lundi 30 mars 2015

30 choses que j'ai aimé en mars

Concrètement, je suis absolument ravie que mars se termine. Dans l'ensemble, ce fut plutôt un mois pourri, épuisant, rempli de déprime et de fatigue.
Mais il y a quand même eu du bon. Alors on va se centrer sur ça.

♥ J'ai revu Remucer. Et c'était trop la joie (et c'était trop court).

♥ Comme j'ai revu Remucer, j'ai pu faire des câlins à Remucer.

♥ Toujours dans la catégorie "Remucer" (ouais, y'a beaucoup de Remucer ce mois-ci), on est allé à l'expo d'Anne Betton. C'était bouleversant, et j'ai dû user de tout mon contrôle mental pour ne pas fondre en larmes devant certains portraits.

♥ Le Fou (oui, juste le Fou, comme ça)

♥ La nocturne du musée de Grenoble, avec une mention spéciale pour une chorégraphie de danse contemporaine en trio dans une salle remplie d’œuvres abstraites. C'était terriblement beau.

♥ Les peintures abstraites du musée de Grenoble. C'est, je sais pas, ça m'émeut, ces aplats de couleurs.

♥ A silent voice, un nouveau manga à propos de surdité et de harcèlement scolaire, très prometteur (vivement que je puisse m'acheter le tome 2)

♥ J'ai en ma possession le tome 4 de Bakuman. On progresse, on progresse.

♥ Mon roman a dépassé les 100 000 mots. On va juste oublier le fait qu'il y en a eu 50 000 qui ont été écrit en un mois et que le reste s'étale sur à peu près 7.

♥ En parlant de roman, je suis en avance d'une semaine sur le planning que je me suis fixée pour le terminer.

♥ J'ai eu 14 à ma toute première dissertation littéraire de fac. Et même si j'appréhende beaucoup la deuxième (dont le sujet est franchement plus ardu), je suis relativement contente.

♥ J'ai pu passer, pour la première fois, une soirée avec A, amie de la fac qui vient rarement en cours pour cause de problèmes de santé. C'était sacrément cool.

♥ J'ai plus trop mal aux dents. Après deux mois de douleurs insoutenables, je suis soulagée (et angoissée à l'idée qu'il me reste des dents de sagesse de l'autre côté de la bouche et qu'il va falloir les enlever aussi).

♥ Pas retouché à une cigarette. Pourtant c'est pas la tentation qui manquait. Mais j'ai pas craqué. Et je suis fière de moi.

♥ J'ai recommencé le sport. J'augmente tout doucement le nombre de kilomètres que je cours et le nombre de pompes que j'arrive à faire/de minutes que je tiens en planche. Et ça me fait du bien.

♥ Je suis allée courir avec mon père, qui débute le running. Pour une fois, quelqu'un était plus rouge que moi.

♥ Au théâtre, je me retrouve par un heureux hasard à bosser avec une fille que j'apprécie beaucoup sur un texte que j'apprécie beaucoup. Du coup, j'ai presque hâte d'y aller, maintenant.

♥ Wutherings Heighs, de Kate Bush. Plutôt une pure merveille dans son genre.



♥ Dreaming, de Blondie. Parce que cette chanson met de bonne humeur. (Et que Debbie Harrie est quand même carrément sexy).



♥ Après des mois de "Opeth c'est le bien, va écouter Opeth, Opeth c'est trop la vie" de la part de Remumu, j'ai effectivement fini par aller écouter Opeth.
Opeth c'est le bien, allez tous écouter Opeth, Opeth c'est trop la vie.

♥ En traînant sur des blogs, j'ai découvert Marillion. Comment dire. J'AIME.



♥ Après des mois de questionnement existentiel, j'ai enfin trouvé l'auteure sur qui je veux faire de la recherche.

♥ Je me suis trouvé un groupe de gens pour faire du grec. Concrètement, elles sont toutes les deux plus mauvaises que moi (j'ai l'avantage d'être latiniste depuis ma cinquième et donc de maîtriser le concept de déclinaison, proposition infinitive et autres joyeusetés), mais ça aide quand même d'être à plusieurs.

