pour mon petit côté intellectuel, et quand ça reprend de façon intense avec la rentrée c'est l'épiphanie dans ma tête et j'ai trente milliards d'idées.

-Les vêtements. Je sais pas pourquoi mais je trouve que la meilleure saison pour avoir un style goth c'est l'automne. Parce qu'il fait juste la température parfaite pour porter du gothique et qu'en plus avec un peu de chance personne t'embête parce qu'ils pensent juste que tu fêtes Halloween pendant très longtemps.

-L'énergie. Je ne sais pas si tu ressens ça toi aussi ou si c'est juste moi qui suis bizarre (et alors), mais j'ai l'impression qu'en automne il y a juste une énorme déflagration d'énergies de tous les côtés et ça donne une atmosphère un peu électrique qui est juste beaucoup trop jouissive.

Et toi t'es plutôt team Automne ou team Soleil ?

jeudi 8 octobre 2015

Choc

Je ne voulais pas écrire cet article. Mais il s'écrit tout seul sans que j'y pense parce qu'en vrai je ne veux pas y penser. Mais si je n'écris pas, si je ne met pas ça noir sur blanc j'ai l'impression que je vais m'étouffer.

Vendredi dernier, j'ai appris qu'une fille que je connaissais peu était morte. Poignardée à une vingtaine de reprise par son ex petit-ami.
Son petit ami, c'était mon meilleur ami d'enfance. Mon tout premier ami fusionnel-à la vie à la mort-jamais sans mon copain.

C'est trop bizarre.
C'est trop bizarre et trop horrible.
Je ne sais même pas quoi écrire, mon cerveau plante quand j'y pense. Genre, error 404, y'a pas de page pour "meilleur ami d'enfance meurtrier", revient en arrière.

J'ai lu tous les articles du web, les trucs vides qui parlent d'eux en disant "la jeune fille" et de lui "le suspect âgé de 19 ans a été interné en hôpital psychiatrique", j'ai même vu la vidéo, les photos, tout.

Je ne fais pas le même deuil qu'eux.
Je ressens une infinie compassion pour les parents de cette fille et pour son frère, une infinie compassion pour les parents du garçon qui l'a tué et pour sa sœur, et une infinie tristesse à propos de sa mort, comme tout être humain normalement constitué le ferait.
Mais j'ai mal. Parce que quelqu'un a qui j'ai tenu plus que tout est devenu un meurtrier. Parce que je vois tous mes souvenirs d'enfance à travers ce filtre dégueulasse. Parce qu'avoir ce lien, même vieux, même périmé, avec un tueur me répugne. Parce que j'en fais des cauchemars toutes les nuits à force de bloquer mes pensées. Parce que si je ne bloque pas mes pensées je deviens dingue.
Parce que j'aurais aimé faire en sorte que ça n'arrive pas.



jeudi 1 octobre 2015

"Si tu n'aimes pas ton corps, change le"

J'aime ce qui parle du rapport au corps.
Je suis fascinée par les corps.
Je suis fascinée par les gens qui arrivent à se sentir bien dans leur corps.

Je ne suis pas bien dans le mien.
Je le persécute, je le détruis, je trouve milles moyens de le torturer : privation de nourriture, accumulation de fatigue pour se punir d'être fatiguée (cherche pas), excès de café pour tenir debout (je suis privée de café pour une semaine et sous antibiotiques/antidouleurs, je te dis pas le légume que je suis devenue).
Puis parfois je fais du sport et je mange bien et je respecte un peu l'enveloppe charnelle. Parfois.
J'aimerais me dire que ça compense.

Récemment, je traînais sur internet, et un article de je ne sais plus qui a poppé dans mon fil d'actus, qui parlait de l'article de quelqu'un d'autre, qui parlait de sport et d'alimentation. Of course vu que j'ai un gros morceau du cerveau rongé par l'anorexie, j'ai sauté dessus.
Il y avait cette phrase.
"Si tu n'aimes pas ton corps, change-le."

Tu veux que je te dise ?
Je hais cette phrase.
Je la hais de toutes mes forces.
Tu sais ce que je déteste plus que tout dans mon corps, ce qui m'a poussé à commencer mon premier régime - à huit ans. J'étais mince, tellement mince. Jamais été capable de le voir - à me torturer encore des années après ?
Ma taille. Ma foutue taille qui n'est pas assez marquée à mon goût.
C'est nul, hein.
J'ai essayé tous les exercices de gym possible, j'ai arrêter de manger, ma taille n'était toujours pas marqué. Et c'était pas de la dysmorphophobie, cette fois.
C'est juste que, mes os, la forme de mon squelette, ne me permet pas d'avoir la taille vraiment marquée.
Voilà, c'est tout, end of the game.
Alors "si tu n'aime pas ton corps, change-le", merci mais va te faire foutre.

Cette image me colle la chair de poule.


C'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité quand j'écris des articles sur le fait d'accepter son corps, mais peut-être que s'il y en avait plus, si on pouvait lire moins de "si tu n'aimes pas ton corps change le" ou "les dix meilleurs régimes à essayer avant l'été", ça irait mieux pour tout le monde.

Je pense que tous les gens qui détestent leur corps, et qui se déteste d'avoir ce corps-là précisément, devraient se pardonner.
Parce que précisément, il n'y a rien à pardonner.

Si tu n'aimes pas ton corps, change d'abord le regard que tu as dessus.
Ensuite, voit si vraiment il y a des changements à effectuer : mauvaise alimentation, pas du tout d'activité physique, mauvais sommeil...Mais sans penser en terme esthétique. Juste en terme de bien-être. Après, si un changement dans ton apparence doit s'effectuer, il s'effectuera une fois que tout sera en place dans ta vie et dans ta tête.

Voilà, c'étaient les râleries du soir.
Bonsoir.