mardi 23 février 2016

Pssschiioooouuuuuprrrfssssccchhhtkkbam

Ceci est la traduction du bruit de mon être qui craque.
C'est un billet absolument racontage de vie, tu n'es pas obligé de le lire.
Moi j'ai eu besoin de l'écrire.

Je suis fatiguée. Un peu.
Je suis en vacances.
C'est-à-dire que j'ai autant de livres à lire que de jour de vacances. Et des devoirs en bonus. Et de la vie sociale à caser dans tout ça.
Et je voudrais vraiment terminer ce chapitre 4 et ce projet de couture qui me taraude depuis un an.
Et en fait avec la phobie scolaire ce n'est pas facile.

Phobie scolaire.
A presque vingt ans ça paraît ridicule, tu souffres de phobie scolaire quand tu es enfant et on le repère à ton fort taux d'absentéisme ben voyons.
C'est pas tant les cours qui me font peur que les notes et que ce que ça implique, d'aller en cours. Pour me rassurer j'ai besoin de travailler beaucoup - de faire du bonus.
Et ça m'épuise mentalement.
J'ai eu mon relevé de notes du premier semestre, je n'en dors plus. C'est pas que c'est mauvais, c'est au contraire très bien, on frôle le 15 de moyenne, mais depuis je vis avec la pression de faire aussi bien, et la pression concrète. Je suis fatiguée, je suis écrasée, je veux écrire et travailler mais j'ai en permanence cette broyance dans le ventre qui fait que je n'y arrive pas, je n'arrive plus à rien ces derniers temps. J'aurais besoin de vrai repos mais comme ce n'est pas concrètement possible je suis paralysée par le stress, ce qui n'est pas tellement reposant.
Il faudrait que j'apprenne à lâcher la pression, je ne sais pas faire, la pression monte et puis paf je deviens inutile-débile.

Il faut me voir quand je dois rendre un travail écrit. Je le fous en l'air parce que j'ai tellement trop d'angoisses. Et dans ma tête c'est impossible, IM-POS-SIBLE à vivre, j'ai peur, j'ai mal, j'ai peur, j'ai mal. Chaque minute passée sur une copie est une souffrance. Paradoxalement l'autre jour j'ai pris un vrai plaisir à préparer cet exposé pour cette prof bienveillante et adorable, et je suis tentée de me lancer dans son projet complexe juste parce que ce genre de difficulté me stimule. Paradoxalement encore, j'aime réfléchir sur les choses quand il n'y a pas de note à la clef, tant qu'on ne demande pas à mes pensées de sortir et de s'exposer au jugement.

C'était fou en anglais, elle m'avait posé une question, trouve des homophones, et j'étais là dans ma tête, attend, attend, j'ai peur, attend, chut, et plus le stress montait moins je trouvais et je pensais juste "débile débile trouve TROUVE TROUVE DEBILE", ce qui ne m'aidait pas du tout, mais c'est comme ça dès qu'on me demande de verbaliser, je ne peux pas si je ne suis pas prête, et même si je suis prête, dès qu'on me demande d'aller plus loin, qu'on argumente à contre-moi, qu'on pose une question, je m'effondre, et c'est vraiment con pour quelqu'un qui aime les discussions intellectuelles.

Il aurait fallu du temps et des compétences pédagogiques dès le début, ne pas me braquer, m'encourager, ne pas accumuler les choses sur une nature globalement hypersensible et peu confiante, ne pas juste considérer que "peu mieux faire", se demander qu'est-ce qui coinçait, qu'est-ce qui faisait que je ne faisais pas mieux, d'où ça venait cette incapacité à parler et à m'intégrer.
Mais j'étais intelligente et pas absente alors qu'est-ce qu'on s'en fout.

Parfois je me demande si ce n'est pas pour réparer ça que je veux si fort enseigner.

J'ai trouvé ça sur Pinterest et ça fait un écho très violent en moi d'un coup. Alors.

vendredi 19 février 2016

La ville chantait à mes oreilles

Je suis très sensible à la musique.
Non pas que j'ai l'oreille musicale ou que je chante bien ni même juste (on ne saura jamais, je ne chante pas), ni que je ressente le besoin de me visser des écouteurs dans les oreilles tout le jour durant (je n'ai pas d'écouteurs, je déteste avoir des écouteurs, quand j'ai de la musique dans les oreilles dans la rue j'angoisse).
Mais je suis très sensible à la musique parce que dans mon cerveau c'est composé à 50% de musique.
(D'ailleurs un garçon de ma promo vient de me faire découvrir The Damned et comment j'ai pu vivre tant de temps sans connaître ça, voilà le vrai mystère.).