♥ J'ai regardé Mulan sous la couette avec le Fou. Rien que ça, ça combinait trois trucs que j'aime : le Fou, Mulan, et ma couette.

♥ En parlant du Fou, il m'a offert une nuisette. Je vous ai déjà dit que c'était l'homme parfait ?

♥ Ma mère m'a offert des nouvelles chaussures pour remplacer mes vieilleries qui partaient en lambeaux (au sens propre du terme). Mais genre. Pas n'importe lesquelles.

Genre celles-là, quoi.
Ouais, elles sont trop belles.
Et sans cuir.


♥ Big Eyes de Burton.

♥ C'est le retour du printemps. Et donc des fleurs jaunes. J'aime les fleurs jaunes.

♥ J'ai découvert le blog de Captain Rawr. Elle a les cheveux bleus, elle est drôle, bref, je l'aime bien (je vous ai dit qu'elle avait les cheveux bleus ?)(ouais, ouais il est possible que ça me manque, ouais.)

♥ J'ai écris un post qui a fait sortir mes anonymes de terre tel une horde de zombies affamés, du coup, j'ai découvert que j'avais des gens cools qui me lisaient. Et ils m'ont mis des commentaires trop choupi pour que je puisse ne pas le mentionner ici. Love sur vous.

vendredi 27 mars 2015

Ce silence...

Je viens de lire un article sur le blog de ma grande sœur.
Je n'arrive pas à rester stoïque, je n'arrive pas à rester calme, je n'arrive pas à me dire que c'est rien. J'ai envie de vomir.
Je devrais publier cet article sur mon blog parallèle et secret où je vide mon cerveau mais je n'ai pas envie.

Elle parle de harcèlement.
Mais elle en parle pas d'un point de vue extérieur.
Non.
Elle raconte les coups qu'elle se prenait, les insultes, toute la méchanceté et la haine qu'elle s'est reçue.



Je ne l'avais jamais su.
Et je ne pense pas que qui que ce soit le sache dans ma famille.


Elle en a jamais parlé.
Je n'ai jamais su.
J'ai toujours pensé que ma grande sœur était celle des trois qui avait tiré la bonne épingle. Elle avait des amis, était bonne en cours et appréciée des profs. A côté de ma petite sœur au parcours scolaire chaotique, qui pique des crises tout le temps et qui pleure beaucoup, et de moi, la fille qui a usé des psys, qui a la peau bouffée par des cicatrices et qui a passé pour le moment plus d'années en dépression que d'année hors de la dépression, je me disais que ouais, mes parents en avait au moins fait une qui avait pas trop de problèmes.
Elle en parlait pas, elle le montrait pas, elle pleurait pas, elle quittait pas la table en hurlant, elle avait pas les bras déchirés, elle disait rien, elle souriait et elle disait rien.
Elle endurait.

J'aurais tellement aimé, à cette époque, pas être trop enfermée dans mes propres problèmes et pouvoir voir ce qui n'allait pas, et lui dire qu'elle méritait pas tout ça, qu'elle l'avait jamais mérité, peu importe qui elle choisissait d'aimer. Que personne avait le droit de lui faire ça, de la frapper, de la blesser, de la détruire, et qu'elle avait le droit d'appeler à l'aide.
Qu'elle avait pas à subir sans rien dire et qu'on aurait tous été là pour elle.

mardi 24 mars 2015

16 ans.

Je me souviens, à un moment, la mode c'était de s'écrire des lettres à celle qu'on état à 16 ans. 
Sauf que quand ça a été la mode, moi, j'avais 16 ans. Et je me voyais mal écrire une lettre à la moi de 14 ans sauf une lettre d'insulte mais c'est encore une autre histoire.

Alors j'avais écris ça.
Que j'ai relu.
Qui m'a fait sourire.
Enfin, je vais te répondre, moi de 16 ans (j'ai le droit, je suis adulte, j'ai voté).

Je vais m'adresser à toi qui vient juste d'avoir seize ans.
Tu te souviens, les 16 ans ça devait être la date de ton suicide. Puis non. Tu l'as pas fait. Merci.
Tu viens d'entrer en première L et tu es terrifiée. Tu as peur de ne pas être à ta place, d'être trop nulle et trop idiote pour être une vraie littéraire, de ne jamais réussir à faire d'analyse de textes.
T'inquiète.
Détend-toi. C'est là ta place. Tu es une littéraire. C'est fait pour toi.

Aujourd'hui t'es en fac de lettres. Finalement pas en prépa. Crois-moi, c'est mieux comme ça. Tu as eu ton bac, tu as quitté la maison de tes parents, tu as quitté le lycée. Tu t'es rasé la tête, entre temps, aussi, après avoir fait à peu près tout l'arc en ciel avec tes cheveux. T'as deux tatouages, des écarteurs, un peu plus de cicatrices sur les bras, et ton style vestimentaire devient n'importe quoi mais t'as définitivement abandonné l'idée de t'habiller "normalement".
Tu arrives un peu plus à t'aimer.
Tu as le Fou pour t'aimer, aussi. Oui. Je sais. Tu ne l'aurais jamais cru.

Je sais qu'à l'époque tu avais peur de jamais te sortir de tout ça.
Je vais te dire : ça va beaucoup mieux mais tu ne t'en es pas sortie. Pas encore.
Mais c'est déjà plus que tout ce que tu osais espérer.

Par contre, le geek vas disparaître de ta vie, totalement. Et tu vas souffrir à mort. Mais ça ira, au bout d'un moment.
A 18 ans, tu n'auras toujours pas écrit de roman.
Mais tu en as bientôt terminé un.

Le lycée, ça va devenir l'enfer. On va t'enlever les cours de Baba et tu auras l'impression de ne plus être une vraie littéraire. Tu vas aussi te sentir décalée par rapport à ton groupe d'amis. Tu vas vouloir te foutre en l'air par absence de sens à ta vie.
Résiste.
T'es bien plus forte que tout ça.

Oh et.
Je ne te crache toujours pas dessus.
Je pense toujours que lutter pour l'égalité et le respect de l'autre c'est une bonne chose.
Que tendre vers un mode de vie écolo c'est une bonne chose.
Par contre ça sert à rien de cracher sur tout.
Je sais, tu es un volcan de colère et tu as envie de refaire le monde et de tout cramer.
Et tu m'en voudrais si je te disais de te calmer.
Mais calme-toi. Tu t'épuises pour rien (je sais, ce n'est pas rien, c'est quelque chose, mais bref). Prend les petites choses heureuses (il y en a aussi) et construit ta vie à toi. Après, on verra pour changer le monde.

Petite moi de 16 ans.
ça va aller.

dimanche 22 mars 2015

Le piège de la blogo

Quand j'ai commencé ce blog je me suis fixée une règle : me foutre des statistiques, de mon nombre d'abonnés et de mon nombre de commentaires.
Je ne suis pas une blogueuse beauté, ni mode, ni quoi que ce soit de populaire, je ne poste pas régulièrement, je commente rarement les gens (et j'aimerais vraiment le faire plus, mais je suis d'une atroce timidité), je ne suis pas spécialement drôle, mes billets ne peuvent pas se tenir uniquement sur leur style d'écriture (ce n'est pas le but), ça me semble donc normal de ne pas être un monstre de popularité, et je le vis plutôt très bien (mon but n'est pas d'être populaire. Ce blog me sert à m'exprimer. Si ce que je dis intéresse des gens, c'est bien, si ce n'est pas le cas, c'est bien aussi).

Sauf que. A un moment, mes statistiques ont commencées à s'élever beaucoup, passant d'environ 20-50 vues par jour à environ 100. Dans la foulée, j'ai aussi eu un peu plus de commentaires (du genre, mes billets restaient rarement plein de vide en dessous, alors que ça a souvent été un peu le cas).
Et j'étais contente, de sentir qu'on appréciait mon travail (parce que oui, tenir un blog prend du temps), que je n'étais pas totalement inutile à internet, ni totalement inutile tout court.