Et donc quand j'entends de la musique mon cerveau est toujours content.
Du coup qu'il y ait un accordéoniste les trois quart du temps à mon arrêt de tram ça me met en joie. Même s'il joue toujours le même air, dans ma tête ça colore le monde et ça fait danser la valse.

Et donc dans le tram un vieux monsieur monte avec sa radio allumée.
Et là.

Nobody knows it
Right from the start
I gave you my heart
I gave you my heart

So don't go breaking my heart
I won't go breaking your heart
Don't go breaking my heart

(Et ainsi de suite, avec un début et une fin et pas seulement un milieu)
Et tous les gens regardaient bizarrement ce monsieur effectivement bien imbibé, et moi ça chantait dans ma tête, je voyais pas la réalité, Don't go breaking my, Don't go breaking my, Don't go breaking my heart, je devais me concentrer pour ne pas bouger un poil de mon corps, il faisait froid gris et soleil, je remerciais le monsieur d'être là et de balader sa musique très fort et de couvrir tout le bruit moche du monde avec du Elton John.

Un autre jour, je marchais dans la rue, cette fois il faisait vraiment beau, grand soleil, et puis un air de guitare qui m'attrape, deux guitares qui chantaient entre elles, c'était comme de la dentelle, les heures dans l'herbe avec des cigarettes et pas que et ce garçon qui jouait de la guitare, les guitares qui jouaient la délicate nostalgie, moi et mes cheveux nouvellement arc-en-ciel, c'était vraiment une belle journée.

Un vieux monsieur alcoolique.
Deux jeunes qui traînent les rues.
Me regardent.
M'insultent.

Parfois j'aime pas la réalité.


mercredi 17 février 2016

De l'éboulement, encore

Salut à toi lecteur !
(tout d'abord je tiens à te dire que je blogue depuis mon cours d'histoire littéraire du XVIIIème, avec la fenêtre toute dézoomée parce que j'ai la phobie qu'on lise par dessus mon épaule (c'est tout pourri comme phobie), donc, s'il reste des fautes, et bah...Je les ai pas vues).

Donc.
Le blog.
Il a trois ans, ça je l'ai déjà dit.
J'ai envie de le faire évoluer, ça je l'ai déjà dit.
Parce que Eboulementi on a dit.



Donc hier soir j'ai ouvert un fichier word et j'ai mis quatre colonnes avec comme intitulé "contenu", "contraintes formelles", "rester sur le même : pour", "rester sur le même : contre", j'ai mis pleins de trucs dans la première, deux trois dans la deuxième et rien du tout dans la dernière.
Alors si tu permets je vais reprendre tout ça point par point.

I. Le contenu

Alors.
Le contenu.
On dirait pas que j'ai une ligne éditoriale, vu comme ça, mais en fait dans ma tête il y a des trucs que je n'aborde pas parce que je me dis que ça va intéresser personne (alors que de base je poste sur des trucs qui, dans ma tête, n'intéressent personne). Or à la base le blog je l'ai pour communiquer sur tout ce dont j'ai envie.
Donc.
Je vais peut-être continuer à parler de végétarisme, de féminisme (t'as cru quoi), mais j'ai moins de révolution dans mon cerveau qu'à l'époque et j'ai l'impression que je devrais garder ce ton sur le blog alors que je n'en ai plus envie. Or bloguer quand tu n'en as pas envie, ça pue, ça donne des billets nuls, je n'ai pas envie de faire de billets nuls, donc, je ne fais pas ça.
Donc on va parler de plein de trucs.
Des trucs que j'observe dans la vie en marchant dans la rue.
Des petites réflexions.
Des grandes.
De l'écriture.
De la littérature.
D'histoire littéraire si j'ai envie.
D'art.
De psychologie.
Bref t'as compris ça va être encore plus le gros bordel.
Je le formule parce que j'ai besoin de me donner la permission de faire ce changement et de casser cette image de Betta Splendens que j'ai construit dans ma tête.
D'ailleurs Betta Splendens devient Bettallumette. Comme sur Twitter. Parce que je ne suis plus la fille-poisson-incommunicable, ou, que je n'ai plus envie de me résumer à ça. Ou que Bettallumette c'est drôle-poétique-contradictoire. Ou que j'aime les jeux de mots pourris.
A toi de voir.