Mais au début de ce mois de mars, je me suis pris une charge de travail énorme dans la face. Ajoutons à ça que je sortais de deux mois de douleurs dentaires parfaitement insupportables qui réclamaient que je sois en permanence sous codéine+doliprane+aspirine (ce qui n'était quand même pas toujours efficace), que le Fou a passé beaucoup plus de temps chez moi, ce qui raccourci mon temps de sommeil de deux à trois heures (mais je t'aime quand même chaton), j'étais complètement épuisée, stressée, pas bien. Un peu déprimée aussi, ça va souvent avec.
Donc j'ai moins posté. Ou des post moins élaborés.
Parce que j'avais ni le temps ni l'énergie.
Donc mes statistiques on chuté, ce qui était totalement normal.

Sauf que lors de mes rares post, ça remontait pas. ça a commencé à me déprimer. J'étais déjà en perte totale de confiance en moi, comment dire, ça...m'achevait.

Et quand je vois le pauvre petit commentaire sous mon dernier post, je n'arrive pas à m'en foutre.
Alors je viens en quête de conseils. Comment vous gérez vos rapports aux statistiques ?

jeudi 19 mars 2015

Amour du corps, round 2 : aime la machine



Je vous avait déjà fait un article à propos de mon envie d'apprendre à aimer mon corps, ça parlait d'arrêter de s'épiler, d'arrêter de porter des soutiens-gorge (c'est trop le bien de pas en porter) et d'écouter Zermati (si tu veux lire l'article en entier c'est ici).
Maintenant, je te fais un article un peu plus mitigé.

Je suis complexée.
Beaucoup moins qu'avant, quand même.
Mais quand même pas mal.

Et l'autre jour, alors que je marchais tout en glissant frénétiquement mes doigts de l'os de mes côtes à l'os de mes hanches, je me suis dit que c'était quand même bizarre de ne percevoir mon corps que d'une façon esthétique.

Mon corps mérite que je l'aime mais pas parce qu'il est beau.
Parce qu'il fonctionne.
Tous les jours, mon corps accomplit des centaines de trucs extraordinaires qui me permettent de vivre, de respirer, de courir, de marcher, de rire, de penser.
C'est mon corps qui fait que je peux écrire.
C'est mon corps qui fait que je peux faire l'amour.
C'est à travers mon corps que je ressens un orgasme.
C'est mon corps qui porte mes tatouages.

Ce corps, là, dans lequel je suis, ne fonctionne pas toujours.
J'ai fait beaucoup de spasmophilie.
J'ai des migraines.
J'ai une forme particulière d'eczéma qui se cantonne à mon pied gauche la plupart du temps mais qui parfois envahi ma peau pour deux trois jours.
Je fais de temps à autres des malaises vagaux.
J'ai mal au dos, tout le temps.
J'ai mal aux chevilles quand il fait froid ou trop chaud ou que je marche à plat ou avec des talons.
J'ai mal au poignet parce que je ne peux pas m'empêcher d'écrire.

Mais.
Je te pardonne, mon corps. Je t'aime quand même, merveilleuse machine. Promis, je vais arrêter d'essayer de te casser.



Et toi tu aimes ta machine ?

jeudi 12 mars 2015

AT LAST, SIR TERRY, WE MUST WALK TOGETHER.

Aujourd'hui, Terry Pratchett est mort.
J'ai l'impression d'avoir perdu un vieil oncle drôle et un peu lointain, même si je n'ai jamais eu de vieil oncle drôle et un peu lointain.

Terry Pratchett, auteur de fantasy brittanique, un des maîtres du genre. Il avait crée un univers tellement loufoque et drôle et attachant, avec un gros côté de critique sociale...
J'ai même pas envie de vous parler de ses livres.

Ils étaient tellement drôles et satiriques et magiques et je me suis tellement évadée à travers eux. En quatrième, ça commençait à ne plus aller vraiment, au hasard j'ai emprunté un de ces livres à la couverture un peu loufoque, ça s'appelait Sourcellerie, je me suis dit "ça peut être drôle".
D'un coup j'ai été transportée dans ce monde de fou qu'était le Disque-Monde.
Quand ça n'allait plus je lisais Terry Pratchett et j'oubliais tous les trucs pourris qui pouvaient m'arriver.
J'arrivais même à rire, ça changeait.

Bon.
Merci, Sir Terry, pour tous ces moments.
Enjaille-toi bien avec La Mort.

mardi 10 mars 2015

Tag lecture (+des excuses)

J'avais cet article en réserve au cas où je me retrouverais en panne de choses à dire et de temps pour les dire (surtout de temps, en fait (mes profs sont fous)). Je sais plus sur quel blog j'avais piqué ce tag mais je trouvais ça...Drôle.
Puis ça me permet de m'excuser d'avance : je risque de ne pas poster grand-chose en mars (rien, en fait, sûrement) parce que j'ai tellement de travail à faire que ça ne me laisse plus vraiment le temps de faire quoi que soit d'autre (oui mon roman stagne, oui je pleure, oui je décède sous le stress et je deviens chiante).
Doooonc.

1) A quel livre dois-tu ton premier souvenir de lecture ?

Harry Potter à l'école des sorciers. C'est le premier "livre pour les grands" que j'ai lu, j'étais en CP, je faisais peur à ma grand-mère tellement je voulais pas lâcher le bouquin (on constatera que malgré ses sombres prédictions je ne suis toujours pas myope et tant mieux).
D'ailleurs mon amoureux m'a offert le premier tome dans la même édition que celle que j'avais piqué à ma grande soeur à l'époque et je crois que c'est l'un des plus beau cadeau qu'on m'ait fait.

2) Quel est le chef-d'oeuvre officiel qui te gonfle ?

J'allais répondre Hernani, de Victor Hugo. Puis en fait La Princesse de Clèves de madame de Lafayette est pire. Largement pire.
Sinon on peut aussi citer les trois quarts de l'oeuvre de Molière.

3) Quel classique absolu n'as-tu jamais lu ?

Parce qu'il est sous mon nez : Le Rouge et le Noir de Stendhal.
Un jour, un jour.

4) Quel est le livre, unanimement jugé mauvais, que tu as honte d'aimer ?

Mon goût pour la littérature dite classique me sauve, quand vous sortez que Guerre et Paix est l'un de vos livre favoris, ça calme (vous passez aussi pour une connasse d'intello, mais ça c'est pas grave).
Sinon j'aime bien Journal d'une princesse de Meg Cabot. Voilà voilà.

5) Quel est le livre que tu as le sentiment d'être seule à aimer ?

Mon livre de latin.

6) Quel livre ferais-tu lire à ton pire ennemi pour le torturer ?

Si mon hypothétique pire ennemi est comme dans les 3/4 des bouquins mon alter ego version méchante...Hmm...Hunger Games. (bien que l'histoire soit bonne, le style est à vomir.)

7 ) Quel livre aimerais-tu faire découvrir au monde entier ?

Le Bescherelle.
(osez me dire que ce n'est pas une bonne idée).

8) Quel livre pourrais-tu lire et relire ?

Harry Potter.

9) Quel livre faut-il lire pour découvrir un aspect de ta personnalité ?

Euh...Mon journal intime ?
Sinon, Mrs Dalloway de Virginia Woolf.

10) Quel livre t'as fait verser tes plus grosses larmes ?

Le sixième tome du cycle de l'assassin royal de Robbin Hobb.
Ou Harry Potter 5.
Ou Cyrano.
Ou Lorenzaccio.

11) Quel livre t'as procuré ta plus forte émotion érotique ?

Euh. Je crois que j'ai jamais éprouvé d'émotion érotique devant un bouquin.

12) Quel livre emporterais-tu sur une île déserte ?

A la Recherche du temps perdu de Proust.

13) De quel livre attends-tu la parution avec importance ?

Du prochain tome de Letter Bee. Parce que ce manga est juste trop cool.

14) Quel est selon toi le film adapté d'un livre le plus réussi ?

Je pense que dans cette catégorie le Seigneur des Anneaux et le Hobbit sont pas mal.