II. Les contraintes

HAHAHA.
Je suis allergique à la contrainte, la meilleure chance pour que je fasse pas un truc c'est de me dire que j'y suis obligée. Je n'aime pas m'enfermer dans des structures, je n'aime pas me forcer à faire des choses "parce qu'il faut".
Bref.
La contrainte, c'est pas mon truc.
Sauf que.
Je l'ai dis, je fais des études et elles sont plutôt chronophages (spoiler alert : oui en fac de lettres on travaille. Pour peu qu'on ai envie de vraiment réussir) et je n'ai plus vraiment le réflexe de bloguer, entre les livres à lire, le travail, les livres à écrire, bref, si je ne m'impose pas un calendrier je ne blogue pas.
Alors.
Dorénavant je vais poster tous les mercredi et les dimanches. Pas plus parce que je pourrais pas.
Pas moins parce que je trouve qu'un article par semaine c'est trop peu. Deux articles par semaine je peux.
Et puis peut-être que ça enverra paître mon blocage de "je dois écrire des articles révolutionnaires sinon ça sert à rien haaaa".
Puisque je décide de m'ancrer dans la quotidienneté, faire de l'écriture quelque chose de plus quotidien.

III. Et sinon qu'est-ce que tu fous encore là ?

Ben.
Ce qui me posait surtout problème dans le blog, c'était la ligne éditoriale qu'il avait prise, et qui devenait trop restrictive pour moi. Cela étant résolu, je n'ai pas envie de changer d'espace.
Éventuellement je pense à changer le nom. Mais on verra. J'ai pas envie de perdre les gens dans les moteurs de recherche. Et puis c'est pas comme si j'avais vraiment une idée.
Donc juste je change le pseudo.
Et on verra.

Paillettes sur toi lecteur ou lectrice.
A dimanche !

samedi 13 février 2016

ça fait donc trois ans

Oyez oyez braves gens, ce blog a trois ans.
Si j'avais été une blogueuse normale, je vous aurait fait un concours, infiniment remercié, et tout le pataquès.
Je me serais même fendue d'une petite vidéo vous expliquant à quel point c'était trop cool et enrichissant cette année de bloging.
Comme je suis une blogueuse en carton, je n'ai rien fait de tout ça.
Il faut dire que mon ordinateur avait décrété qu'il allait cesser de fonctionner. Petit coquinou de computer (c'est là que je réalise ma dépendance à l'égard de cette machine). Et que, suite à mon projet de devenir un poney arc-en-ciel, je me suis baladée avec les cheveux successivement roux vif-racines blondes, puis jaune-orangé-rosâtre, puis jaune-orangé, puis juste blonds façon Debbie Harry qui aurait mal laissé poser son décolorant. Tu imagines bien que je n'avais pas envie qu'internet puisse témoigner de ma misère capillaire.
Même si maintenant j'ai les cheveux rainbow, que mon ordinateur fonctionne, et que j'ai aucune excuse (si ce n'est que je n'avais pas réalisé que c'était le blogiversaire - mon calendrier mental n'est pas cadré sur le calendrier de la réalité).

Donc.
En cette troisième année de blogging, j'ai écris 84 articles.
J'ai également dépassé les 80 abonnés sur Hellocoton - moi qui stagnait à 70 depuis un moment.
J'ai commencé à faire des vidéos, de façon sans doute bancale et hasardeuse, mais c'est un médium plutôt plaisant et si j'avais plus de temps j'en ferais sans doute plus.

J'ai mis en place le rituel des trente choses que j'ai aimée ce mois-ci et c'est une série d'articles que j'aime beaucoup, même si je réfléchis à une nouvelle façon de mettre en forme - peut-être faire un article dominical - on verra. En tout cas elle a l'air de plutôt plaire aux gens et je suis heureuse de l'avoir tenue - par rapport à mes autres séries avortées du style les femmes qui m'inspirent ou l'inutilité poétique.

J'ai fais des trucs pendant ces trois ans.
J'ai bien aimé cette année de blogging, je ne l'ai pas vu passer. Sans doute parce que la fac, la vie, tout ça. Mes études me prennent du temps, elles m'en prennent beaucoup, ce n'est pas nouveau, de plus en plus, et au final.
Ce blog ne ressemble plus à celle que je suis.
Il est en sursis en attendant que je trouve que faire de lui.
Je ne crois pas avoir envie de le fermer.
Mais j'ai envie d'exploiter autrement les possibilités qu'il m'offre.
Et de ré-exploiter tout le contenu écrit avant. Parce qu'il y a des choses que j'ai dites, que j'ai bien dites, et qui étaient intéressantes. Alors j'aimerai trier, tout rassembler, commenter, et essayer de faire sortir quelque chose de ça. Mais je sais pas encore quoi. Mais quelque chose.