Voilà, c'est finit le tag (si tu veux le faire libre à toi).
Je vous envoie des paillettes et je retourne travailler.

jeudi 5 mars 2015

Carnet de surdouance : je ne sais pas ranger mon cerveau

J'ai un QI élevé. C'est un fait. 
Parfois c'est pratique : je mémorise très vite et très facilement, par exemple, et même si j'ai une mémoire à dominante kinesthésique (j'associe les choses à mémoriser à des gestes) j'ai aussi une très bonne mémoire auditive et visuelle. Et c'est assez pratique dans le milieu scolaire où on joue majoritairement sur ta mémoire auditive et visuelle. 
Sinon souvent c'est un peu nul, le QI élevé.

Surtout pour un point qui me gêne de plus en plus.

Dans le milieu scolaire dans lequel tu évolues depuis ton enfance, on t'apprend la pensée linéaire. C'est à dire : d'une idée 1 découle une idée 2 qui donne suite à une idée 3. Grosso modo. Et c'est la méthode de pensée qui est aussi employée dans la majeure partie des textes philosophiques que j'ai pu côtoyer en terminale.
Et il paraît que c'est comme ça que plein de gens pensent.
Pas moi.
J'ai un système de pensée dit "en arborescence".
C'est super compliqué à expliquer.
En gros. Si je pars d'un problème. J'ai une dizaine d'idées qui se développent en même temps, qui se recoupent entre elles, qui font liens avec d'autres choses sans qu'il y ait une logique que je sache expliquer derrière, tout en s'emmêlant avec des perceptions sensorielles liés ou non à ce que je suis en train de faire mais qui vont imprégner ma réflexion (souvent c'est de la musique), des souvenirs et des pensées parasites, et dès que je me penche sur une chose précise il y a encore des possibilités qui jaillissent et qui créent d'autres liens.
En général on représente ça par le dessin d'une bulle centrale dans laquelle le problème initial est contenu, puis des liens qui remmènent vers des bulles plus petites dans lesquelles sont les idées, qui se lient ensemble dans un joyeux bordel.
Mais je trouve que c'est encore très rangé parce que ça exclu tout le côté "liens qui n'ont rien à voir". En vrai je visualise plutôt ça comme une accumulation de cercles concentriques qui se touchent par endroits et qui apparaissent de façon simultanée ou presque.
Et en même temps avec des lignes des fois qui relient les taches de couleurs formées aux intersections des cercles.

Du coup la pensée linéaire à laquelle on m'astreint me semble bizarre, artificielle, contraignante. Je ne sais pas comment on peut penser comme ça, mais ça doit être possible puisqu'on me demande de le faire. (Il paraît que la seule différence entre pensée linéaire et en arborescence c'est le nombre de ramifications).
Je n'arrive pas à expliciter parfois les intuitions que j'ai, simplement parce que comme on ne saurait pas expliquer comment on sait respirer, je ne sais pas expliquer comment j'ai fais un lien qui me semble naturel mais qui est absurde, en fait.
Pour autant ma pensée en arborescence est impossible à développer à l'écrit. Même moi je me perds facilement dedans alors que c'est dans ma tête. Du coup en permanence je fais la conversion. J'enlève des idées qui se relient moins bien avec le reste, tout en restant aussi intéressantes que le reste, sinon plus parfois, et ça me limite, et j'ai l'impression que ça me rend médiocre. Le"c'était mieux dans ma tête", je le vis au quotidien. 
Et au final j'ai l'impression que j'ai des difficultés à réfléchir alors que j'ai simplement des difficultés à me traduire.
Et ça me frustre.
Je voudrais pouvoir rendre une dissertation sans avoir eu à faire de plan en l'écrivant. Parce que y'a pas de plan dans ma tête. Y'a juste une espèce de cartographie du problème qui peut s'étendre autant que ma pensée en est capable/a envie de le faire.

Bien sûr ça n'a pas que des inconvénients : y'a aussi l'originalité de la réflexion, les associations d'idées qui permettent d'avoir un point de vue pas encore envisagé, j'ai des idées qui naissent en permanence...Mais à côté de ça, c'est juste pas pratique du tout.

Et toi tu le ranges comment ton cerveau ?

mardi 3 mars 2015

Intello

Comme ça vous êtes prévenus direct du ton de cet article.


"J'ai une question : pourquoi vous avez dit que ce photographe n'était pas un intellectuel ?
-Parce que...Enfin...Je voulais pas qu'on le prenne du côté négatif."

Intellectuel c'est devenu mal.

Intello.
Intello qu'on te crache quand tu as de trop bonnes notes.
Quand tu préfères lire à tout autre activités sur terre.
Quand tu aimes tes profs parce qu'ils t'apprennent des choses.
Intello.
Intello.

Oui j'étais première de la classe des fois et ça me demandait pas d'efforts. Non j'ai jamais eu à travailler à l'école. Oui j'ai eu mon bac mention bien en révisant pendant deux heures en tout.
Oui j'aime lire, oui en général les profs m'aiment bien, oui je suis une intello.
En vrai l'école je lui crachais dessus autant que toi tu crachais sur elle et sur moi.
L'intello elle se sentait pas à sa place à l'école.
Elle était un peu trop intello pour l'école qui te normalise.
Des fois même elle avait des mauvaises notes juste pour se rebeller, juste pour dire "je suis pas une intello, c'est pas vrai, regarde, je te ressemble, me fait pas de mal".
On lui a quand même tapé dessus.

Mais ça va, c'est fini, je suis plus la gamine qui aimait lire plus que tout et qui un beau matin s'est retrouvée première de la classe, comme si elle avait besoin de ça pour s'intégrer. Maintenant je suis à la fac, avec un peu d'intellos de mon genre.

Maintenant j'ai l'impression que c'est la société qui me rabâche ce son de cloche.
Quoi, tu fais pas des études professionnalisantes ?
Han mais tu veux faire huit ans d'études ?
Enseignant-chercheur en littérature ? Et ça sert à quoi en vrai ?

Intello, intello, intello.

C'est quoi le problème avec les intellectuels ?
Est-ce que c'est grave d'avoir des gens qui réfléchissent ? Qui s'opposent à la pensée commune et facile ? Qui cherchent à s'élever avec leur cerveau ?
On en aurait pas un peu besoin, par hasard ?

La société elle irait pas un peu mieux si on popularisait les intellos plutôt que les débiles de télé-réalité ? Si on arrêtait de penser qu'être intellectuel c'est un truc de bourge élitiste ? Qu'avoir un esprit critique et le revendiquer c'est être snob, bobo, élitiste que sais-je encore ?

Oui je suis agressive parce que j'ai trop été agressée et j'arrive pas à réagir calmement.
L'intello elle sature.
J'ai l'impression que la norme dans cette société c'est d'être con et ça m'insupporte.
J'ai pas envie de me changer pour correspondre à la norme.
J'ai pas envie d'arrêter d'être une intello.
J'aime être une intello. C'est l'étiquette qu'on m'a collé bien contre mon gré, que j'ai voulu arracher un bon nombre de fois, maintenant je la porte, avec peut-être un peu trop de fierté mais on se construit comme on peut.
Je suis une intello.
Les intellos c'est ceux qui défendaient Dreyfus, ceux qui défendent la justice et la liberté, ceux qui travaillent pour le bien des autres.
Ceux-là, oui.
Mais c'est mal d'être un intellectuel, hein.

J'aimerais comprendre.

C'est quoi ton problème avec l'intello ?
Tu te sens nul à côté ? T'as peur qu'il se foute de ta gueule ? Tu complexes parce qu'il réussit dans un domaine que tu ne maîtrises pas ? Il est différent alors ça te fait peur ?
Et du coup tu l'insultes ? Tu l'humilies ? Tu le rabaisses ? Tu le stigmatises ?
T'es conscient que quand tu traites quelqu'un d'intello tu te traites de con ? En plus d'être inutilement violent et de faire souffrir quelqu'un qui ne t'as rien fait ?

Dire qu'avec un peu d'ouverture d'esprit et d'acceptation de la différence tout irait mieux.
Mais nan, nan.
C'est trop un truc d'intello.