Bon.
Pour cette troisième année de blog je voulais arriver à poster deux articles par semaine, donc environ 8 par mois, ce qui est dans l'ensemble réussi sauf pour l'été (mais l'été ça ne compte vraiment pas).
Et faire des vidéos.
C'est pas encore ça.
Mais ça va venir vous savez simplement j'ai besoin de temps pour penser et.
C'est tellement long de penser.

Pour cette quatrième année de blog qui s'ouvre.
J'ai envie de trouver ma nouvelle voix sur internet.
De progresser en vidéo - j'ai peur de la caméra, toujours, et je ne parle pas assez fort, toujours, et j'ai peur.
De me détacher de cette idée que le blog doit être quelque chose de précis.

Et.
Merci à toi lecteur d'être encore là.
D'être arrivé.
De ne pas être parti.
Ou même d'être passé un moment.

Je te souhaite le meilleur.


jeudi 4 février 2016

Eboulement

Y'a des moments où. J'ai l'impression jusqu'ici d'avoir été un bloc de pierre grossier avec une statue à l'intérieur, toute ma vie. Et y'a des moments où j'ai l'impression que y'a un gros bout du bloc qui se barre et que je deviens. Quelque chose. De plus défini.
En ce moment j'ai l'impression de laisser plein de bouts de cailloux derrière moi.
Je m'effrite. M'émiette. M'éboule.
C'est pas une sensation désagréable mais j'ai l'impression que tout va très vite. Trop. Que j'ai à peine trouvé sur quel pied danser et que déjà il faut repartir avec une autre musique, une nouvelle impulsion.
En général c'est dans ces moments-là que je me tatoue et que je change de couleur de cheveux.
Sauf qu'actuellement je suis pauvre alors pour le tatouage on repassera.
Par contre mes cheveux sont blond-roux-rouge pisseux et c'est une transition vers l'arc-en-ciel. *retour en fanfare dans la communauté petit poney du cheveux*

Y'a eu des tas de moments dans ma vie où j'avais l'impression que c'était là, que c'était bon, que j'y étais presque, je tendais les doigts et je touchais au but, et puis je finissais toujours par retomber, engluée comme le dragon de Sel, statue incomplète.
Et là j'ai l'impression que je pourrais toucher le but.

J'écris, c'est enfin bon, c'est enfin ce que je cherche à atteindre, un équilibre entre le noir et la lumière et la couleur, pas de dialogues, pas trop d'action, exactement la bonne alchimie.

Du coup ça me bloque un peu pour les articles, y'a trop de choses qui se passent dans ma tête et au final je ne sais plus si ce médium est adapté. Enfin, il l'a été c'est certain, mais, je ne sais plus quoi enfer, je ne sais plus ce que je veux partager et avec qui, je ne sais même pas si je ne ferais pas mieux d'écrire un tas d'essai avec ce qui se passe dans mon cerveau et d'en faire un bouquin invendable, plutôt que de bloguer en ne pouvant pas être régulière et en n'écrivant pas des articles aussi bien que ce que j'aimerai.
Et puis je sais pas si c'est encore chez moi, ici.
Bientôt cet endroit a trois ans.
Ma vie n'est plus la même, je ne suis plus la même. J'ai vécu tellement de choses ces trois dernières années. Des morceaux de moi sont morts. Cette moi que je voulais être est enfin née.
J'ai rencontré, ou re-rencontré les garçons que j'aime.
J'ai écris un livre.

Je n'ai plus rien à voir avec la fillette pseudo-intelligente qui a lancé ce blog parce qu'elle était seule et qu'elle n'avait pas d'endroit où s'exprimer, qui avait peur de tout le monde, d'elle-même, et qui n'était pas encore vraiment un écrivain.

J'ai un univers en moi qui est en train d'éclore.
Et je ne sais pas encore ce que je vais donner.
Mais j'ai hâte de voir.

Salut à toi lecteur.
Je ne ferme pas cet espace.
Je vais continuer à partager les pensées de ma tête ici.
Mais peut-être moins souvent. Ou différemment.
Je ne sais pas encore ce que ça va donner.
Mais si tu veux on va voir ça ensemble, d'accord ?

Paillettes sur ta tête.